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Le Songe de Vaux, les Amours de Psyché, récits poétiques de La Fontaine

Publié le 09/01/2019

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Le Songe de Vaux, les Amours de Psyché, récits poétiques

 

Le Songe de Vaux, entreprise inachevée dont seuls quelques fragments seront publiés en 1671, représente néanmoins trois années du travail littéraire et poétique de La Fontaine. Fouquet lui commande cet ouvrage en 1659. Lourde tâche pour le poète : il lui faut décrire un palais en cours d’achèvement et célébrer des jardins à

 

peine plantés. Calliopée, la fée de la poésie, doit pourvoir à ce que Palatiane, Apellanire et Hortésie — les fées de l’architecture, de la peinture et du jardinage — ne peuvent encore offrir. Il faut ruser, inventer un subterfuge, un procédé littéraire pour rendre vraisemblable cette vision anticipée : rejetant la prophétie et l’enchantement, La Fontaine imagine, plus simplement, que le Sommeil, par faveur divine, lui accorde de voir en songe le palais de Vaux achevé. Sur ce parcours enchanté, La Fontaine entend bien, une fois encore, mêler les genres et les tons. Sous la fiction onirique devaient se succéder des pièces et des morceaux divers : descriptions poétiques d’œuvres d’art — l’apothéose d’Hercule, les Muses, la Nuit, peintes par Le Brun aux plafonds du château; évocations de bosquets ou de fontaines, fréquentées par les Nymphes

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« devant trois autres amis -Ariste, Acante et Gélaste -.

au cours d'une promenade à Versailles.

Entre chaque lecture, les quatre personnages reprennent haleine : le poète en profite pour nous décrire les lieux où leurs pas les ont conduits -la ménagerie, la chambre et Je cabinet du roi, l'orangerie, la grotte de Thétys, etc.

L'ouvrage de La Fontaine apparaît ainsi comme une marche (diabasis), dont les scènes du conte d'Amour et de Psyché consti­ tuent chaque fois une station (stasis), telles des statues destinées à orner les carrefours du parc où se joue le récit au premier degré.

En outre, dans le récit au second degré, celui des amours de Psyché, les descriptions d'art (ekphrasis) ne manquent pas : palais de l'Amour, tapis­ series, jardins ...

Ces descriptions font souvent référence à des œuvres d'an bien réelles mais participent à une fiction, elle-même désignée comme !"ornement d'une description.

Elles imposent donc une troisième stratification, un troisième niveau de lecture du récit.

Système complexe, en fin de compte, où la réalité et la fiction, la description d'œuvres réelles et de tableaux imaginaires échangent leur place et leur rôle, à l'instar des jardins et des palais lors des fête!.

de l'Île enchantée : « Palais devenus jar­ dins, et jardins devenus palais ».

Pourtant, l'enchantement littéraire, le trompe-J'œil stylistique savamment élaborés par La Fontaine n'attei­ gnirent pas leur but à l'époque.

L ·ou v rage n'eut guère de succès.

On reprocha au poète de s'y être montré. »

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