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Les Rêveries du promeneur solitaire de ROUSSEAU (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Les Rêveries consacrent une nouvelle fois, après Les Confessions, la place novatrice accordée au « moi » dans une oeuvre littéraire. C'est toute une nouvelle sensibilité qui se libère et dont se réclameront les successeurs de Rousseau. C'est dans la propriété du marquis de Girardin, à Ermenonville, Ile-de-France, que Rousseau, pauvre et solitaire, entreprit la rédaction des Rêveries. C'est là qu'il fut enterré. A la fin de sa vie, Rousseau, désormais en retrait de la société, évoque avec sérénité quelques épisodes intenses de son existence.
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« Rousseau est sans espoir : les hommes, sans exception, le persécutent.

Il doit donc se passer d'eux.

Sa situationest singulière : il s'extrait de la société, s'abstient d'actions, n'écrit plus que pour lui-même et que sur lui.

Mais ilvieillit.

Ses facultés, son imagination le délaissent, et il lui est difficile de « chercher toute sa pâture au dedans » delui.

Il décrit alors les sensations et les rêveries passées.

Défiguré par le regard des autres qui le tourmentent et ledétestent, il cherche à se justifier, à reconquérir le visage paisible et innocent qui est le sien.

Et s'il rêve unmoment, pour trouver la paix, de devenir invisible, il n'en expose pas moins ses fautes (mensonges, abandon de sesenfants), qu'il explique.

La dernière rêverie, inachevée, évoque le bonheur ancien avec Mme de Warens. 3 • LES THÈMES MAJEURS Mensonges et véritéLa quatrième Promenade traite tout entière du mensonge.

Rousseau s'est consacré à la vérité, dit-il, et il sereproche même les « mensonges-fictions » que la littérature lui a fait faire.Dans les rapports humains, tout n'est qu'apparence et illusion.

Rien n'est vrai, tout est obscurité, ténèbres.

Le corpsmême est un obstacle où achoppe la vérité, la transparence.

La vérité, ce serait d'être soi-même, « d'être en dépitd'eux ce que je suis ».

C'est dans l'amour seulement qu'on peut trouver une telle vérité. Le complotRousseau ne cesse d'exprimer, tout au long de ces Promenades, sa souffrance terrible d'avoir été mis au ban de lasociété, d'être victime d'un complot universel, en même temps qu'il affirme sa force et la paix qu'il s'est créée dansla solitude. • La paixLa solitude tarit la pensée et l'imagination.

La paix se trouve donc au souvenir d'extases anciennes, sublimées parl'écriture.

Rousseau invente ainsi un être permanent, hors du temps et de l'espace, hors des frontières entre réel etimaginaire, exactement comme Dieu. La natureDans la rêverie, qui permet de « s'identifier avec la nature entière », le « promeneur solitaire » réalise enfin son idéalde fusion, d'harmonie avec le monde. 4 • L'ÉCRITURE • La litanieLes phrases de Rousseau sont très souvent construites sur le principe de ce que Jean Starobinski a appelé la «litanie » : une phrase très longue, faite de plusieurs propositions juxtaposées et toutes introduites par le mêmeadjectif. • Un poème en proseLa période retrouve les rythmes de la promenade ou de la méditation sur le lac, dans une harmonie musicale quipréfigure le projet baudelairien d'une prose assez souple pour épouser et traduire les « ondulations de la rêverie ».. »

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