Lettres à son frère Théo
Publié le 30/03/2013
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Vincent Van Gogh a peint plus de huit cents tableaux sur une période d'à peine dix ans ! Les plus importants ont été exécutés entre 1888 et 1890. Parmi les innombrables biographies de Van Gogh, citons celles de R. Huyghe (Éditions Screpel, 1973), de J. Leymarie (Éditions Skira, 1968) et de P. Descargues (Éditions du Cercle d' Art, 1976). Les Lettres à son frère Théo, publiées intégralement en 1914, vont de 1872 à la mort du peintre en 1890.
«
EXTRAITS ~~~~~~~--,
« ...
Ma chambre à coucher . ..
»
Van Gogh a vingt-sept ans.
Après avoir
fait des études, avortées, pour devenir
pasteur,
il se retrouve seul, sans travail,
sans projet, dans sa Hollande natale.
C'est alors qu'il se met
à dessiner
les spectacles de misère qu'il connaît
si bien
1er février 18 80.
Mon vieux, si j'avais dû de
meurer encore un mois à Cuesmes,
je serais
tombé malade de misère.
Ne t'imagine pas
que je vis à présent dans l'aisance, car ma
nourriture consiste principalement en pain
sec et en pommes de terre, ou en marrons
comme on en vend aux coins des rues.
Je
tiens le coup parce que je dispose d'une
chambre un peu plus confortable et que je
m'offre de temps à autre, quand mes moyens
me le permettent, un repas plus substantiel
dans un restaurant.
Je crois que
j'ai tout en
duré durant ces deux années passées dans
le
Borinagé; ce ne fut pas un séjour d'agré
ment f.Il va de soi que mes dépenses dépas
seront probablement les
60 francs, je ne puis
v
raim ent vivre à meilleur compte.
Les
articles de dessin et les modèles à recop ier,
par des planches anatomiques, coûtent évi
demment,
mais c'est l à pour moi un maté
ri
el absolument indispensable.
Ce n'est
qu'en m'y prenant de la sorte que mon
travail pourra être rentable plus tard ;
sinon,
je n'aboutirai jamais.
Dernières lignes de l'ultime lettre,
inachevée, de Vincent
à son frère,
qui travaillait chez un marchand
de tableaux
29 juillet 1890.
Pui sque cela va bien, ce qui
est le principal, pourquoi insisterais-je s ur
des choses de moindre importan ce, ma foi
avant qu'il y ait chan ce de causer affaires à
tête
plus reposée, il y a probablement loin.
- Les autres peintres,
quoiqu'ils en pensent,
instinctivement,
se tiennent à distance des
discussions sur le com mer ce actuel.
- Eh
bien vraiment, nous ne pouvons faire parler
que nos tableaux.
-Mais pourtant, mon
cher frère, il y a ceci que toujours je t'ai dit .
( ...
)
-Je te le redis encore que je consid érer ai
toujours
que tu es autre chose qu'un simple
marchand de Corot, que par mon intermé
diaire tu
as ta part à la production même de
certa ines toiles, qui même dans la débâcle
gardent leur calme.
- Car là nous en
sommes et c'est là tout au moins le princi
pal que je puisse avoir à te dire dans un
moment de crise relative.
Dan s un moment
où les cho ses sont fort tendues entr e
marchands de tableaux
d'artistes morts et
d 'a rti stes vivants.
-Eh bien,
mon travai l à
moi, j'y risqu e ma vie et ma rai son y a
sombré à moitié -bon -mais tu n'es pas
dans les marchands d'hommes pour autant
que je sache, et tu p eux prend re parti , je le
trouve, agissant réellement
avec humanit é,
mais que veux-tu ?
« Le jardin de
Daubigny, avant-plan
d'herbe verte et rose.
»
NOTES DE L'ÉDITEUR verge rs e n gloire, telle est l'utilit é mode ste
qu '
il prête obstinément à la peintur e.»
L.
Roëlandt , pr éface à l'édition de 1950,
Éditions Grasset.
« Du paradoxe de so n art -tous ces
tableaux éblouissants peints par
un homme
qui broie
du noir - il a donné l'ex plic ation
l a plu s raisonnablement convaincante :
" Plus je me fais laid, vieux, méchant,
m alade , pauvre , plus
je veux me veng er en
faisant de la couleur brillante .
" Consoler la
pitoyable humanité, se consoler soi-même,
e n montrant les chemins lilas, les roseaux
j a unes , le s motte s violettes et le carmin des
M.
Ozouf , Le Nouvel Observa te ur ,
13-19 déce mbr e 1990.
« Son style fait parfoi s pitié , son text e est
farci de faute s d'orthographe,
il vit
co nstamment sur pied de guerre avec la
grammaire et la ponctu ation
...
Vincent truffe
so uvent ses épîtres d'ex pre ssio ns françaises
et anglaises,
il recopie à sa façon des
citations
...
Mai s qu'importe ! Ces lettres font
partie
du p atri moine de l'humanité .»
1 aut opo rtrai t/ Len Sirm an Photos 2 , 3 .
4.
5 dess ins de Van Gog h / éd.
G rasset.
Paris.
1960
En fran ça i s, les pr emières publication s
partielle s de s lettres de V
an Gogh datent de
1893-1895 , dans la revue
Le M ercure de
France,
de 1937 (Édition s Gra sse t) et de
1953 (Éditions Gallimard).
La premi ère
publication complète eut lieu en
1960
(Correspondance complète de Vincent Van
Gogh,
Éditions Gallimard), reprise en 1990
dans la Correspondance générale (Éditions
Gallimard) .
VAN GOGH 02.
»
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