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Les Faux-Monnayeurs (résumé), Gide

Publié le 13/12/2018

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gide
Les Faux-Monnayeurs
 
C’est à Roger Martin du Gard que, en 1925, Gide dédie son « premier roman » — et leur correspondance témoigne des longs débats sur le genre qu’eurent l’auteur des Thibault et celui des Faux-Monnayeurs, œuvres on ne peut plus différentes mais dont la genèse s’enrichit à la confrontation (cf. la grande opposition Tolstoï-Dostoïevski...). Sautant le pas, abandonnant les « monographies » qu’étaient ses récits et soties, Gide conçoit ici une vaste fiction à nombreux personnages, à diverses intrigues entrecroisées, où s’incarnent, s’éprouvent et s’opposent autant d’options morales et esthétiques. Au centre du livre, un romancier, Édouard, qui tient son «journal» (le «Journal d’Édouard» constitue près du tiers du livre) et écrit (essaie d’écrire : il n’y parviendra pas) un roman, les Faux-Monnayeurs, qui « n’a pas de sujet », parce qu’il y veut tout faire entrer, « ce que je vois, ce que je sais, tout ce que m’apprend la vie des autres et la mienne... »; « le sujet du livre [...], c’est précisément la lutte entre ce que lui offre la réalité et ce que, lui, prétend en faire [...], la lutte entre les faits proposés par la réalité et la réalité idéale ». Mais l’auteur des Faux-Monnayeurs réels, du livre achevé que nous lisons, s’introduit lui aussi dans le roman et, à tel moment, «juge ses personnages» (II, vii) — et l’on sait que Gide a aussi tenu, et publié, son Journal des Faux-Monnayeurs... Ce roman-somme est donc aussi, et sans doute d’abord, une somme sur le roman. Et sur la « fausse monnaie » : le titre est à double entente, désignant l’affaire (inspirée d’un fait divers réel) où se trouvent impliqués plusieurs personnages du livre et dont le petit Boris, trop pur, est la victime, mais stigmatisant surtout ceux qui, moralement, esthétiquement, socialement..., émettent, consciemment ou non, de la fausse monnaie, tous ceux que n’anime pas l’ardente exigence

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