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Les Champs magnétiques de Breton et Soupault (résumé & analyse)

Publié le 21/11/2018

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breton

Les Champs magnétiques

 

Ce texte, publié sous la double signature de Breton et Soupault en niai 1920, est le résultat d'une activité intense mais brève (huit ou quinze jours, selon les témoins), essentiellement au cours du mois de mai 1919. C’est le résultat d’une expérience — dans laquelle Breton a peut-être hésité à se plonger seul — de pratique d’une écriture « automatique » (voir « Entrée des médiums », dans les Pas perdus, et le premier Manifeste, 1924). Dès 1913, Breton était vivement intéressé par l’obsession auditive de Mallarmé (« la Pénultième est morte »), et, pendant la guerre, à Saint-Dizier, il avait été frappé par la qualité poétique des associations verbales spontanées des malades mentaux. Le résultat fut si hallucinatoire que les deux expérimentateurs l’interrompirent, pris d’une sorte d’effroi. L’organisation des textes obtenus et le choix des titres sont dus à Breton, qui, par la suite, distingua la part respective de chacun des participants dans deuK exemplaires autographes — il est vrai à usage privé. Par ces deux moyens, une certaine rationalisation du produit non moins que du projet a été tentée.

 

Deux conditions furent posées a priori, outre celles qu’énonce le Manifeste : 1° le genre du passage à écrire fut posé arbitrairement (ainsi, « Saisons » devait être et se présente en effet comme des souvenirs d’enfance);

 

2° la vitesse d’écriture fut différente, par une décision elle aussi arbitraire, la conséquence étant qu’elle était « de nature à influencer le caractère de ce qui se dit ».

 

Quels espoirs étaient placés dans l’écoute de « ce murmure qui se suffit à lui-même »? Un témoignage sur l’invention, qui tendrait à prouver que l’abandon le plus total à la subjectivité parvient à faire se dissiper l’individualité puisque la confusion des plumes est possible aux yeux les plus alertés. Malgré l’angoisse de l’écriture, c’était aussi la fin rêvée de la malédiction jetée sur le travail, et, sur le plan du marché littéraire, un jeu de « dumping » qui eût nettoyé définitivement « l’écurie littéraire » (« Le Message automatique », 1933, dans Point du jour).

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« ton, est constitué pour partie de souvenirs.

La dernière page, en «vers », conteste l'ensemble par un retour à la conscience (texte repris dans le Revolver à cheveux blancs, donc assumé comme «poème>>).

Enfin «le Pagure dit 1 » et « Il » tentent de se ressourcer à un automatisme plus « pur » : le pagure est ce crustacé qui se glisse dans des coquilles vides, comme si Breton et Soupault « voulaient décliner la responsabilité, la pater­ nité des poèmes » (Aragon).

Ici la syntaxe se disloque.

Le volume se clôt par trois pages de titres.

«La fin de tout» et >, dans les Lettres fran­ çaises, 9-15 mai 1968 : son témoignage est exceptionnel, de même que la sOreté de ses souvenirs, bien que l'attribution des pages à Breton ou Soupault ne soit pas corroborée par les manus­ crits.

Change, n° 7, Le Seuil, 1970, a publié une des copies manuscrites par Breton, avec ses attributions.

Marguerite Bon­ net, André Breton ..

.

, Corti, 1975, donne sur l'ensemble des infor­ mations sOres et une lecture pénétrante (p.

160-197).

On peut encore consulter, sur d'autres textes automatiques (Poisson solu­ ble), Laurent Jenny, dans Poétique, n° 16, 1973, et Michael Riffaterre, dans la Production du texte, Le Seuil, 1979.. »

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