Marie Stuart
Publié le 10/04/2013
                             
                        
Extrait du document
Traduite en français enl816, la pièce fut jouée le 6 mars 1820 sur la scène du Théâtre-Français dans la version en vers librement adaptée de Pierre Lebrun. Cette oeuvre demeure pour beaucoup la plus haute forme du discours dramatique en langue allemande. Mme de Staël dans son livre De l'Allemagne (1813) déclare que Marie Stuart est« la plus pathétique et la mieux conçue de toutes les tragédies allemandes«.
«
                                                                                                                            «Je 	le reconnais ...
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est 	le fantôme  sanglant  du 
roi  Darnley.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il ne 
cessera  jamais de me 
tourmenter.» 	
EXTRAITS 	
Marie  Stuart,  accusée  de conspiration 
PAULET.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-C'est 	en  meurtrière 	qu'elle 	est 	
venue  dans ce pays,  chassée 	par 	son peuple, 
déchue  de son  trône 	
qu'elle 	avait  souillé 
d'un 	
hideux 	forfait.
                                                            
                                                                                
                                                                     Elle est venue  en conspi
ratrice, 	
avec 	le  dessein  de faire  revivre 
l'époque  sanglante  de 	
Marial' 	Espagnole, 
de  catholiciser  l'Angleterre,  de la livrer  traî
treusement 	
aux 	Français.
                                                            
                                                                                
                                                                     Pourquoi a-t-elle 
refusé  de 	
signer 	le 
traité  d'Édimbourg 
? 	
de renoncer  à ses 
prétentions  sur l' An
gleterre 	
et 	de  s' ou
vrir  sans  délai, 	
d'un 	
seul 	trait  de 	plume, 	
les portes  de sa pri
son 	
? Elle  a 	pré/ 	éré 
demeurer  captive, se 
voir  maltraitée,  plu
tôt  que  de renoncer 
à  la  vaine 	
pompe 	de  ce titre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Pourquoi 
l'a-t-elle 	
fait 	? Parce 	qu'alors 	elle 	avait 	
confiance  dans les intrigues,  dans les per
fides  artifices  des conjurations,  et que,  en 
ourdissant  ses trames  funestes,  elle espérait, 
du 	
fond 	de  son  cachot,  conquérir  notre île 
entière.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Talbot,  comte de Shrewsbury, 
intercède  en faveur  de Marie 	
Stuart 	
auprès  d'Élisabeth 
TALBOT.
                                                            
                                                                                
                                                                     -..
                                                            
                                                                                
                                                                    	.Permettez  à un vieillard  que, au 
bord  du tombeau,  aucun espoir terrestre  ne 	
peut 	égarer, de prendre  sous sa protection 
celle  que tous  abandonnent.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Qu'il 	ne puisse 
être  dit que  dans  notre  Conseil  d'État, la 
passion,  l'égoïsme  ont parlé  et que  seule  la 
miséricordes'  est tue.
                                                            
                                                                                
                                                                     Touts'  est ligué  contre 
elle  ...
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Je 	ne 	prends 	pas 	la défense  de sa 
faute.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
On 	dit 	qu'elle 	afait 	assassiner son 	
époux 	; il est  vrai  qu'elle  a épousé 	le meur
trier.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
C'est 	assurément 	un  lourd  crime 	! 	
Mais ceci se 	passait 	dans  une époque  de sombres 
calamités,  au milieu  des angoisses 
et  des  troubles  de la guerre  civile.
                                                            
                                                                                
                                                                    Faible 
femme,  elle se voyait  entourée  de vassaux 
qui  exerçaient 	
sur 	elle  une violente  pres
sion  : elle  se jeta  dans  les bras  du plus  cou
rageux,  du plus  fort.
                                                            
                                                                                
                                                                     Qui sait quels  ont été 
les  puissants  artifices qui l'ont  fait succom	
ber, 	car 	la femme est  un être  essentiellement 
fragile.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
ÉLIS 	AB 	ETH.
                                                            
                                                                                
                                                                     -	Non, la femme 	n'est 	pas  faible.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Notre  sexe compte  des femmes  fortes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Je ne 	
veux 	pas 	qu'en 	ma  présence  on parle  de la 
faiblesse  des femmes.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
TALBOT.
                                                            
                                                                                
                                                                     -	Le 	malheur a été 	pour 	vous  une 
école  sévère.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
La 	vie ne vous  a pas  montré  sa 
face  joyeuse.
                                                            
