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Les Fleurs bleues de Raymond Queneau: HISTOIRE DE L’œUVRE

Publié le 10/01/2020

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histoire

Eschyle : Agamemnon

Agamemnon, le roi des rois, chef de l'expédition contre le royaume de Troie, en Asie mineure, après l'enlèvement d'Hélène par Paris, un des fils de Priam, roi de Troie, a dû sacrifier sur l'ordre des dieux sa fille Iphigénie pour que les vents se lèvent et permettent à la flotte grecque de partir. Après un siège de dix, ans Troie est prise.

La pièce commence avec le retour d’Agamemnon à Argos, accompagné de sa captive Cassandre, fille de Priam et prophétesse. Pendant son absence Égisthe a séduit Clytemnestre, et règne sur Argos avec elle ; Oreste, le fils d’Agamemnon et de Clytemnestre, a été éloigné et grandit auprès de Strophios, le roi de Phocide, tandis qu'Électre est élevée comme une servante. Égisthe tue Agamemnon à son retour, avec Clytemnestre, pour venger le meurtre d'Iphigénie.

Souvent domine l’impression d’un texte trop riche, trop intelligent, difficile à suivre, mais merveilleusement séduisant. Ce n'est qu’après coup qu’apparaîtront les vrais mérites de la pièce. De toute façon, la pièce est excellemment servie par Jouvet et sa troupe : Electre, pure et frêle, est comparée à une héroïne racinienne ; Clytemnestre, sculpturale et hautaine, fait penser à la mère d’Hamlet ; dans le rôle du mendiant, Jouvet « avec son visage émacié, son bel oeil si ouvert et qui souvent ne veut rien voir, son corps ascétique mais agile, a l’autorité mystérieuse d’un magicien d'Asie. » (Pierre Brisson). Pour se venger des critiques, Giraudoux écrira la saison suivante une petite pièce mettant en scène les acteurs de Jouvet discutant du théâtre, L'impromptu de Paris, inspiré de L'Impromptu de Versailles de Molière.

2 Electre et les anciens

« Avant de commencer à écrire ma pièce, j'ai acheté les principaux ouvrages qui traitaient de ce sujet, de quoi remplir une bibliothèque. Je suis même entré tout exprès dans l'Association Guillaume Budé1. Mais, de tous ces ouvrages, je n’en ai encore ouvert aucun. A présent que ma pièce est faite, je vais les lire, à titre documentaire [...] J'ai préféré, pour ma pièce, ne me servir que des souvenirs laissés par les études abandonnées il y a quelques trente-cinq ans. Les souvenirs de beaucoup d'hommes de mon âge. » (Figaro du 11 mai 1937). Ces souvenirs sont d’ailleurs flous, si l’on en juge par les confusions des premières versions de la pièce. Mais, sous cette feinte désinvolture, se cache en fait une solide culture classique, même si celle-ci, selon une célèbre définition, est « ce qui reste quand on a tout oublié ».

Un critique calcula que, de même que VAmphytrion de Giraudoux était le 38e depuis Plaute, Électre aurait pu s’appeler Électre 8.

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« Jouvet joue le Mendiant, Pierre Renoir Égisthe, Romain Bouquet le Président, le jeune et beau Paul Cambo Oreste.

les rôle s de femmes sont plus difficiles à distribuer .

On pre sse nt plusieurs actrice s célèbre s, dont Edwige Feuillère.

Finalement c'est Jean-Pierre, le fils de Jean, qui propose la solution : J'avais lu et apprécié la pièce avant qu'elle ne se jouât.

J'y tenais le personnage d'É lectre, «femme à histo ires », inspiré par ma mère qui ne cessait d'en faire et peut-être l'auteur partagea-t-i l ce triste sentiment ( ...

] Comme par définitio n, dans Électre, mère et fille se disputaient ( ...

] (De même que, depuis mon adolescence, je me heu rtais constamme,nt à ma mère.) Sur scène, les duels de cette sorte devaient être exemplaires.

Or, de notoriété publ ique, mère et fille s'empo ignaient férocement au Gymnase.

Je fis donc une expédit ion dans le théâtre de boulevard où éta it représenté Espoir, drame bourgeois de Bernstei n ( ...

] Je îus « bon public», captivé par le comba t sans merci entre Gabrielle Dorziat et Ren ée Dev illers [ ...

] Pou r !'Éle ctre paternelle, il y avait là, à mes yeux, un tandem idéal...

Giraudoux, puis Jouvet, acceptent l'idée, malgré les cachets exorbitants demandés par ces comédiennes ! Les décors, demandés d'abord à Braque, sont de Guillaume Monin, un élève de Christian Bérard : inspirés des œuvre s de Ledoux, architecte visionnaire de la fin du XVIIIe siècle, il représentent des murs percés d'ouvertures, encadrés de colonnes majestueuses.

Les éclairages vont de la grande lumière de l'après midi du début à la lumière bleue de la nuit pour la scène d'Él ectre et d'Oreste ; l'acte II commence dans la nuit, s'éclaire peu à peu de la scène 4 à la scène 7, se ternit jusqu'au récit du mendiant, et se colore de rouge à la fin de son deuxième récit.

L'accueil, comme d'habitude pour Giraudoux , est meilleur auprès du public que de la critique.

La pièce est jouée 80 fois jusqu'en juillet, et atteindra l'année suivante 178 représentations.

La critique, elle, est partagée : «Une préciosité gratuite», dit Pierre Brisson, tout en percevant dans la pièce« un sens des grands thèmes tragiques» .

«Une confusion de forêt équatoriale », écrit Pierre Audiat.

« Le Parthénon par un jour de brouillard», lance paul Reboux.

Brasillach, écrivain talentueux qui sombrera dans la collaboration, voit dans Oreste un « héros fasciste » ; au contraire Benjamin Crémieux voit en Électre une « volonté. »

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