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Dans les oeuvres poétiques et romanesques, une femme est souvent la figure centrale ou le premier plan. Estimez-vous que la place occupée par les femmes dans la littérature correspond à l'idée qu'elles se font d'elles-mêmes ou que la société leur renvoie ?

Publié le 21/03/2009

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• Ce sujet suppose une approche double du problème : d'une part il s'agit de la femme comme thème littéraire (« place dans la littérature «), et d'autre part se trouve mis en jeu le lien entre l'œuvre et sa lectrice (« image qu'elles se font d'elles-mêmes... «). Il faut donc prendre en considération un contenu et une relation.

• Par ailleurs, le libellé s'attache uniquement au roman et à la poésie. Évitez de citer des auteurs dramatiques.

• Enfin, trois images de la femme sont à analyser ici : celle que propose l'œuvre littéraire, celle que se construit la femme elle-même et celle que lui « renvoie « la société. Cette dernière image, sociale, évolue naturellement en fonction des époques; ce critère est important dans l'élaboration de la réflexion.

• Suggestions : ce type de sujet porte parfois sur l'ensemble de la littérature. Dans cette optique vous pouvez élargir votre réflexion personnelle à la dimension théâtrale et vous interroger sur les figures féminines chez Racine, Corneille, Molière, Marivaux, Ionesco par exemple.

• Analysez quelques personnages féminins de romans que vous connaissez bien, afin de guider votre élaboration d'un plan.

« alors tour à tour épouse, mère ou amante passionnée. Ex.

: Mémoires de deux jeunes Mariées de Balzac : échange de lettres entre deux amies dont l'une est une mère et une épouse accomplie et l'autre sacrifie à la passion la plus débridée. Mais pour qu'il y ait œuvre littéraire, il faut un amour impossible.

La femme est soit inaccessible, car déesse, soitinterdite, car déjà mariée ou sœur.

C'est le désir de la transgression qui meut les personnages. Ex.

: Aurélia dans Aurélia de Nerval est angélique, impalpable de par sa nature divine.

Julie dans La Nouvelle Héloïse de Rousseau est partagée entre la fidélité à son mari et la passion qu'elle voue à Saint-Preux. Parvenu à une situation telle, le romancier a le recours de la mort pour dénouer l'intrigue.

Aussi le trépas est-ilsouvent l'épisode culminant des œuvres romanesques, l'exacerbation et la sublimation de l'Amour. Ex.

: La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, le suicide d'Emma dans Madame Bovary de Flaubert. • Une figuration des valeurs morales : La femme met en acte les vertus et les vices, les notions de bien et de mal.Elle est parfois ange, parfois démon, pécheresse ou sainte. Ex.

: l'héroïne de La Dame aux Camélias de Dumas est un personnage double, et Madame de Merteuil, dans Les Liaisons dangereuses de Laclos, est au contraire exclusivement démoniaque. A l'intérieur d'une même œuvre d'ailleurs deux femmes s'affrontent souvent, l'une pure et l'autre passionnée.

Ex.

:Clélia et la duchesse Sansévérina dans La Chartreuse de Parme de Stendhal, Laura et Lilian dans Les Faux- Monnayeurs de Gide. II.

Le fidèle miroir L'image de la femme dans les œuvres romanesques et poétiques correspond non seulement à ce que la femmeimagine d'elle-même mais aussi à ce qu'elle voudrait être. 1.

Une peinture exacte • Psychologie des sentiments : La femme reconnaît dans ces œuvres une peinture de l'amour tel qu'elle le vit. Le bovarysme est l'illustration la plus parlante de cette adéquation entre l'œuvre littéraire et la lectrice : MadameBovary est comme nombre d'autres femmes, illusionnée par les romans sentimentaux dont elle a nourri sa jeunesseet désillusionnée par la trivialité des hommes. Les tourments et les délices de l'amour traduits dans la poésie sont ceux que vivent les lectrices de toutes lesépoques sans savoir les formuler. Ex.

: Les Sonnets de Louise Labé. • Caractères originaux : Certaines figures de femmes paraissent proches des lectrices modernes par la similitude deleurs préoccupations.

Il en va ainsi des romans contemporains mais aussi des études réalistes de Zola. Ex.

: Gervaise dans L'Assommoir de Zola; Rosa dans La Vie devant soi de Ajar (Gary). 2.

Un idéal à atteindre • Justification individuelle par la littérature : La femme trouve l'autorisation des transgressions dans les œuvreslittéraires, ou au contraire est confortée par elles dans sa soumission. Ex.

: Madame Bovary évoque les adultères répétées d'une bourgeoise, donnant ainsi un pernicieux exemple aux lectrices.

Madame de Mortsauf, dans Le Lys dans la Vallée de Balzac, symbolise, elle, la grandeur de la soumission maritale. • Modèle collectif littéraire : Les œuvres littéraires montrent une certaine complaisance à exacerber les valeursimposées par la société (fidélité, soumission, etc.) auxquelles veulent se soumettre les femmes. Ex.

: La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, Eva dans La Maison du Berger de Vigny. Ces critères varient selon les époques mais à chaque siècle pourtant les lectrices ont trouvé l'image de leurs rêvesdans la littérature.

Romans et poésie offrent un modèle de perfection à suivre. III.

La distorsion entre l'image et la lectrice 1.

La femme vue par les hommes ou par les femmes • Fantasmes masculins : Nombre d'œuvres sur les femmes sont le fait d'auteurs masculins qui projettent dans leurcréation leurs fantasmes sur le désir féminin et les faiblesses inhérentes à une hypothétique nature féminine.

L'image. »

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