                                                                                
                                                                     Vous ne voyiez  pas de trône  en 
perspective,  mais seulement  une tombe  à 
vos 	
pieds.C'est 	à  Woodstock  et dans 	la 	nuit 
de 	
la 	Tour  que le Dieu  de bonté,  père de ce 
pays,  vous prépara, 	
par 	l'affliction, 	aux 	
graves  devoirs  qui vous  attendaient.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Là, 	nul 
flatteur  n'allait vous chercher.
                                                            
                                                                                
                                                                     Tôt, sans  être 
distrait 	
par 	les  vains  bruits  du monde,  votre 
esprit  apprit  à se  recueillir,  à rentrer  en lui 
même,  dans 
la 	méditation,  et à apprécier,  à 
leur  valeur,  les vrais  biens  de cette  vie.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Quant 	à l'infortunée,  aucun 	Dieu 	secou
rable  ne 	
l'a 	protégée .
                                                            
                                                                                
                                                                    Encore  frêle enfant 
elle 	
fut 	transplantée  en France,  à la  Cour 
de  la légèreté  et des  frivoles  plaisirs.
                                                            
                                                                                
                                                                     Là, 
dans  l'ivresse  conti
nuelle  des fêtes,  ja
mais  elle n'entendit 
la  voix  grave  de la 
vérité.
                                                            
                                                                                
                                                                     Elle y 	
fut 	
éblouie 	par 	l'éclat 	
des vices 	et 	entraî
née 	
par 	le torrent  de 	
la perdition  ...
                                                            
                                                                                
                                                                    	
« La 	fin de mes 
douleurs  est proche  ; 
mes  chaînes  vont 
tomber.
                                                            
                                                                                
                                                                     La mort 
s'avance  maintenant 
vers  moi,  secourable  et 
bienfaisante comme  une 
grave amie.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
» 	
NOTES 	DE 	L'ÉDITEUR 	
« Le  sujet  convient  aux dispositions  du 
public.
                                                            
                                                                                
                                                                     Marie 	
Stuart 	a été  reine  de France  ; 
son  nom  est populaire 
...
                                                            
                                                                                
                                                                    Il convient  aussi 
particulièrement  au moment  historique  ; les 
malheurs  de cette  reine  persécutée  par une 
usurpatrice,  de cette  catholique  persécutée 
par  une  protestante,  doivent émouvoir  le 
public  royaliste  et catholique  du Théâtre
Français 	
en1820 	...
                                                            
                                                                                
                                                                    D'autre  part, de tous  les 
drames  de 	
Schiller, 	Marie Stuart 	est le 
moins  éloigné  de la technique  classique  d'une 
crise passionnelle  mêlée 	
à un grand 
intérêt  d'État...
                                                            
                                                                                
                                                                    	
c'est 	une des œuvres  de 	
Schiller 	dont le ton  est le plus  soutenu,  le 
plus  voisin  du style  noble  de la tradition 
classique  française.
                                                            
                                                                                
                                                                     Marie 	
Stuart 	est donc 
très  indiquée  comme pièce de transition 
entre  la tragédie  classique  et le drame 
romantique 	
...
                                                            
                                                                                
                                                                    » Edmond  Eggli, 	Schiller 	en 	
France 	de 	1815à1830, 	Slatkine 	Reprints, 
Genève, 	
1970.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
est  en elle,  et qui,  souvent,  agit sur les 
autres  contre  son gré, 	
à la façon 	d'un 	destin, 
mais  aussi  de ces  désirs  sensuels  qui, 
soudain,  lui font  perdre 	
à elle-même  la 
raison  et claire  vision  de ses  intérêts,  qui 
sont  sa 	
" démesure 	" à la façon  antique,  tout 
ce  qu'il  dit de sa bonté  foncière  qui lui vaut 
le  dévouement  fanatique des 	
siens,( 	...
                                                            
                                                                                
                                                                    ) tout 
cela  est historiquement  exact.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
» Hippolyte 
Loiseau, 	
Marie  Stuart 	de 	Schiller, 	
introduction,  Aubier-Montaigne,  1964.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
« Quant 	à Marie, tout ce que 	Schiller 	dit  de 
cette  puissance  d'attraction  amoureuse qui 	
1 gravure  de 	E.
                                                            
                                                                                
                                                                    Girouf / Giraudon  2 portrait  anonyme  de Marie 	Stuart, 	musé e Condé , Chantilly/  Lauros-Giraudon  3 B.N.
                                                            
                                                                                
                                                                     / Lauros-Giraudon 
4  peinture  de 	Ph.
                                                            
                                                                                
                                                                    Van Bree,  musée  des Beaux-Arts , 	Tourcoing/ 	Giraudon 	SCHILLER03.
                                                                                                                    »
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