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MARC AURÈLE : Pensées

Publié le 14/10/2013

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Marc Aurèle ne se contente pas d'ailleurs de for-muler les dogmes et les règles de vie, il fait souvent appel à des exercices de l'imagination qui renforcent la puissance persuasive des dogmes. Il ne se contente pas, par exemple, de dire que toutes choses sont dans une perpétuelle métamorphose, mais il se met devant les yeux toute la cour d'Auguste, engloutie par le temps, toute une génération, comme celle du temps de Vespasien. Ainsi abondent, dans les Pensées, les images qui font choc, les descriptions brutales de la réalité toute nue. Elles ont frappé les historiens, qui se sont plu à dénoncer le pessimisme, la résignation, la tristesse de l'empereur-philosophe. 
Ce schéma ternaire représente vraiment le fil d'Ariane qui permet de se retrouver dans l'apparent désordre des Pensées. Beaucoup de sentences se contentent simplement d'énoncer, sous des formes variées, ces trois règles de vie. Nous n'en citerons qu'un exemple : La nature raisonnable suit bien la voie qui lui est propre, si, en ce qui concerne les repré¬sentations, elle ne donne son assentiment ni à ce qui est faux, ni à ce qui est obscur, si elle dirige ses impul¬sions seulement vers les actions qui servent la commu¬nauté humaine, si elle n'a de désir et d'aversion que pour ce qui dépend de nous, tandis qu'elle accueille avec joie tout ce qui lui est donné en partage par la Nature universelle2. « Il y en a bien d'autres dans les¬quels trois, ou deux, ou une seule de ces règles de vie sont formulées.

« MARC AURÈLE 483 nourrir, il est nécessaire de le replacer dans son contexte historique et spirituel.

Marc Aurèle a gouverné ) 'Empire romain pendant près de vingt ans, de 161 à 180 après Jésus-Christ.

L'historien romain Cassius Dion a excellemment résumé en ces termes ce que furent ces années de règne : « Il n'eut pas la chance qu'il aurait méritée, ( ...

) mais il se trouva confronté, pendant tout son règne, à une multitude de malheurs.

C'est la raison pour laquelle je l'admire plus que tout autre, car dans œs difficultés extraordinaires et hors du commun, il parvint à survivre et à sauver l'Empire.

» Ces « difficultés extraordinaires », ce furent tout d'abord deux invasions, très dangereuses pour Rome, celle des Parthes en Orient (161-166), celle de peu­ ples germaniques sur le Danube ( 166-180).

Cette der­ nière l'obligera à passer plus de huit ans dans les opé­ rations militaires en Europe centrale.

À cela s'ajouta une terrible épidémie de peste, ramenée d'Asie par les légions romaines qui avaient combattu contre les Par­ thes, et aussi la révolte d'un usurpateur, Avidius Cas­ sius (175).

Si Dion Cassius déplore que Marc Aurèle n'ait pas eu la chance qu'il aurait méritée, c'est qu'il le considère, comme l'ont fait d'ailleurs les historiens et les juristes de )'Antiquité, comme un empereur excep­ tionnellement juste, soucieux du bien public et consciencieux jusqu'au scrupule en matière de droit.

C'est que, cas rarissime, qui ne se reproduira qu'avec l'empereur Julien au IV" siècle, Marc Aurèle est un empereur qui fait profession d'être philosophe, et plus précisément d'être un philosophe stoïcien.

Il faut le rappeler, un philosophe, dans )'Antiquité, ce n'est pas nécessairement quelqu'un qui invente ou enseigne une théorie philosophique, mais c'est toujours un homme qui pratique un certain mode de vie, qui vit conformément aux règles de vie d'une école philoso­ phique déterminée.

Marc Aurèle, pour sa part, a essayé de vivre en stoïcien sa vie d'empereur.

Que cet empereur philosophe ait écrit les Pensées, on ne le sut que tardivement dans )'Antiquité.

Il. »

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