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Madame de Montpensier

Publié le 28/04/2020

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Mme de La Fayette et la nouvelle I/ Qui est Mme de Lafayette ? Naissance en 1634 à Paris de Marie-Madeleine Pioche de la Vergne. Famille de petite noblesse avec des relations (père neveu de Richelieu). Entourage immédiat de la famille royale. Grande amitié  avec Gilles Ménage, érudit et illustre grammairien qui parfait son éducation. Mariage en 1655 avec Monsieur de Lafayette, veuf de 18 ans son aîné, d’ancienne noblesse mais désargenté. Riche, elle apporte une dot importante. Vivent en Auvergne. Deux fils. En 1659 s’installe définitivement à Paris (mari sort de sa vie). Fréquentation des salons littéraires, mondains et précieux, où l’on croise Mme de Sévigné, La Rochefoucauld (très vive affection jusqu’à sa mort en 1680), Boileau, Racine. Salon de l’Hôtel de Nevers. Amis intimes, érudits et écrivains : Ménage, Segrais, Huet, La Rochefoucauld, qui tous participent, de près ou de loin à l’écriture de ses œuvres (pratique courante au XVIIè). Pour LPdM c’est Ménage. Véritable personnage public. Proximité avec les Jansénistes. Mort en 1693. « Aimable et spirituelle, d’un esprit enjoué, elle est civile, obligeante et un peu railleuse ; mais elle raille de si bonne grâce qu’elle se fait aimer de ceux qu’elle traite le plus mal ou du moins elle ne s’en fait pas haïr » (Somaize, Grand dictionnaire des Précieuses, 1661) « Hypéride a la taille agréable, et beaucoup d’agréments dans le visage, surtout lorsqu’elle se peut empêcher de rougir. Jamais on n’eut plus d’esprit, et plus de discernement qu’elle en a. elle sait non seulement tout ce que les femmes d’esprit doivent savoir mais encore tout ce qui peut faire passer les hommes pour galants et habiles. Outre sa langue où elle se fait admirer, elle en sait cinq ou six autres, et a lu tout ce qu’il y a de beaux Livres en toutes ces langues. Elle écrit parfaitement bien, et n’a nul empressement de montrer ses Ouvrages. » (Donneau de Visé, L’Amour échappé, 1669). « C’est une femme aimable, estimable et que vous aimez dès que vous avez le temps d’être avec elle et de faire usage de son esprit et de sa raison. Plus on la connaît, plus on s’y attache. » (Mme de Sévigné) II/ La Princesse de Montpensier Parution en 1662 sans indication d’auteur. Part de Gilles Ménage : relecture du manuscrit, a veillé à l’impression de l’œuvre. Très vif succès rencontré par cette œuvre, pour son style et pour l’idée (sans preuve) que c’est une œuvre à clefs évoquant des contemporains. Liberté de l’œuvre frappe ses premiers lecteurs : liberté du ton, de la forme, du rapport à l’histoire. A/ Une œuvre nouvelle : Grande lectrice de romans de la première moitié du XVIIè, Mme de Lafayette va contribuer à leur disparition. Romans (baroques ou précieux, ou héroïques) = œuvres à la construction complexe (retours en arrière, récits enchâssés, etc.), très longues (plusieurs milliers de pages pour L’Astrée), favorisant l’exotisme, pleine de péripéties, qui narrent des histoires d’amour dans un style emphatique, avec présence de « beaux endroits » (lettres, conversations, poésies insérées). Clélie de Melle de Scudéry, L’Astrée d’Honoré d’Urfé. À partir de 1650, on substitue au mot roman ceux de « nouvelle » ou d’ « histoire ». Renouvellement du genre narratif au milieu du XVIIè, dont LPdM participe et pour laquelle elle joue même un rôle essentiel. Mme de Lafayette lance avec cette œuvre la vogue de la nouvelle historique et galante. Grand succès. Cinq réimpressions au cours du XVIIè. Etonnement des premiers lecteurs face à la nouveauté de l’écriture et de la forme : récit concis dont l’intrigue n’est interrompu par aucun épisode étranger à l’intrigue principale, intrigue qui se clôt définitivement sur la morale qu’on peut en tirer. Pas d’invraisemblance. D’une certaine façon, nous assistons en ce milieu du XVIIè siècle à l’invention du roman moderne. Ce que les contemporains de Mme de LF appelaient « nouvelle » ou « histoire » est devenu le modèle de la plupart de nos grands romans, pour la composition et, pourrait-on dire, pour l’esprit. B/ Une nouvelle historique : 1/ Le cadre historique de la nouvelle : règne des derniers Valois (1547-1589), celui de Charles IX. Fascination des lecteurs du XVIIè pour ces Valois (magnificence de la Cour et éclat du train des grands seigneurs comme les Guise). Mme de LF prend pour héros de ses récits certains des grands seigneurs de cette époque pour construire l’image d’un âge d’or marqué par les passions amoureuses et politiques. Sources historiques de Mme de LF : Davila (italien), Histoire des guerres civiles de France (1644 pour la traduction française) ; M&eac...

