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L'homme pressé de Morand (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

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Paul Morand est né et mort à Paris. Élève à l'Institution Sainte-Marie, au lycée Carnot, il sortit diplômé de l'École des Sciences Politiques. Secrétaire aux ambassades de Londres, Rome et Madrid, chargé d'affaires au Siam, Paul Morand a débuté dans la littérature au lendemain de la Première Guerre mondiale, en 1920. Il a visité de fond en comble l'Europe, l'Amérique, l'Afrique et l'Extrême-Orient. Son oeuvre est considérable. Il a d'abord été poète d'avant-garde ; avec Feuilles de température, Lampes à Arc (1920). Romancier, il connut un succès immédiat avec Tendres Stocks (Préface de Marcel Proust, 1921), Ouvert la nuit, Fermé la nuit (1923), Lewis et Irène. Ses récits de voyages sont célèbres : Rien que la Terre, Paris-Tombouctou, Hiver Caraïbe, New York et bien d'autres. Il est l'inventeur des biographies de capitales, avec Londres, Bucarest, etc. La Chronique du XXe siècle, qui comprend L'Europe galante, Bouddha vivant, Magie noire et Champions du monde a fait de lui l'apologiste des années vingt et du cosmopolitisme des temps modernes. Parmi d'autres ouvrages de Paul Morand, citons encore Flèche d'Orient, 1900 (essai), Le Voyage, Air indien et surtout le très original carnet de voyages Venises (1971) et des portraits historiques, Isabeau de Bavière, La Fin de Byzance (1959) et surtout Fouquet ou Le Soleil offusqué (1961). Il est entré à l'Académie française en 1968.

« valet, le stratagème contre les fâcheux : donner l'impression qu'on allait sortir pour expédier la visite en un éclair.On se coiffe, se gante, prend un parapluie 3 et…Hedwige entre, vêtue en grand deuil.

Sa démarche est si ravissante qu'involontairement Pierre repose sonchapeau.

Elle veut savoir à qui il a remis l'argent et lui, craignant un interrogatoire s'échappe aussitôt sous leprétexte d'un rendez-vous urgent. Hedwige revient avec pour seule réponse la promesse d'une entrevue pour élucider l'affaire.

Pierre invite peu après àdîner Hedwige et Fromentine.

La première est réservée quand sa cadette est plus éveillée, plus « mode ».

Si « lagrande douceur ondulante » (96) d'Hedwige incite Pierre, l'impatient, à souffler enfin, il est vite repris par sesmauvaises manières, ce qui fait dire à Fromentine « Quel homme électrique ! » (99).

Et Pierre de gâcher par sa hâteune soirée si bien commencée, pris d'une sorte de panique et désireux d'en finir au plus vite.

Ils vont au cinéma, puischangent de programme avant finalement de rentrer à Saint Germain.

On se quitte sur une invitation chez lesBoisrosé.

Hedwige devine chez Pierre, au-delà de l'originalité, une grande solitude. Rentré chez lui, Pierre demande à Placide, qui accourt, de venir le voir séance tenante.

Mais ce n'est que pourentendre un discours sur les « hommes-éclair » de l'Histoire, de César à Napoléon qui sont un « même triomphe de ladextérité » (110).

Puis il annonce abruptement à son associé qu'il double son pourcentage ce que l'autre ne prendpas si bien que ça, tant les façons de Pierre le « tuent » (112).

Il en a assez d'être son souffre-douleur, de toujoursessayer de le suivre ou tenter de le rattraper.

Voulant vivre normalement, la seule solution est de se séparer.

Il aaccepté un poste d'expert d'art gothique à Rome.

Incrédulité de Pierre qui connaît peu après une nouvelledéconvenue avec le départ de Chantepie, ne pouvant plus lui aussi « cavaler toujours après, sans dételer » (116).Et Pierre de conclure avec une amère ironie : « Me voilà cocu deux fois et sous la forme la plus rare de cettemésaventure, cocu sans femme » (116).

Moment de réflexion pour cet impatient désormais solitaire ce qui estjustice, après tout, « la vitesse n'étant qu'une course gagnée dont la solitude est le prix » (117).

Et lui revient enmémoire la question embarrassante du docteur Regencrantz : « En allant si vite, fuyez vous ou poursuivez vous ? Sije fuis, qu'est-ce que je peux bien fuir ? » (119). L'invitation à dîner chez les Boisrosé tient toujours et, après les deux échecs d'Hedwige, c'est désormais Angéliquequi abordera le sujet avec M.

