MAITRE DON GESUALDO de Verga

MAITRE DON GESUALDO [Mastro Don Gesualdo]. Roman de l’écrivain italien Giovanni Verga (1840-1922), d’abord publié en

1888, dans la revue « Nuova Antologia «, puis en volume, dans une version remaniée, en 1889.

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Ce roman, - qui succédait aux Malavoglia dans le cycle des « Vaincus «, - devait, dans l’esprit de l’auteur, représenter le moment où, après la satisfaction des besoins matériels, la quête du mieux-être, « ferment de l’homme «, devient « avidité de richesses « et de possession. Le drame, l’échec, l’innocence et la faute de Maître Don Gesualdo, c’est de pressentir seulement, alors que sa vie s’achève dans l’irréparable, qu’il est victime d’une contradiction qu’il porte en lui-même : il n’a pas su déceler que les valeurs morales dont il était imprégné sont moins caduques que déchues et anachroniques, sont devenues purement et rigidement formelles, mécaniquement rituelles et décoratives, et que les hommes, ayant cessé de s’y reconnaître et de les adopter, les brisent, les rejettent, inventent de nouvelles formes, ou se résignent et sont condamnés à demeurer des « vaincus «. Ce préambule est nécessaire à la compréhension de l’œuvre de Verga, de son « vérisme «, de son pessimisme et de son ironie mêlée à une tendresse informulée pour tout ce qui vit et souffre. Lorsque s’ouvre l’action du roman (dont il est aisé d’établir les limites chronologiques par les références aux événements de la vie sicilienne qu’il renferme : les révolutions de 1820 et de 1848, le choléra, etc...), Gesualdo Motta, autour de qui gravite le petit monde d’une localité sicilienne et qui semble en être le moteur grâce à la puissance de sa volonté et à ses audacieuses initiatives, n’est déjà plus le manœuvre qui avait débuté par les travaux les plus humbles et les plus durs, mais un propriétaire d’immeubles et de terres, un entrepreneur intelligent et actif, ouvert aux hommes, à leurs besoins et se mettant tout entier dans son travail.