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Lettres philosophiques. Essai de François Marie Arouet, dit Voltaire (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Lettres philosophiques. Essai de François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), publié sous trois titres différents. Deux versions en 24 lettres

sont publiées à Londres, l'une en anglais, Letters conceming the English Nation (1733), l'autre en français, Lettres écrites de Londres sur les Anglais et autres sujets par M.D.V. (1734). Une 25e lettre sur Pascal a été ajoutée aux Lettres philosophiques publiées à Rouen chez Jore en 1734.

 

Exilé en Angleterre à la suite d'une algarade avec le chevalier de Rohan, suivie d'une bastonnade et d'une incarcération à la Bastille, Voltaire, qui s'efforce de « devenir anglais », promet à son ami Thlriot le 26 octobre 1726 de l'entretenir de cette « nation de philosophes ». Ce projet se précise en décembre 1727. Dans un « Advertise-ment», en tête de deux essais en anglais, Voltaire envisage de donner une relation de son voyage d'où il écarte la satire et le pittoresque descriptif. Il se propose d'instruire ses compatriotes en leur faisant connaître les choses utiles et les grands hommes du pays dans lequel il vit. A-t-il déjà jeté sur le papier une partie de l'ébauche que les éditeurs de Kehl publieront ? Cette Lettre à M. met l'accent sur les difficultés de l'entreprise, raconte l'arrivée à Londres du narrateur d'abord enthousiasmé, puis décontenancé par le caractère changeant des Anglais. Ce texte est abandonné au bout de quelques pages, et Voltaire se remet au travail dans un tout autre esprit. Il rédige en anglais quelques lettres : les Letters conceming the English Nation, pour la moitié d'entre elles, ne sont pas des traductions. De retour en France en 1728, il se désintéresse de ces esquisses en anglais et sans doute en français. En 1730, révolté par le sort ignominieux réservé au cadavre de Mlle Lecouvreur, la célèbre actrice, il proteste contre l'excommunication des comédiens, thème repris dans la 23e lettre. Il s'est remis à ses « lettres anglaises» en 1731, y travaille en 1732, complète sa documentation sur Newton, rédige une première version de la lettre « sur M. Locke », ajoute la lettre « sur l'insertion de la petite vérole». En 1733, alors que le livre s'édite à Londres et à Rouen, il envoie au libraire Jore, avec lequel il a conclu un contrat à compte d'auteur, « quelques petites réflexions détachées sur les Pensées de Pascal». En avril 1734, l'ouvrage fait scandale en France. Jore est embastillé, une lettre de cachet est lancée le 3 mai contre Voltaire ; le 10 juin, un arrêt du Parlement condamne ce livre « propre à inspirer le libertinage le plus dangereux pour la religion et pour l'ordre de la société civile ». Le même jour, un exemplaire est brûlé. Une dizaine d'éditions se succèdent en dix ans. Après 1739, le livre est morcelé entre plusieurs sections des Mélanges, la sentence restant exécutoire mais, dans le même temps, les fameuses « lettres philosophiques, politiques, critiques, poétiques, hérétiques et diaboliques », comme Voltaire aimait à les appeler, restaient lisibles dans l'une des trois traductions anglaises dont il s'imprima plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires entre 1734 et 1778. Les Lettres seront regroupées en 1818 dans l'édition Beuchot.

voltaire

« 1732, complète sa documentation sur Newton, rédige une première version de la lettre «sur M.

Locke>>, ajoute la lettre « sur l'insertion de la petite vérole».

En 1733, alors que le livre s'édite à Londres et à Rouen, il envoie au libraire Jore, avec le quel il a conclu un contrat à compte d'au teur, « quel­ ques petites réflexions détachées sur les "Pensées de Pascal», En avril 1734, l'ouvrage fait scandale en France .

]ore est embastillé, une lettre de cachet est lancée le 3 mai contre Voltaire; le 10 juin, un arrêt ·du Parlement condamne ce livre « propre à inspirer le libertinage le plus dangereux pour la religion et pour l'ordre · de la société civile ».

