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LETTRES ANGLAISES ou Lettres philosophiques sur l'Angleterre, ouvrage de Voltaire

Publié le 23/01/2019

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LETTRES ANGLAISES ou Lettres philosophiques sur l'Angleterre, ouvrage de Voltaire (1734). En 1726, Voltaire est contraint de s'exiler en Angleterre. Accueilli avec sympathie, il découvre un pays, sa langue, ses philosophes (Locke), ses poètes (Pope), ses romanciers (Swift), son théâtre (Shakespeare, Dryden) et sa société civile. À son retour, en 1730, il rapporte un texte qui ne paraît qu'en 1734 et est aussitôt condamné et brûlé sur ordre du parlement. Le philosophe est à nouveau contraint à l'exil (Cirey). Les Lettres révèlent l'audace et la fermeté idéologique du Voltaire de la maturité. Il y démontre l'efficacité d'un système qui repose tout entier sur la liberté (religieuse, philosophique, politique, libéralisme économique), démonstration qui est aussi une machine de guerre contre les institutions et l'organisation de la société française. La XXVe Lettre indique le sens global de l'œuvre : Voltaire y fait une critique de Pascal et se propose d'ouvrir à l'homme le chemin qui le rapproche d'un bonheur pratique et terrestre.

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« - (l.

12 à 16) Progression dans la présentation des flottes.

Capable de conserver son bien (Gibraltar), de déposséder18autrui, «ôter la jouissance» de Porto-Bello, de jouer un rôle d'arbitre (mer Baltique).- (l.

18 à 22) Accumulation de mots signalant la difficulté de la tâche du prince Eugène : «armées déjà maîtresses...prêtes de prendre...

du fond de l'Allemagne».- (l.

23 et 24) Opposition entre la rapidité extrême : «une demi-heure de temps» et l'énormité de la somme«cinquante millions».

Souligne la facilité de l'entreprise pour les «marchands anglais».- (l.

24 à 27) Avec cet argent, facilité de l'entreprise du prince Eugène, soulignée par la rapidité de l'action :accumulation de propositions indépendantes juxtaposées : «il délivra..., battit..., écrivit...».

Ce qui paraissait difficilene l'est plus.

L'argent a tout changé, d'où le contenu du billet de remerciement du prince.- (l.

28)Juste orgueil.

L'adjectif corrige ici ce que le substantif pourrait avoir de péjoratif.- (l.

29)Non sans quelque raison renforce cette idée : l'audace de se comparer à un citoyen romain (c'est-à-dire àquelqu'un régentant l'univers) est en partie justifiée.- (l.

30 à 35) Cadet d'un pair du royaume.

Les exemples de la mentalité anglaise sont pris parmi la plus hautenoblesse.

Progression entre les deux exemples : le premier, cadet d'un ministre fait son négoce à Londres ; lesecond, frère du premier ministre, n'hésite pas à préférer son métier de marchand au séjour brillant dans sa patrie :«ne voulut pas revenir».- (l.

36) Qui pourtant commence trop à se passer.

L'admiration de Voltaire pour l'Angleterre ne l'empêche pasd'introduire une nuance critique.- (l.

37) Monstrueuse.

Mot très fort, d'autant plus expressif que Voltaire, en écrivain classique, a très rarementrecours à l'hyperbole.

Il est expliqué par la phrase suivante : «ils ne sauraient concevoir».- (l.

37 et 38) Entêtés de leurs quartiers.

Voltaire se moquera souvent de la contradiction existant entre laprétention nobiliaire des Allemands, et leur peu de biens (cf.

le baron de Thunder-ten-tronckh, dans Candide).Souligné ici par : «pour tout bien...

des armoiries et de l'orgueil» (l.

41 et 42).- (l.

42) Orgueil.

Au juste orgueil des Anglais (cf.

1.

28) s'oppose donc le vain orgueil allemand.- (l.

43)En France est marquis qui veut.

Affirmation sans doute excessive, explicitée dans les lignes suivantes ;pourtant à cette époque la pratique de l'anoblissement est fort répandue, le roi ayant de gros besoins d'argent.Cette noblesse récente est souvent plus arrogante que l'ancienne.— (l.

49) Assez sot pour en rougir.

Les préjugés de la noblesse déteignent sur les roturiers, à force d'être répétéscomme s'ils étaient fondés : «parler si souvent avec mépris» (l.

48).— (l.

49) Je ne sais pourtant : poser ainsi la question, c'est la résoudre.

Le critère retenu est l'utilité (l.

50), d'où lesportraits contrastés 'du grand seigneur versaillais, élégant et inutile, et du négociant contribuant «au bonheur dumonde» (l.

56).— (l.

52 et 53) Airs de grandeur...

rôle d'esclave.

Opposition (ou antithèse) entre le paraître et l'être réel.— (l.

54) Un négociant.

Les trois relatives qui terminent le texte sont ordonnées suivant une double progression :a) du plus proche, son pays, au moins proche, Surate, le Caire, et au monde dans son ensemble ;b) du plus concret et matériel, enrichir son pays, à une action plus indirecte, donner de son cabinet des ordres, et àune notion morale et abstraite, le bonheur du monde.

Le texte se termine ainsi sur un double élargissement. Conclusion Dans ce texte, Voltaire fait l'éloge d'une qualité fondamentale des Anglais, leur attitude face au commerce, qui apermis à cette nation de se hisser au premier rang des nations malgré de faibles ressources naturelles.

Mais cetéloge n'est pas un simple reportage admiratif.

Il est du même coup une critique fondée de l'attitude contraire, enparticulier celle des Français qui au cours du XVIIIe siècle tendent à se faire supplanter par les Anglais.Les Lettres philosophiques ne se veulent jamais simplement descriptives mais incitent toujours le lecteur de l'époqueà la réflexion et à la remise en cause des habitudes qui sont les siennes, Il n'est donc pas étonnant que ce livre aitdès sa parution été considéré comme scandaleux et contraire aux puissances établies.. »

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