MACHIAVEL : Discours sur la première décade de Tite-Live - Le Prince
Publié le 14/10/2013
                             
                        
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                                Deuxièmement, la vie politique puise son sens dans les occupations des citoyens, et non dans les normes qui leur commandent, dans la liberté donc, et non dans la contrainte. Ce qui signifie que le rôle de la loi n'est pas tant de contrarier les passions que de leur donner un exutoire, ou mieux encore de les convertir en passions politiques, en suscitant et amplifiant la passion d'un peuple pour la liberté ; car l'expérience prouve que jamais les peuples n'ont accru et leur richesse et leur puissance sauf sous un gouvernement libre. Instrument des passions individuelles, la liberté en est la figure la plus haute, à condition d'être effectivement ordonnée à la loi, par quoi tous ont en vue leur devenir commun. Celui-ci n'est cependant pas perçu sur un mode éminemment politique. Bien plutôt, l'horizon politique de tout homme est d'abord confiné dans l'irrépressible désir de satisfaire ses propres intérêts, d'acquérir des richesses, ou d'accroître sa puissance. La liberté définit par conséquent sans doute les orientations finales de la loi ; mais la liberté n'est pas ce que les hommes aiment de la liberté !
 
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vanees, 	s'étendirent 	jusqu'à 	l'organisation 	d'une 	
infanterie 	« nationale 	», puis 	d'une 	cavalerie, 	et 	furent 	
ponctuées 	d'œuvres 	de 	circonstance.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais, évincé 	du 	
pouvoir, 	torturé 	même 	en 	1513, 	Machiavel 	ne 	
reprendra 	des fonctions  politiques 	qu'en 	1526, 	pour 	
mourir 	en 	1527.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ses 	nombreuses 	tentatives 	pour 	
gagner 	la grâce  des Médicis,  maîtres 	de 	Florence, 	de 	
Rome 	et 	de 	la 	Papauté, 	seront 	presque 	totalement 	
vaines.
                                                            
                                                                                
                                                                    À cet  échec, 	nous 	devons 	Le 	Prince, 	les 	Discours 
sur  la première  décade 	
de 	Tite-Live, 	ou 	les 	Histoires  flo
rentines ; 	
Machiavel 	présentera 	les 	Histoires  florentines 	à 	
Clément 	VII (Jules 	de 	Médicis) 	en 	1525,  ses autres 
écrits 	
ne 	seront 	publiés 	qu'après 	sa 	mort.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
La 	vie 	de 	Machiavel  s'avère ainsi 	en 	elle-même 	un 	
problème 	de 	philosophie  politique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Comment 	en 	effet 
lire 	
l'homme 	qui 	fut 	lui-même 	l'échec 	de 	sa 	propre 	
pensée? 	Communément 	associé 	à un 	esprit  d'effica
cité 	
animé 	par 	la  ruse 	et 	la  perfidie,  le 	« machiavé
lisme 	
» est 	tout 	à l'opposé 	de 	ce 	que 	fut  l'existence 	
de 	son 	auteur, 	comme 	si principes 	et 	réalité 	ne 	pou	
vaient  être ajustés.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Or, 	précisément, 	il est impossible 	
d'isoler 	une 	œuvre 	théorique 	de 	Machiavel, 	de 	l'ex
traire 	
de 	son 	fond  historique, 	et 	de 	rapporter 	à de 	
pures 	règles  les velléités,  les projets, 	ou 	les  actions 	
qui 	en 	eussent  été des  reflets  déformés.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	travail 	
théorique 	de 	Machiavel 	n'est 	pas le travail 	d'un 	théo	
ricien 	contemplatif, 	mais 	recouvre 	une 	tentative 	
d'ériger 	la 	pratique 	politique 	en 	une 	théorie  expéri	
mentale 	de 	l'État 	et 	de 	ses acteurs  principaux,  les 
princes 	
et 	les  peuples.
                                                            
                                                                                
                                                                    	C'est 	dire 	qu'il 	n'y 	a pas 	un 	
sujet 	pensant 	surplombant 	le 	champ 	politique  investi 	
par 	sa pensée,  mais 	une 	pensée à 	l'œuvre 	dans 	les 
choses  politiques  elles-mêmes, 	
et 	dans 	la façon 	dont 	
elles  se 	présentent.
                                                            
                                                                                
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tique 	selon  la 	manière 	dont 	il 	est 	lui-même 	dans 	la 	
politique 	: acteur, 	ses 	écrits 	sont 	plutôt 	de 	cir	
constance, 	et 	tracent 	les nécessités 	de 	son 	action  ; 	en 	
retrait,  il 	peut 	affronter  les lois 	de 	l'action 	elle-même, 	
et 	chercher 	à comprendre 	non 	ce 	qu'un 	homme 	doit 	
faire,  mais quelles  opérations  le 	monde 	des 	hommes.
                                                                                                                    »
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