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« Le tic » de Maupassant : La survivance du trouble à travers l'acte de narration

Publié le 08/09/2012

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L'alternance des discours marque un surgissement graduel du phénomène fantastique ; l'émergence est d'autant plus intense que ces styles sont tous retransmis sous forme d'interrogations ; il en résulte un fort sentiment d'incompréhension. Ce jeu de styles est un excellent moyen de sensibiliser le lecteur aux événements ainsi que de faire progresser le trouble et de le préserver. Le conte « Le tic « est bel et bien un récit fantastique en dépit d'une trame bâtie autour de la catalepsie. Ce sont les stratégies narratives qui permettent la survivance du trouble : le recours au récit encadré, aux annonces du phénomène fantastique, aux effets d'analogie ou de contraste, à la porosité des niveaux narratifs, aux processus explicatifs ou encore au jeu entre discours direct et indirect octroient au trouble la possibilité d'envahir la nouvelle entière. Par conséquent, plus que dans tout autre conte, l'acte de narration doit se comprendre en tant que phénomène fantastique. Dans le but d'approfondir la question de la préservation de la sensation d'étrangeté, d'autres procédés narratifs, comme la temporalité et les changements de focalisation, mériteraient d'être examinés.

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« » ; l.

16, « Qui pouvait venir à cette heure ? »).

Ce dernier souligne les perturbations auxquelles est en proie le personnage et permet de mieux restituer soninquiétude ; les interrogations indirectes marquent une impossibilité d'expliquer la situation ainsi que le désarroi profond du père : le trouble envahit progressivementle lecteur (« degré 2 »).

Enfin, les deux questions qui précèdent la rencontre fantastique du père (l.

21, « " Qui est là ? " » ; l.

28, « " Qui… qui… qui êtes-vous ? " »)nous parviennent au discours direct.

Ici, les émotions du locuteur sont clairement retransmises à l'intérieur des paroles par la ponctuation interrogative.

Aussi lelecteur se sent-il encore plus concerné par l'état psychologique du père.

Les points de suspension présents dans la deuxième interrogation sont évocateurs ; ilsmarquent le summum du trouble (« degré 3 ») qui va finalement déboucher sur l'apparition de la fille.L'alternance des discours marque un surgissement graduel du phénomène fantastique ; l'émergence est d'autant plus intense que ces styles sont tous retransmis sousforme d'interrogations ; il en résulte un fort sentiment d'incompréhension.

Ce jeu de styles est un excellent moyen de sensibiliser le lecteur aux événements ainsi quede faire progresser le trouble et de le préserver. Le conte « Le tic » est bel et bien un récit fantastique en dépit d'une trame bâtie autour de la catalepsie.

Ce sont les stratégies narratives qui permettent la survivancedu trouble : le recours au récit encadré, aux annonces du phénomène fantastique, aux effets d'analogie ou de contraste, à la porosité des niveaux narratifs, auxprocessus explicatifs ou encore au jeu entre discours direct et indirect octroient au trouble la possibilité d'envahir la nouvelle entière.

Par conséquent, plus que danstout autre conte, l'acte de narration doit se comprendre en tant que phénomène fantastique.

Dans le but d'approfondir la question de la préservation de la sensationd'étrangeté, d'autres procédés narratifs, comme la temporalité et les changements de focalisation, mériteraient d'être examinés. -----------------------[1] Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, Paris : Seuil, 1970, p.

29.[2] Guy de Maupassant, Le Horla et autres récits fantastiques, Paris : Le Livre de Poche, 2000, p.

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