Niox.

Celui-ci, fidèle à lui-même, se précipite dans le salon et reste en tête à têteavec l'aînée des filles qui va droit au but.

Pierre, après lui avoir galamment suggéré de laisser aux hommes le soin deles libérer de ces soucis d'argent, pense à une idée, pas encore mûre, pour régler l'affaire.

Puis on décide de passerchez madame de Boisrosé car c'est au pied de son lit qu'on va dîner et c'est pour y trouver outre le marid'Angélique, Vincent Amyot, l'oncle Rocheflamme qui, en amateur, fait antiquaire.

Le dîner est charmant même si legendre est ennuyeux et l'oncle un cuistre.

Pierre se sent bien, heureux, immobile et léthargique, mais bien vite songénie maléfique remonte à la surface.

Envie de fuir qui lui fait trouver un prétexte ridicule pour disparaître unmoment avant que la politesse ne le fasse revenir ce dont Hedwige, qui n'est pas dupe, lui sait gré.

En s'en allant illui dit l'aimer.

Elle lui demande d'attendre car elle se sent si bien 4 avec sa mère et ses soeurs qu'elle sait que le moment n'est pas venu.

Non, il ne peut pas attendre.

Hedwigeregardait à terre.

« Quand elle leva les yeux… il avait disparu.

» (134) Pour calmer la mauvaise humeur suscitée par cette attente, Pierre décide de fuir au Mas-Vieux qu'il entreprend de rénover et « il transforme la démolition en pugilat » (137).

Soudain, il entend un son dur sous sa pioche, travailleplus doucement, gratte, passe la main, sent le froid et le poli du granit pour découvrir un fut de colonne que termineun chapiteau roman en marbre rose.

Avec l'aide des ouvriers du chantier, il met à jour un cloître.

« Si seulementHedwige était là ! » (140) et il évoque le bonheur de la règle monastique, lui l'homme déréglé.

« Un cloître, c'étaitd'abord ce qui avait toujours manqué à sa vie, une clôture » (140).

La découverte est vite connue et vient auxoreilles d'un certain Magali, italien de Gènes qui avait su attirer les filles des environs dans ce lieu désert où il avaitfondé une espèce de tribu qui comptait maintenant une centaine d'habitants.

Habile il avait sur le tard « converti savitalité sexuelle en influence politique » (142), toujours un peu brigand mais respecté et craint.

Magali comprendvite l'intérêt de la découverte du cloître et les avantages que la tribu peut en tirer.

Le patriarche essaye de séduirePierre avec son projet de centre touristique mais là où l'un ne voit que profit, l'autre n'entend que tragédie etchasse le bonhomme, lequel en s'en allant menace de saisir les Beaux-arts.

Céder ou résister ? La résistance estimpossible si les Monuments Historiques et le notaire s'en mêlent.

Seule solution : s'en aller ; oui, mais avec lecloître.

Pour éviter le pouvoir de nuisance de Magali, Pierre congédie ses terrassiers, va en chercher d'autres à lafrontière italienne, leur fait démonter le cloître « pièce à pièce comme une horloge » (147), loue une caravane decamions qui la nuit montent au Mas-Vieux où le jour on charge les pierres avant de redescendre la nuit suivante vers les ports de la région où des bateaux appareillent pour Barcelone. C'est au Louvre que Pierre retrouve les demoiselles de Boisrosé.

Une fois encore il est ébloui.

« Si ces filles avaientde la résolution et de la suite dans les idées, rien ne pourrait leur résister…Mais le défaut de concentration et lemanque de persévérance les perdra » (150) se dit-il.

Cependant Angélique agace Pierre avec ses remarquesincessantes qui ne révèlent que son ignorance.

Hedwige a mal aux pieds et doit écourter la visite.

Seule Fromentinesuit Pierre dans un vagabondage culturel qui se transforme vite en exercice physique où elle rivalise avec « ce grandgaillard actif »… « Elle le possédait bien, l'homme pressé » (155).

Et lui de lui proposer tout de go de devenir sasecrétaire.

Comme elle n'en a aucune aptitude, Pierre reprend vite la précédente tout en gardant Fromentine pourqu'elle lui parle de ses soeurs mais elle trouve toujours « un prétexte pour ne pas lui répondre » (165).

Il est de plusen plus seul car Fromentine lui cédant toujours n'est pas une présence pour cet homme qui aime qu'on lui résiste.

Il. »

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