L e même jour, un exemplaire est brûlé.

Une dizaine d'éditions se suc­ cèdent en dix ans.

Après 1739, le livre est morcelé entre plusieurs sections des Mélanges, la sentence restant exécu­ toire mais, dans le même temps, les fameuses « lettres philosophiques, politiques, critiques, poétiques, héréti­ ques et diaboliques», comme Voltaire aimait à les appeler, restaient lisibles dans l 'une des trois traductions anglai­ ses dont il s'imp rima plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires entre 1734 et 1778.

Les Lettres seront regroupées en 1818 dans l'édition Beuchot.

Sous un e fonne condensée, les Lettres philoso­ phiques jettent les bases du programme d es Lumières .

Sept lettres évoquent la situation reli­ gieuse outre-Manche.

L'enquête sur les quakers est la plus développée : d iscussions sur leur doctrine, descript ion ironique d'un office, biogra ­ phie du fon dateu r de la secte.

George Fox, histo­ rique de l'établ issemen t d'un Eldorado quaker, la Pennsylvanie, qui doit son nom à W .

Penn (qua­ tre lettres).

La religion anglicane, pourtant dom i­ nante, n'a droit qu'à une lett re qui insiste sur la suprémat ie du pouvoir civil.

La suivante, « Sur les presbytérie ns ».

loue le pluralisme religieux comme gage de paix civile.

Les remarques « Sur le s sociniens, ariens ou antitrinitaires » militent pour un déisme indifférent aux dogmes.

Quatre lettres traitent de questions politiques.

Au tenne de long ues luttes, la nation a « réglé le pouvo ir des ro is» qui,« tout-puissants pour faire le bien , ont les mains liées pour faire le mal » ; elle a réparti les pouvoirs (lettres VIII et IX).

L'essor économique s'appu ie sur le grand commerce que la noblesse ne dédaigne pas (X).

Ouverte au progrès, l'Angleterre a adopté une politique médi cale audacieuse (Xl).

Les lettres suivantes montrent ce que peut la pensée dégagée des préjugés et des censures.

Consacrées aux grands hommes, elles se don ­ nent pour tâche de.

vulgariser les conquêtes scientifiques : Bacon, « père de la philosophie expérimentale », le sage Locke qui remplace le « roman de l'âme» qu'a écrit Descartes par son « histoire», Newton surtout qui a découvert le système de l'a ttraction universelle et a fait avan ­ cer la connaissance sur la chro nolog ie de la Terre, sur les propriétés de la lumière.

Le quatrième groupe de lettres (XVIII à XXIV) est re latif à la littérature, au théâtre et à la poésie, et porte «Sur la considération qu'on doit aux gens de lettres », « Sur les académies ».

L' étroi­ tesse du goOt ne doit pas masquer l'e~eu : Vol­ taire réfléchit sur les rapports entre 1 fut et la culture.

Tolérance relig ieuse, liberté politique , prospérité, appui accordé aux forces vives de la nation, l'exemple anglais met en évidence les carences françaises.

Aussi ces lettres sont- elles couronnées par la lettre XXV, « Sur les Pensées de Pascal ».

qui leur donne leurs assises profon­ des.

Refus de l'angoisse existentielle, pari pour un relatif bonheur terrestre à condition d'aménager la vie sociale, réhabil itation du « divertissement », Volta ire prend le «parti de l'humanité» contre le « misanthrope sublime » et dans la même fou­ lée, celui des socié tés ouvertes contre les socié­ tés bloquées.

L'œuvre fonctionne globalement comme une sorte de «défi anglais».

« En Angleterre, communément, on pense » -entendons bien qu'en France on rumine, on bégaie, on essaye au mieux de penser, dans l'encombre­ ment pesant des doctrines fanatisan­ tes, des préjugés nobiliaires, des tradi~ tions d'autorité, des interdits et des tabous.

D'où cet autre regard, pour définir une soctété bloquée : « En vérité, nous sommes d'étranges gens.

" L'écart initial de l'étrangeté s'est insen-. »

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