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L'institution de la religion chrétienne de Calvin Jean

Publié le 21/02/2013

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religion

En 1534, à la suite de l'affaire des Placards - des affiches attaquant la messe ont été collées jusque dans les appartements de François 1er - des protestants sont persécutés et brûlés. Pour défendre ses coreligionnaires, Calvin publie un petit « livret « expliquant la nature de la religion réformée. Le petit livre destiné à circuler sous le manteau deviendra, au fil du temps, une véritable somme, et l'ouvrage en langue française le plus lu en Europe...

religion

« ~------EXTRAITS Dans 1'« épître au Roi» qui ouvre I' Institution, Calvin se fait l'avocat du protestantisme Mais je retourne à vous, Sire.

Vous ne vous devez émouvoir de ces faux rapports, par lesquels nos adversaires s'efforcent de vous jeter en quelque craintè et :vt · f,,..,,.., • '.Hl · , , · 1 · , terreur : c est a savoir, que ce CHRISTIA nouvel Évangile, ainsi l'appel­ lent-ils, ne cherche autre chose qu' occasion de séditions et toute impunité de malfaire.

Car Dieu n'est point Dieu de division, mais de paix ; et le Fils de Dieu n'est point ministre de péché, qui est venu pour rompre et détruire les œuvres du diable.

Et quant à nous, nous sommes injustement accusés de telles entreprises, desquelles nous ne donndmes jamais le moindre soupçon du 1 o· AR li.li CA t.

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• .~ , -t~JJ.te:.~(i:lJJr7wir.~~~? 11~s1itil.ii,. " M, 1), XXX!l- Page de titre de la version originale, en latin, de L'institution de la religion chrétienne (Bâle, 1536) monde.

Et il est bien vraisem­ blable que nous, desquels jamais n'a été ouïe une seule parole séditieuse, et desquels la vie a toujours été connue simple et paisible, quand nous vivions sous vous, Sire, machi­ nions de renverser les royaumes ! «L'autorité de l'Écriture ne vient pas de l'autorité de l'Église ...

» Il y a une erreur par trop commune, d'autant qu'elle est pernicieuse : c'est que l' Écriture sainte a autant d'autorité que l'Église, par avis commun, lui en octroie.

Comme si la vérité éternelle et inviolable de Dieu était appuyée sur la fantaisie des hommes ! Car voici la question qu'ils émeu­ vent non sans grande moquerie du Saint­ Esprit : Qui est-ce qui nous rendra certains que cette doctrine soit sortie de Dieu?( ...

) Ainsi ces vilains sacrilèges, ne tâchant qu'à élever une tyrannie débordée sous ce beau titre d' Église, ne se soucient guère en quelle absurdité ils s'enveloppent...

A la fin du chapitre XXI du livre III, Calvin résume la doctrine de la prédestination Nous disons donc, comme l' Écriture le montre évidemment, que Dieu a une fois décrété par son conseil éternel et immuable, lesquels il voulait prendre à salut, et lesquels il voulait vouer à la perdition.

Nous disons que ce conseil, quant aux élus, est fondé en sa miséricorde sans aucun regard de la dignité humaine ; au contraire, que l'entrée de la vie est forclose à tous ceux qu'il veut livrer à la damnation : et que cela se fait par son jugement occulte et incom­ préhensible, bien qu'il soit juste et équitable.

Davantage nous enseignons que la vocation des élus est comme une montre et un témoi­ gnage de leur élection.

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..

) Or comme le Seigneur marque ceux qu'il a élus, en les appelant et justifiant, aussi au contraire, en privant les réprouvés de la connaissance de sa Parole, ou de la sanctification de son Esprit, il démontre par tel signe quelle sera leur fin, et quel jugement leur est préparé.

Dans sa célèbre lettre­ préface « au roi de France Très-Chrétien, François premier», Calvin tente de démontrer que la nouvelle religion ne met pas en danger l'autorité royale.

Calvin critique le monachisme, contraire à la LIBERAE RELIGIONJS TYPvs.

« dilection » - c'est-à-dire à l'amour chrétien C'est une chose de belle appa­ rence qu'un hom­me se retire des '\:,~u:w:~~.c;~~::i~~~~~~~~~~;:ouui.

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compagnies com- munes pour philosopher en son secret ; mais cela ne convient point à la dilection chré­ tienne, qu'un homme, comme par haine du genre humain, s'enfuie en un désert pour y demeurer solitaire, en s'abstenant des éhoses que notre Seigneur requiert princi- palement de nous tous : c'est-à-dire, de nous aider l'un/' autre.

Allégorie sur la Réforme représentant Luther et Calvin (Paris, XVIe siècle) NOTES DE L'ÉDITEUR de ses Ordonnances, un véritable régime théocratique.

cette élection est cette joie au travail, cette reconnaisance aimante envers Dieu, cet amour du prochain qui constituent la vie religieuse dans le monde.

Cette intégration de la religion à la vie( ...

) a formé des hommes courageux, entreprenants, passionnément attachés à la liberté, ouverts sans crainte vers l'avenir.

» J.

Cadier, article « calvinisme », Encyclopœdia Universalis, 1968.

Dans ses pages sur la littérature de la Renaissance (Histoire des littératures, vol.

3, Gallimard, 1978), Albert-Marie Schmidt salue en Calvin le créateur « de la prose française moderne, miracle de propriété et de rigueur.

» Même si Calvin prônait la soumission de l'autorité spirituelle à l'autorité politique, il réussit à instituer à Genève, par le biais « Pour Calvin, la religion est une affaire de toute la vie.( ...

) Chacun est appelé par Dieu à une œuvre particulière et il doit, à la place où il a été mis, travailler pour la gloire divine.

Toutes les professions sont légitimes et appartiennent à un un ensemble que Dieu dirige.

Il n'y a pas de clergé mis à part.

Tout croyant est prêtre pour s'approcher de Dieu et lui rendre témoignage.

Le signe de 1 coll .

Albert Rilliet, Genève I Lauros-Giraudon 2, 3 B.N.

4 Lauros·Giraudon CALVIN 02. »

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