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Le Vicomte de Bragelonne

Publié le 30/03/2013

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Le Vicomte de Bragelonne, publié de 1846 à 1850, fait suite aux Trois Mousquetaires (1844) et à Vingt ans après (1845). Écrivain et professeur, l'historien Auguste Maquet (1813-1888) faisait partie de l'équipe de collaborateurs qui fournissaient à Dumas la documentation nécessaire à ses romans. En 1851, les deux hommes se brouillèrent à cause d'une sordide question d'argent.

« « Le peuple se réjouissait de voir les mousquetaires.

» .--------- EXTRAITS Le roi envoie d' Artagnan en mission -Vous serez chevalier de mes ordres un mois après avoir pris le brevet de capitaine.

- Ah! ah! dit l'officier rêveur, après l'ex­ pédition? - Précisément.

- Où m'envoie Votre Majesté, alors?( ...

) - En Bretagne ? ( ...

) - ( ...

) Vous connaissez-vous en fortifica- tions?( ...

) - Je distingue un fort d'avec un rempart, comme on distingue une cuirasse d'avec une croûte de pâté, sire.

Est-ce suffisant ? (.

..

) -A propos, avez-vous un bon cheval ? - Un excellent, sire.

- Combien le payâtes-vous? -Cent cinquante pis- toles.

- Je vous l'achète.

Voici un bon de deux cents pistoles.

- Mais il me faut un cheval pour voyager, sire? -Eh bien? - Eh bien ! vous me prenez le mien.

- Pas du tout; je vous le donne, au contraire.

Seulement, comme il est à moi et non plus à vous, je suis sûr que vous ne le ménagerez pas.

L'autorité d'un roi Louis XIV était nu-tête ; il avait abattu de sa canne un papillon petit-paon, que M.

de Saint-Aignan avait ramassé tout étourdi sur l'herbe .

- Vous voyez, madame, dit le roi, que, moi aussi, je chasse pour vous.

Et il s'approcha.

- Messieurs, dit-il en se tournant vers les gentilshommes qui formaient sa suite, rap­ portez-en chacun autant à ces dames.

C'était congédier tout le monde.

On vit alors un spectacle assez curieux; les vieux courtisans, les courtisans obèses, cou­ rurent après les papillons en perdant leurs chapeaux et en chargeant, canne levée, les myrtes et les genêts comme ils eussent fait des Espagnols.

( ...

) - Pauvre roi ! mur­ mura Madame en laissant sa main effleurer celle de Louis.

Il retint cette main, et, pour la serrer sans donner d'om­ brage aux spec­ tateurs qui ne cher­ chaient pas si bien les papillons qu'ils ne cherchassent aussi les nouvelles et à comprendre quelque mystère dans l'entretien du roi et de Madame, Louis rapprocha de sa belle-sœur le papillon expirant : tous deux se penchè­ rent comme pour compter les mille yeux de ses ailes ou les grains de leur poussière d'or.

Seulement, ni l'un ni l'autre ne parla; leurs cheveux se touchaient, leurs haleines se mê­ laient, leurs mains brûlaient l'une dans l'autre.

Cinq minutes s'écoulèrent ainsi.

L'amour vu par les yeux de Mlle de La Vallière -Oh! s'écria la jeune fille en levant au ciel noir ses beaux yeux humides, oh ! si vous saviez ce que c'est qu'un cœur; ( ...

)un cœur aimant est plus fort que toute votre coquet­ terie et plus que toute votre fierté.

( ...

) L'amour, voyez-vous, tel que je le conçois, c'est un sacrifice incessant, absolu, entier; mais ce n'est pas le sacrifice d'une seule des deux parties unies.

C'est l'abnégation com­ plète de deux âmes qui veulent se fondre en une seule.

« Il s'assit au chevet du lit de ce mort.

..

,.

NOTES DE L'ÉDITEUR « M.

Dumas n'est point un artiste, je veux dire qu'il n'a pas le souci des curiosités du style ; d'autre part, il est de talent bourgeois, il reste de plain-pied avec la foule des lecteurs et des spectateurs ; enfin, et c'est là surtout ce qui explique ses succès extraordinaires, il a tout juste assez d'audaces pour paraître en avoir beaucoup, sans pourtant en avoir au point de scandaliser son public.

Il est moyen en toute chose, même lorsqu'il semble crever d'originalité, voila son grand secret.

Paraître original et ne l'être pas, c'est le triomphe.» Émile Zola.

«M.

Dumas n'appartient à aucun parti, à aucune religion ; il a aussi peu de foi dans les superstitions du passé que dans celles du présent, et c'est précisément à cause de cela qu'il observe, qu'il pense et qu'il voit non seulement le présent mais aussi 1' avenir.

» Léon Tolstoï.

« M.

Dumas est un moraliste aussi bien qu'un dramaturge.

Voilà quinze ans qu'il partage avec M.

Renan les fonctions de directeur spirituel de la foule humaine.

Mais que ces deux confesseurs sont de tempérament contraire !...

On reconnaît généralement que l'auteur des Idées de Madame Aubray est un mystique.

Il a vu la Bête et soufflé l'esprit de Dieu aux comédiennes du Gymnase et de la Comédie-Française.» Anatole France.

1 Sipa-lcono 2, 3, 4, 5 éd.

Calmann-Lévy , 1898 DUMAS06. »

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