« pour L’Astrée ), favorisant l’exotisme, pleine de péripéties, qui narrent des histoires d’amour dans un style emphatique, avec présence de « beaux endroits » (lettres, conversations, poésies insérées).

Clélie de Melle de Scudéry, L’Astrée d’Honoré d’Urfé.

À partir de 1650, on substitue au mot roman ceux de « nouvelle » ou d’ « histoire ».  Renouvellement du genre narratif au milieu du XVIIè, dont LPdM participe et pour laquelle elle joue même un rôle essentiel.

Mme de Lafayette lance avec cette œuvre la vogue de la nouvelle historique et galante.

Grand succès.

Cinq réimpressions au cours du XVIIè.

Etonnement des premiers lecteurs face à la nouveauté de l’écriture et de la forme : récit concis dont l’intrigue n’est interrompu par aucun épisode étranger à l’intrigue principale, intrigue qui se clôt définitivement sur la morale qu’on peut en tirer.

Pas d’invraisemblance.  D’une certaine façon, nous assistons en ce milieu du XVIIè siècle à l’invention du roman moderne.

Ce que les contemporains de Mme de LF appelaient « nouvelle » ou « histoire » est devenu le modèle de la plupart de nos grands romans, pour la composition et, pourrait-on dire, pour l’esprit. B/ Une nouvelle historique : 1/ Le cadre historique de la nouvelle : règne des derniers Valois (1547-1589), celui de Charles IX.

Fascination des lecteurs du XVIIè pour ces Valois (magnificence de la Cour et éclat du train des grands seigneurs comme les Guise).

Mme de LF prend pour héros de ses récits certains des grands seigneurs de cette époque pour construire l’image d’un âge d’or marqué par les passions amoureuses et politiques.

Sources historiques de Mme de LF : Davila (italien), Histoire des guerres civiles de France (1644 pour la traduction française) ; Mézeray, L’Histoire de France depuis Faramond (1643-51) ; Brantôme, témoin des guerres de religion ; Mémoires de Marguerite de Valois. -Intrigue de LPdM : sous le règne de Charles IX (1560-1574), exactement entre le mariage du duc de Montpensier avec Melle de Mézières (1566) et le massacre de la Saint-Barthélemy (24/08/1572).

Six années : intrigue galante et privée rythmée par les événements militaires et politiques de ces 6 ans :  Peu après mariage, 2 ème guerre de religion (1567-68) occasion d’un séjour à Champigny où le prince de Montpensier confie son épouse à son ami le comte de Chabannes, qui en devient le confident et tombe amoureux.  Paix de Longjumeau (mars 1568) = réunion des deux époux, visite fortuite à Champigny du duc d’Anjou et du duc de Guise.  3 ème guerre de religion (1568-70) = nouvelle séparation des époux.  Paix de Saint-Germain (août 1570) = retour à la Cour de la Princesse et retrouvailles avec le duc de Guise.  Préparatifs de mariages princiers (Charles IX et Elisabeth d’Autriche : janvier à novembre 1570 ; mariage de Marguerite de Valois et d’Henri de Bourbon, futur Henri IV en août 1572) facilitent les rencontres entre la princesse et le duc de Guise.

Idylle qui se termine avec la rencontre avortée au château de Champigny juste avant la Saint- Barthélemy, épisode historique sur lequel se clôt le roman avec la mort de Chabannes.. »

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