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Les Contemplations de Victor Hugo (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

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En 1856, Hugo fait paraître à Paris et à Bruxelles Les Contemplations, recueil de poèmes dont la composition s'étale sur vingt et un ans. Le public y reconnut en général le chef-d'oeuvre lyrique de l'écrivain. GENÈSE ET ORDONNANCE DU RECUEIL. Victor Hugo présente son livre comme le journal d'une destinée : « Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes... L'auteur a laissé, poiir ainsi dire, ce livre se faire en lui. La vie, en filtrant goutte à goutte à travers les événements et les souffrances, l'a déposé dans son coeur. » Comme l'année 1843 marque à ses yeux une coupure profonde, il oppose aux poèmes antérieurs à la mort de Léopoldine les poèmes conçus pendant les années de deuil ou d'exil; et il divise le recueil en deux parties d'égale étendue : « Autrefois », « Aujourd'hui », comprenant trois livres. Chaque livre marque une étape dans le déroulement de l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme du cercueil ».

« 1835 : les Chants du crépuscule ; 1837 : les Voix intérieures ; 1840 : les Rayons et les Ombres. En réalité, la plus ancienne pièce des Contemplations est une chanson composée le 25 août 1834, « Mon bras pressait ta taille frêle » (II, 10).

Il n'en reste pas moins que le recueil rassemble 157 poèmes nés tout au long devingt-deux années. Dans la préface, V.

Hugo s'exprime en ces termes : L'auteur a laissé, pour ainsi dire, ce livre se faire en lui.

La vie, en filtrant goutte à goutte à travers lesévénements et les souffrances, l'a déposé dans son coeur.

Ceux qui s'y pencheront retrouveront leur propre imagedans cette eau profonde et triste, qui s'est lentement amassée là, au fond d'une âme. Qu'est-ce que les Contemplations? C'est ce qu'on pourrait appeler, si le mot n'avait quelque prétention, les Mémoires d'une âme. Ce sont, en effet, toutes les impressions, tous les souvenirs, toutes les réalités, tous les fantômes vagues, riantsou funèbres, que peut contenir une conscience, revenus et rappelés rayon à rayon, soupir à soupir, et mêlés dansla même nuée sombre.

C'est l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme ducercueil ; c'est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, lecombat, le désespoir, et qui s'arrête éperdu « au bord de l'infini ».

Cela commence par un sourire, continue par unsanglot, et finit par un bruit du clairon de l'abîme. Une destinée est écrite là jour à jour. Huit ans après CHATEAUBRIAND, HUGO publie ses propres Mémoires d'outre-tombe.

Il a disposé ces 157 poèmes selon un ordre qui ne reproduit nullement celui de la composition.

Ce qu'il veut, c'est donner l'impression d'uncheminement profond, symbolique, propre à faire méditer tout homme : Ah! insensé, qui crois que je ne suis pas toi (Préface).

Pour accroître l'illusion, il invente des dates à la plupart des poèmes.

Voici, schématiquement d'abord,l'ordonnance des « deux volumes » : Tome I - Autrefois (1830-1843) Livre Ier : Aurore (29 pièces);Livre II : l'Ame en fleur (28 pièces);Livre III : les Luttes et les rêves (30 pièces). Tome II - Aujourd'hui (1843-1855) Livre IV : Pauca meae (17 pièces);Livre V : En marche (26 pièces);Livre VI : Au bord de l'abîme (25 pièces). Le tome 1er réunit donc 87 pièces et le tome II 69.

Un admirable épilogue, « A celle qui est restée en France »,dédie les Contemplations à Léopoldine, la fille chérie du poète, morte noyée le 4 septembre 1843, à Villequier, peu après son mariage.

C'est cette date qui organise le recueil en deux volumes : avant et après la mort de Léopoldine. HUGO l'a souligné lui-même : On ne s'étonnera donc pas de voir, nuance à nuance, ces deux volumes s'assombrir pour arriver cependant à l'azur d'une vie meilleure.

La joie, cette fleur rapide de la jeunesse, s'effeuille page à pagedans le tome premier, qui est l'espérance, et disparaît dans le tome second, qui est le deuil.

Quel deuil? Le vrai,l'unique, — la mort ; la perte des êtres chers. Nous venons de le dire, c'est une âme qui se raconte dans ces deux volumes: Autrefois, Aujourd'hui.

Un abîme les sépare, le tombeau. Une « destinée écrite...

jour à jour » Aurore, c'est le livre de l'enfance, de la jeunesse, de l'enthousiasme : souvenirs des études (« A propos d'Horace »), premiers combats littéraires (« Réponse à un acte d'accusation »), allégresse du coeur au sein de la nature (« Lepoète s'en va dans les champs », « Vere novo », « A Granville en 1836 », « Unité », etc.), premières rencontres dejeunes filles (« Lise», « Vieille Chanson du jeune temps », « Elle était déchaussée, elle était décoiffée »), évocationde fêtes galantes (« la Fête chez Thérèse »), joies radieuses de la paternité (« A ma fille », « Mes deux filles »).Aurore célèbre donc moins la jeunesse du corps que la fraîcheur des découvertes chez l'enfant comme chez l'adulte. L'Anne en fleur, c'est avant tout l'album de Juliette Drouet : Tout conjugue le verbe aimer.

Voici les roses (« Premier mai »).. »

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