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L'Opéra de quat' sous

Publié le 27/03/2013

Extrait du document

Le requin, lui, il a des dents Mais Mackie a un couteau Le requin montre ses dents Mackie cache son couteau. Chantée pour la première fois le 31 août 1928 à Berlin au Theater am Schiffbauerdam, sur une musique de Kurt Weill, la complainte de Mackie le Surineur, par laquelle s'ouvre la pièce de Brecht, a, depuis, fait le tour du monde...

« EXTRAITS S'adressant à son« employé» Filch, Peachum énumère différents types de déguisements capables de susciter la pitié Équipement A : victime du progrès des moyens de transport.

L'alerte paralytique toujours gai (il mime le personnage), tou­ jours insouciant, à peine assombri par un moignon.

Équipement B : victime de l'art de la guerre.

L'insupportable trembloteur importune les passants, travaille par le dé­ goût qu'il inspire (il mime le personnage), dégoût que la vue de ses nombreuses dé­ corations atténue à peine.

Équipement C : victime de l'essor industriel.

Le pitoyable aveugle ou la haute école de l'art mendi­ citaire (il mime le personnage, en s' avan­ çant à tâtons vers Fitch.

Au moment où il se heurte à Filch, celui-ci, effrayé, pousse un cri.

Peachum s'arrête aussitôt et le toise d'un air stupéfait, et il se met à hurler) : Il a pitié! Jamais, au grand jamais, vous ne ferez un bon mendiant! Chanson de Polly, séduite par Mackie Un jour pourtant, par un grand soleil fou, Il en vint un qui ne m'a rien demandé.

Pour convaincre Brown, chef de la police, d'arrêter Mackie, Peachum le menace de troubler les fêtes du couronnement Si les vrais malheureux arrivent ..

.

S'ils se tenaient en rangs serrés sur le parvis de l'église , ce ne serait pas un spectacle très réjouissant ...

Vous savez ce que c'est qu'un lupus, Brown ? Eh bien, imagine z côte à côte cent vingt pauvres bougres affligés d'un lupus ! La reine ne doit voir que des visages rayonnants, Brown , pas des vi­ sages rongés par le lupus.

Et tous ces in­ firmes groupés près du grand portail ! Il faut éviter ça à tout prix, Brown.

Vous me dire z que la police peut venir à bout de tous ces pauvres gens.

Au fond, vous n'en êtes pas si sûr, avoue z-le .

Mais, même dans ce cas-là, imagine z l'impression que cela fera si la police est obligée de matraquer six cents pauvres infirmes ! Traduction de Jean-Claude Hemery, L'Arche, 197 4 Il est entré sans un mot, il a accroché son chapeau à un clou, Et je ne savais plifS ce que je faisais.

Et comme il n'avait pas d'argent Et comme il n'était pas charmant, Comme son col même le dimanche n'était pas blanc, Qu'il ne savait pas plaire aux dames et n'était pas galant, Je ne lui ai pas dit: non .

Je n'ai pas gardé la tête haute, Je n'ai pas parlé de choses et d'autres.

Ah, la nuit était pleine d'étoiles Mais le bateau n'a pas mis les voiles.

On ne pouvait pas en rester là, Il n'y avait plus qu'à se mettre au lit sans façons.

Savoir perdre la tête : tout est là.

« Le requin, lui, il a des dents Mais Mackie a un couteau Le requin montre ses dents Mackie cache son couteau.

» NOTES DE L'ÉDITEUR Brecht s'est inspiré ici de L'Opéra des gueux , ouvrage de John Gay, écrivain anglais du XVIIIe siècle.

La pièce est l'une des plus connues du dramaturge -grâce en partie à la musique de Kurt Weill dont il a été fait de très nombreux enregistrements .

Une nouvelle version des complaintes et ballades a été établie après la Seconde Guerre mondiale, en 1946 , avec des allusions directes à Hitler et au nazisme .

L 'ouvrage a été porté plusieurs fois à l'écran.

La première version cinématographique date de 1931, c'est celle du célèbre cinéaste allemand Georg W.

Pabst , qui a réalisé un film remarquable et utilisé la musique de Kurt Weill.

C'est une œuvre assez fidèle à l'esprit de Brecht, bien que ce dernier en ait été mécontent et ait fait un procès aux producteurs.

Dans la version française , réali sée simultanément , les rôles principaux sont tenus par Albert Préjean, Florelle et Gaston Modot.

Trente ans plus tard, en 1962, Curd Jürgens a incarné à son tour le personnage de Mackie dans un long-métrage assez médiocre du metteur en scène allemand Wolfgang Staudte.

1 pe intur e de Rud o lf Schl icht er, 1928, L enb ac hhaus, Mun ich I arc hives Snar k 2 Fo nd s Roudel / Bibliolhèque de ! 'Arse na l 3 lith ograp hie d e Mariene L yd is / D.R .

B RECHT04. »

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