Devoir de Philosophie

L'Orestie, d'Eschyle.

Publié le 18/08/2012

Extrait du document

eschyle

Dans sa mise en scène de l'Orestie, Ariane Mnouchkine, avec le Théâtre du Soleil ont été très inspiré par l'Orient, en particulier par l'art du kathakali indien. Les somptueuses couleurs vives, des costumes, le mouvement des jupes larges des personnages aux coiffes immenses, transportent le spectateur dans un espace-temps très éloigné. Pour éviter la rigidité du masque qui fige les traits, le maquillage très souligné permet de ne pas dissimuler complètement les expressions des acteurs, tout en conservant leur étrangeté à ces figures. Le chœur est changeant : dans Iphigénie, c'est un Chœur de jeunes filles, dans Agamemnon, un Chœur de vieillards. Les Choreutes accusent dans leur corps les souffrances des protagonistes. Ainsi ils complètent les émotions des personnages tout en faisant part de leurs craintes et joies. Les personnages entrent en scène par une grande porte de bois qui s'ouvre sur une arène. L'espace scénique est celui d'une corrida, lieu de tension et de mort. Ariane Mnouchkine a inversé l'orientation spatiale du théâtre antique : la porte en face des gradins est l'entrée des personnages venant de l'extérieur, elle ne figure pas le palais, celui-ci se situe dans l'espace du public.

eschyle

« ancien, qui rappelle d'une part les spectacles rituels de la Grèce antique, et d'autre part apporte à la pièce un aspect de l'Opéra.

En effet, Olivier Py affirme dans uneinterview réalisée par Gaëlle Bebin, avoir abordé l'Orestie « comme un grand Opéra ».

Il apprécie chez les acteurs de théâtre le jeu lyrique, qui les différencie desacteurs de cinéma.

Il manifeste un rapport important à la musique, qu'il dit porteuse d'une partie de l'intention du texte.

Il choisit de représenter le Chœur de façontrès mobile « pour qu'il reste un personnage, et pas simplement une musique de scène ».Dans sa scénographie, il symbolise également les concepts phares de la pièce : Agamemnon revenant en fanfare de Troie au volant d'une voiture noire, une DSCitroën qui fait figure de char, et plusieurs cercueils placés en avant-scène, représentant les morts passées et à venir.

Il construit la scénographie du spectacle sur troisniveau, par exemple, le plus bas, est celui des morts.

Dans sa mise en scène, il évite à la fois la reconstitution antique et l'actualisation.

Il crée son propre temps, à lafois sans ancrage précis et empreint de références à des périodes différentes.

On peut lier ces choix de mise en scène à la personnalité d'Olivier Py, qui porte sondécalage jusqu'à faire entrer une gazinière sur scène, à la fin d'Agamemnon, au moment où Egisthe évoque l'atroce festin de Thyeste.

Olivier Py a traduit le texte lui-même, la lecture de plusieurs traductions existantes ne l'ayant pas satisfait. La mise en scène de Peter Stein, quant à elle, était à l'affiche de la Schaubühne de Berlin.

La volonté de Peter Stein, en collaboration avec Karl Ernst Hermann, étaitde renouer avec la tradition des représentations antiques, tout en modernisant les conventions théâtrales et les évènements du mythe.

Ils ont décidé de faire assoir lesspectateurs sur des tapis pour recréer les conditions de l'amphithéâtre grec.

A l'avant scène sont placées cinq marches représentant la façade du palais d'Argos, quiseront remplacées plus tard par un mur blanc, représentant la façade du palais de Delphes.

L'espace est presque vide et pourtant les focalisations changent pour lespectateur.

Les acteurs évoluent même parfois parmi le public.

La pièce se jouait dans une atmosphère d'avant-guerre avec comme arrière fond le nazisme.

Lesspectateurs assistaient à la montée au pouvoir d'un couple nazi, Egisthe et Clytemnestre.

Le Chœur représentait toute l'Allemagne d'avant-guerre qui acceptaitl'avènement du nazisme.

Le texte du Chœur était parlé, le Chœur était joué faible, apeuré et résigné, il lui était difficile alors de rendre justice.Peter Stein n'actualisait pas Eschyle, il racontait une histoire très ancienne, et jeune comme le monde, en des images fulgurantes.

Le rite archaïque faisait bon ménageavec les sophistications de la machinerie, l'ironie de l'Occident avec la force émotionnelle de la tragédie. Dans sa mise en scène de l'Orestie, Ariane Mnouchkine, avec le Théâtre du Soleil ont été très inspiré par l'Orient, en particulier par l'art du kathakali indien.

Lessomptueuses couleurs vives, des costumes, le mouvement des jupes larges des personnages aux coiffes immenses, transportent le spectateur dans un espace-temps trèséloigné.

Pour éviter la rigidité du masque qui fige les traits, le maquillage très souligné permet de ne pas dissimuler complètement les expressions des acteurs, tout enconservant leur étrangeté à ces figures.

Le chœur est changeant : dans Iphigénie, c'est un Chœur de jeunes filles, dans Agamemnon, un Chœur de vieillards.

LesChoreutes accusent dans leur corps les souffrances des protagonistes.

Ainsi ils complètent les émotions des personnages tout en faisant part de leurs craintes et joies.Les personnages entrent en scène par une grande porte de bois qui s'ouvre sur une arène.

L'espace scénique est celui d'une corrida, lieu de tension et de mort.

ArianeMnouchkine a inversé l'orientation spatiale du théâtre antique : la porte en face des gradins est l'entrée des personnages venant de l'extérieur, elle ne figure pas lepalais, celui-ci se situe dans l'espace du public.

Une passerelle mobile tirée avec des cordes par des manipulateurs invisibles, comme une sorte de tapis roulantsilencieux, sert à faire émerger les personnages vivants du dessous des gradins.

Elle crée ainsi un effet de surprise : les héros n'apparaissent pas mais surgissentbrusquement comme s'ils étaient issus des tréfonds de l'imaginaire des spectateurs.

L'intérieur proposé par le Théâtre du Soleil n'est plus la sphère privée que lesGrecs pensaient inaccessible, mais l'inconscient du public auquel le théâtre donne corps.Chez Ariane Mnouchkine, les cadavres de Agamemnon et Cassandre étaient figurés par des mannequins à l'image des acteurs, très réalistes, et barbouillés de sang.

Ilsétaient amenés sur des matelas tirés avec effort et difficulté par d'autres personnages.D'autres part, le surgissement mécanique des personnages fait penser à l'apparition de fantômes : c'est ainsi qu'Ariane Mnouchkine voit les héros tragiques : « Où leChœur, Agamemnon, Clytemnestre reviennent-ils, sortant de leur tombeau, pour nous raconter et revivre comme une passion ce qu'ils ont vécu ? » C'est lajustification la plus captivante de la question de l'intérêt de la pièce aujourd'hui, elle concilie la réponse au « comment ? » : des revenants nous rappelant les dangersde la vengeance, désir vide à l'effet « boule de neige », et au « pourquoi ? » : rien n'a changé depuis, certes la justice privée des hommes s'est formalisée et officialisée,mais leurs pulsions criminelles sont les mêmes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles