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Machaut : Oeuvres poétiques

Publié le 23/02/2013

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machaut

Les rapports que Guillaume de Machaut a entretenus avec ses différents protecteurs ont eu une grande influence sur les personnages de ses oeuvres. Comme un acte de reconnaissance et de soumission envers ceux-ci, le poète prenait Charles de Navarre ou Jean de Luxembourg, par exemple, comme modèles de ses personnages masculins et amoureux. Dans le contexte de l'époque, seul l'amour d' un noble pouvait représenter la vérité du sentiment.

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« Je peux bien comparer ma dame ...

Je peux bien comparer ma dame A la statue que fit Pygmalion.

Elle était d'ivoire, si belle et sans égale Qu'il!' aima plus que Médée n'aima Jason.

L'insensé !'implorait toujours Mais la statue ne lui répondait rien.

Ainsi celle qui fait fondre mon cœur, EXTRAITS Car toujours je la prie et elle ne me répond rien.

Pygmalion qui mourait d'aimer Implora ses dieux avec une telle passion Qu'il vit la froideur de !'image se transformer En chaleur et sa dure apparence S'attendrir, car elle prenait vie Et chair humaine et parlait doucement .

Mais ma dame en cela me confond trop Si je meurs d'avoir bien servi Amour ...

Si je meurs d'avoir bien servi Amour, Nature présentant Sens, Rhétorique et Musique à Guillaume de Machaut Car toujours je la prie et elle ne me répond rien.

Il ne fait pas bon servir un tel seigneur Blanche comme le lis Et je n'ai pas, me semble-t-il, mérité la mort En aimant bien d'un amour très loyal.

Blanche comme le lis, plus vermeille que la rose , Resplendissante comme rubis d'Orient, Mais je vois bien que mes jours sont finis Quand je connais et vois à découvert En contemplant votre beauté sans pareille, Blanche comme le lis, plus vermeille que la rose, Je suis si transporté que mon cœur veille toujours Afin que je serve selon la loi des purs amants, Blanche comme le lis, plus vermeille que la rose, Resplendissante comme rubis d'Orient.

Qu 'au lieu de bleu, dame, vous portez du vert.

Hélas! dame,je vous ai tant chérie En désirant la douceur de votre grâce Que je n'ai plus esprit ni volonté en moi : Mes soupirs et mes pleurs m'ont transformé.

Et mon Espérance est morte sans retour, Lorsque Souvenir me montre à décou vert Qu'au lieu de bleu, dame vous porte z du vert.

NOTES DE L'ÉDITEUR « Cette promotion du "je " du poète-clerc est importante.

Il ne s'agit plus en effet du "je" indifférencié, universel de la lyrique courtoise, auquel l'auditeur pouvait s'identifier; il ne s'agit pas non plus d'un "je " renvoyant seulement à un nom propre, comme cela pouvait être le cas dans les prologues de Chrétien de Troyes.

Cette instance fait référence à un type social dont le texte laisse apercevoir des traits individués, sinon individuels.

»Jacqueline Cerquiglini, « Guillaume de Machaut », 1, 2, 3.

4 P aris, 8.N .

/ B arb ara E rni Alors je maudis mes yeux qui vous ont vue, L'heure, le jour et le très bel atour Et la beauté qui ont ravi mon cœur, Et le plaisir enivré de folie, Le doux regard qui me mit dans l'erreur Et loyauté qui souffre et a souffert Le Printemps, illustration pour les Poésies de Machaut Qu'au lieu de bleu, dame, vous porte z du vert .

Adaptation en français moderne de Jacqueline Cerquiglini, Hachette, 1987 dans Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas, 1987.

« Les grands manuscrits de Guillaume de Machaut sont une fête pour le regard .

Avant même de commencer à lire , le lecteur peut, en feuilletant négligemment l' QUvrage, comme le fera Richard II d'Angleterre recevant un manuscrit de Froissart , saisir déjà un rythme que soulignent les images, les lettres ornées, le dessin des vers et, bien entendu, la transcription graphique de la musique.

Tout un cérémonial prédispose ainsi à la rêverie poétique.

Le texte et son écriture se présentent déjà comme un espace réglé par l'art.

»Daniel Poirion, dans Guillaume de Ma c haut , Poète et compositeur , Klincksieck, 1978 .

« Guillaume de Machaut se fait, en tant que musicien , l'héritier de l'esthétique métaphysique des siècles précédents ; mais, en étendant la toute-puissance de la musique au chant poétique, il a conféré au poète les mystérieux pouvoirs de mondain dieu d'harmonie qui, grâce à Rhétorique et à Musique , unit en lui l'homme de la tradition et l'homme des temps nouveaux .

» Françoise Ferrand, ibid.

MACHAUT02. »

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