Devoir de Philosophie

Les Métamorphoses d'Ovide

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

ovide

Voici comment les dieux et les hommes de l'Antiquité se sont transformés en minéraux, en végétaux ou en animaux, depuis le chaos originel jusqu'à la métamorphose de César en étoile !

Les métamorphoses des hommes sous une forme autre que la leur ont de tout temps inspiré les écrivains. Avant Ovide, citons le poème de Nicandre de Colophon, et après lui, les Métamorphoses d' Apulée (vers 180).

 

ovide

« ~ ----- -- EXTRAITS «Croyant qu'il vit encore, Astyage le frappe de sa longue épée : l'épée rend des tintements aigus.

Tandis qu'il demeure stupéfait, il subit la même métamorphose et so n visage de m arb r e conse r ve une expression d'éton nement.

,.

Le s amours de Pyrame et de Th isbé Pyrame et Thisbé , l'un le plus beau des jeunes gens, /'autre la plus admirée entre les filles de /'Orient, habitaient deux maisons contiguës dans la ville qui doit à Sémiramis une haute enceinte de murailles en terre cuite.

Ce voisinage les amena à se connaître et favorisa les premiers progrès de leur amour; il ne fit que grandir avec le temps; ils auraient même allumé le flambeau d'une union légitime, si leurs pères ne les en avaient empêchés; ce qu'ils ne purent em­ pêcher ce fut qu'une même passion embra­ sât leurs deux cœurs également épris.

Ils -----.

n'ont aucun confident; ils se parlent par gestes et par signes; plus leur flamme est cachée et plus elle brûle avec violence · au fond de leur âme.

Une ~ légère fente s'était pro­ duite auirefois, dès le jour · de la construction, dans la muraille commune \\· à leurs deux maisons; / personne, pendant une longue suite de siècles, ne s'était aperçu du dom­ mage ; (mais que ne dé- couvre pas l'amour ? ) vous fûtes les premiers à la voir , jeunes amants; elle servit de passage à votre voix; par là vos tendres propos, tout doucement murmurés, arrivaient sans danger à leur but.

Souvent, tandis que Thisbé se tenait d'un côté, Pyrame de l'autre et qu'ils avaient tour à tour épié le souffle de leurs bouches : «Mur jaloux, disaient-ils, pourquoi t'opposes-tu à notre amour ? Que t'en coûterait-il de per­ mettre à nos corps des' unir tout entiers, ou, si c'est trop demander, de t'ouvrir assez pour que nous échangions du moins nos baisers ? Cependant nous ne sommes pas ingrats; c'est grâce à toi, nous l'avouons, que nos paroles ont pu se frayer un passage jusqu'aux oreilles de l'être aimé.

» Après avoir séparément exhalé ces plaintes inutiles, à/' approche de la nuit, ils se dirent adieu et chacun d'eux donna de son côté à Ïa muraille des baisers qui ne parvenaient point à /'opposé.

Dédale et Icare , son fils, montent dans les airs . ..

Il donne à son fils des baisers qu'il ne de­ vait pas renouveler et, s'enlevant d'un coup d'aile, il prend son vol en avant, inquiet pour son compagnon, comme /'oiseau qui des hauteurs de son nid a emmené à travers les airs sa jeune couvée; il /'encourage à le suivre, il lui enseigne son art funeste et, tout en agitant ses propres ailes, il regarde der­ rière lui celles de son fils.

Un pêcheur oc­ cupé à tendre des pièges aux poissons au bout de son roseau tremblant, un berger ap­ puyé sur son bâton, un laboureur sur le manche de sa charrue les ont aperçus et sont restés saisis; à la vue de ces hommes capables de traverser les airs , ils les ont pris pour des dieux.

Déjà sur leur gauche était Samos, chérie de Junon (ils avaient dépassé ·Délos et Paros); sur leur droite étaient Lébinthos et Calymné fertile en miel, lorsque /'enfant, tout entier au plaisir de son vol audacieux, abandonna son guide; cé­ dant à /'attrait du ciel, il se dirigea vers des régions plus élevées.

Alors le voisinage du soleil rapide amollit la cire odorante qui fixait ses plumes; et voilà la cire fondue; il agite ses bras dépouillés; privé des ailes qui lui servaient à ramer dans l'espace, il n'a plus de prise sur/' air; sa bouche, qui criait le nom de son père, est engloutie dans l'onde azurée à laquelle il a donné son nom.

Mais son malheureux père, un père qui ne /'est plus, va criant : «Icare , Icare, où es­ tu ? En quel endroit dois-je te chercher ? » Il criait encore « Icare! » quand il aperçut des plumes sur les eaux; alors il maudit son art et il enferma dans un tombeau le corps de son fils; la terre où celui-ci fut enseveli en a gardé le nom.

Les poèmes des Métamorphoses furent écrits en hexamètres dactyliques (six pieds) ; ces vers (plus de 12 000 dans cette œuvre), employés surtout dans l'épopée , ont un rythme dominé par le dactyle, un pied composé d'une longue suivie de deux brèves .

NOTES DE L'ÉDITEUR «Il s'amusait.

Il appartenait à cette bourgeoisie aisée qui, au lendemain des crises et des guerres, goûte la vie à pleines journées : pensons au Paris du Second Empire ou même, hélas ! de 1920.

Ovide est né un an après le meurtre de César.

Quant il achève ses classes, Octave est le vainqueur, le restaurateur incontesté.

Une génération d'incomparables poètes a déjà poli le rude instrument des Ennius et des Lucrèce.

» Georges Dumézil, Les Ecrivains célèbres, Mazenod, 1951.

(8 après J.-C.).

Selon J.-A.

Legouëz (préface aux Métàmorphoses, Belin, 1883), « il paraît avoir voulu détruire son œuvre avant de quitter Rome et l'Italie ; mais ses amis en possédaient des copies, et plus tard Ovide dut s'en féliciter, puisqu'il a pu, pendant son séjour à Tomes, mettre la dernière main à ce poème, son chef- Les Métamorphoses ont été composées par Ovide à partir de l'an 1 ou 2 après J.-C.

Certains passages, cependant, avaient été écrits quelques années auparavant.

Le poète y travailla jusqu'à son exil forcé 1 coll.

V iollet 2, 3 eaux-fortes de Pablo Picasso.

éd.

Faber & Fa ber , Londres , 1962 d' œuvre et son véritable titre de gloire auprès de la postérité.

» OVIDE 02. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles