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Les Amours jaunes de Corbières

Publié le 27/03/2013

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Les Amours jaunes ont été publiées à compte d'auteur en 1873 et passèrent inaperçues malgré neuf poèmes publiés également dans La Vie parisienne. Ce n'est qu'en 1884 que Verlaine consacre trois articles à Corbière, dans ses Poètes maudits, et que J.-K. Huysmans y fait allusion dans A rebours. Tirées à 450 exemplaires seulement, Les Amours jaunes ne seront rééditées qu'en 1891, presque vingt ans plus tard.

 

« EXTRAITS ~~~~~~~~ «Je lui fais un ciel, des nuages/ La mer, le désert, des SONNET A SIR BOB Chien de femme légère, braque anglais pur sang.

Beau chien, quand je te vois caresser ta maîtresse, Je grogne malgré moi -pourquoi ? - Tu n'en sais rien ...

- Ah, c'est que moi -vois-tu -jamais je ne caresse, Je n'ai pas de maîtresse, et ...

ne suis pas beau chien.

- Bob! Bob! -Oh! le fier nom à hurler d'allégresse! ...

Si je m'appelais Bob ...

Elle dit Bob si bien! ...

Mais moi je ne suis pas pur sang.

-Par maladresse, On m'a fait braque aussi ...

mâtiné de chrétien.

- Ô Bob! nous changerons, à la métempsychose: Prends mon sonnet, moi ta sonnette à faveur rose ; Toi ma peau, moi ton poil -avec puces ou non ...

Et je serai sir Bob -Son seul amour fidèle ! Je mordrai les roquets, elle me mordrait, Elle! Et j'aurai le collier portant son petit nom.

APRÈS LA PLUIE - Anne! ou qui que tu sois, chère ...

Ou pas chère, Dont on fait, à l'œil, les yeux ...

Hum ...

Zoé! Nadjejda ! Jane! Vois : je flâne, Doublé d'or comme les cieux ! English spoken ? - Espagnole ? Batignole ? ...

Arbore le pavillon Qui couvre ta marchandise, Ô marquise D'Amaëgui ! ...

Frétillon ! ...

DÉCOURAGEUX « Rose, rose­d'amour vannée, jamais fanée I Le rouge fin est ta couleur .•.

» Ce fut un vrai poète: Il n'avait pas de chant.

Mort, il aimait le jour et dédaigna de geindre.

Peintre : il aimait son art- Il oublia de peindre ...

Il voyait trop - Et voir est un aveuglement.

; NOTES DE L'EDITEUR Corbière a souvent été qualifié de poète maudit depuis le premier et nécessaire coup de chapeau de Verlaine, et rapproché de Cros, Lautréamont ou Rimbaud, sans doute par la fulgurance de sa carrière.

Il importe toutefois de ne pas confondre l'homme et ses malheurs, les mêmes qui font les sujets de nombreux poèmes, et le poète lui-même qui va directement à sa vitalité potentielle par l'écriture, et qui de ce fait ne se plaint pas, à proprement parler, de son sort.

-Songe-creux : bien profond il resta dans son rêve ; Sans lui donner la forme en baudruche qui crève, Sans ouvrir le bonhomme, et se chercher dedans.

« Son talent est fait de cet esprit vantard, baroque et blagueur, d'un mauvais goût impudent et d'à-coups de génie ...

» Remy de Gourmont, Le Livre des masques, Mercure de France, 1896.

« Corbière doit être le premier en date à s'être laissé porter par la vague des mots qui, en dehors de toute direction consciente, expire à chaque seconde à notre oreille et à laquelle le commun des hommes oppose la digue du sens immédiat.

» André Breton, Anthologie de l'humour noir, éditions du Sagittaire, Paris, 1950.

« Bohème de l'Océan -picaresque et falot - cassant, concis, cinglant le vers à la cravache -( ...

), pas de la poésie et pas du vers, à peine de la littérature -( ...

).

L'intérêt, l'effet est dans le cinglé, la pointe sèche, le calembour, la fringance ...

» Jules Laforgue, « Une étude sur Corbière » dans Mélanges posthumes, Mercure de France, 1903.

1 coll.

Viollet 2, 3, 4 gravures d'Edmond Ceria, Paul Émile Frères, 1943 / B.N.. »

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