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Les boueux sont en grève, Raymond Queneau

Publié le 17/12/2012

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C'est jour de grève des boueuxon a la chance de pouvoir ce jour-làjouer au chiffonnier au chineurau brocanteur qui sait même à l'antiquaireil y a un peu de toutle choix est difficileentre la poupée sans yeux sans bras sans nezla boîte de sardines qui a perdu en chemin toutes ses sardinesla boîte de petits pois qui a perdu en chemin tous ses petits poisle devoir déchiré qui a décroché non sans mal un zérole tube de pâte dentifrice qui a passé sous plusieurs compresseurs rouleauxl'os l'arête le coton hydrophileoui le choix est difficileles poubelles bâillent au soleil de miditoutes pleines de choses bonnes à cueillirpour celui qui saittout à coup on aperçoit là... là... làune oeuvre d'art... d'art... d'art...abandonnée là... là... là...par un philistin ignareet sur laquelle on saute dare-dareparfois c'est La Joconde que l'on retrouve ainsiparfois c'est La Ronde de nuitparfois la Vénus de Miloparfois Le Radeau de la « Méduse « de Théodore Géricaultmais ce n'est pas tous les jours grèvejour de grève des boueux Les boueux sont en grève Raymond Queneau (XXème) « C'est en écrivant qu'on devient écriveron « déclare Raymond Queneau, cofondateur du groupe littéraire Oulipo, l'écriture est pour lui un véritable métier technique et un continuel exercice de style. En 1967 parait Courir les rues, recueil en vers libres où l'auteur errant dans la ville, prend la rue et les spectacles qu'elle offre comme source d'inspiration. Le texte, clairement provocateur bien qu'humoristique et d'apparence naïve, est à replacer dans son contexte : les années 60, marquées par d'importants mouvements sociaux fortement soutenu par les syndicats (mai 68). Provocateur habile, Queneau s'emploie ici à dé...

« Raymond Queneau (X X ème ) « C’est en écrivant qu’on devient écriveron » déclare Raymond Queneau, cofondateur du groupe l ittéraire Oulipo, l ’écriture est pour lui un véritable métier technique et un continuel exercice de style.

En 1967 parait Courir les rues , recueil en vers l ibres où l ’auteur errant dans la vil le, prend la rue et les spectacles qu’elle offre comme source d’inspiration.

Le texte, clairement provocateur bien qu’humoristique et d’apparence naïve, est à replacer dans son contexte : les années 60, marquées par d’importants mouvements sociaux fortement soutenu par les syndicats (mai 68).

Provocateur habile, Queneau s’emploie ici à décrire comiquement une situation habituellement peu agréable : la grève des éboueurs. I.

Enfance, chanson, comptine Dès le titre > les boueux (et non pas éboueurs) La forme et le son invite à un vagabondage de l ’esprit, à un rapprochement des termes > Zéro, compresseur rouleau > O + rrr Indifférent au monde des adultes et aux réalités sociales se réjouit de la grève > « i l joue à » + nom de métier > vocabulaire de l ’enfance. Rythme vif + l ’absence de ponctuation > impatience et joie de l ’enfance > fait penser à une comptine. Impatience « là, là, là » > émotion d’enfant Univers enfantin (poupée, boîte de petit pois qui a perdu en chemin tous ses petits pois > comme une histoire pour enfant) Enumération d’œuvre d’art + artiste > récite une leçon Style global du poème > très enfantin : répétitions, énumérations, reproduction de la mise en forme. Idée d’une comptine > répétitions, allitérations très marquées « poupée, boite de petit pois » « d’art, d’art, d’art » > d’ail leurs mis en chanson par Gilles Maugenest. II.

Provocation et humour Provocation > se réjouir que se soit jour de grève > contraire à l ’opinion commune > grève des éboueurs = grand désagrément. Contexte > années 60 : mouvement sociaux > ensemble de mouvements et manifestations, caractérisées par une vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique… Poème commence par « C’est jour de grève » > impose dès le début un ton enjoué « c’est jour de fête » Provocation sociale > Provocateur à l ’égard des 2 partis > se moque des usagers, mais ne s’intéresse absolument pas aux revendications sociales de la classe ouvrière. Association du mot « grève » et « jouer » > provocation envers les ouvriers qui manifestent, proteste et perdent un jour de salaire. Provocation artistique > trouver agrément, beauté, plaisir dans les poubelles > I nversion des valeurs où les ordures sont bonnes à jeter > surtout pendant les 30 glorieuses (1945-1973) Toute la 1 ère strophe est dédiée aux ordures elles-mêmes > énumération détaillée et précise du contenu des poubelles > valorise le contenu, en prenant bien soin de montrer que se sont des ordures. Répétitions de « sans » et « perdu » > indiquant la privation répété, le caractère dépourvu de toute valeur > caractère d’ordure « déchiré » + « zéro » > absence d’intérêt du devoir.

Tube à dentifrice V IDE (« a passé sous plusieurs compresseurs rouleaux ») ; « l ’os », « l ’arête » > plus rien à manger «≠ toutes pleines de choses bonnes à cueillir » > seules les poubelles sont pleines. Les déchets deviennent de plus en plus dégoûtants, irrécupérables.

I ls touchent à l ’alimentation, à l ’hygiène.. »

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