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Les Chroniques - Froissart (résumé & analyse)

Publié le 06/12/2018

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Les Chroniques

 

Elles peuvent nous intéresser à plus d’un titre. A côté des grands morceaux de bravoure — batailles de Crécy et de Poitiers, bourgeois de Calais, amours d’Édouard III et de la comtesse de Salisbury, bal des Ardents, etc. — se trouvent des passages plus incertains, moins bien « encadrés ». Nous pensons par exemple au Troisième Livre, plus libre et plus désinvolte que les autres, où Froissart se permet de mêler le discours historique à d’autres types de récit : documentaire touristique sous forme de dialogue, reportage, anecdote, exemplum ou conte mythologique. Rappelons ici les tentatives répétées du chroniqueur pour tirer au clair la vérité sur le meurtre du jeune héritier de Foix-Béarn par son père Gaston Phébus : se mettant lui-même en scène pendant son voyage à cheval à travers la campagne béarnaise, Froissart ne cesse d’interroger son compagnon Espan de Lion, mais le fin fond de cette histoire obscure est constamment reporté, différé par le chevalier, et Froissart en est réduit à chercher ailleurs les détails du crime. C’est un vieil écuyer enfin qui consent — non

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« « fa its » en quest ion subissent un remaniement qui a pour effet de les occulter, de les myth ifier.

Ce même procédé est employé dans le récit de l'envoOtement de Pierre de B éa rn, marqué à son tour par la «circulation» du mythe d'Actéon, si cher à Frois sart, qui reparaît dans son roman Meliador ainsi que dans les dits narratifs : fait curieux d'intertextualité, dont Michel Zink a fait une analyse fort pénétrante.

Il convient aussi de souligner le grand intérêt des trois rédactions du Premier Livre, du point de vue historique mais aussi, et surtout, du point de vue litté­ raire.

Racontant, vers 1400, les préparatifs de guerre amorcés en 1333, Froissart reprend une allusion fort brève au rôle qu'y a joué l' émi gré français �obert d'Ar­ tois, «qui ne cessoit nuit ne jour de lui [à Edouard Ill] remonst rer quel droit il avoit à la couronne de France>> (texte de la « première rédaction >>) pour en faire une harangue fort subtile en discours direct adressée au roi en pleine séance de conseil par Robert lui-même.

Chose curieuse, le chroniqueur nous propose des scènes drama­ tiques de ce genre, ornées de discours fictifs, sur tout lorsque l'autorité, les droits ou la réput ation d'un sei­ gneur légitime sont en jeu .

(Voir aussi CHRONIQUES MÉDIÉVALES).. »

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