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MAUPASSANT : Bel-Ami

Publié le 05/04/2013

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maupassant

En sus de la multitude des nouvelles qui ont fait sa renommée, Maupassant a écrit six romans, dont Une vie (1883), Pierre et Jean (1887). Bel-Ami (1885) est sans doute son ouvrage le plus nettement autobiographique. En 1885, Maupassant, grand reporter en Afrique du Nord, est à l'apogée de ses succès féminins. A trente-cinq ans, il connaît une maturité précoce déjà guettée pàr la maladie et la folie. Les noires obsessions de la mort et du néant apparaissent dans ce roman pour assombrir davantage l'histoire de cet homme sans morale et sans conscience.

maupassant

« « ...

il aperçut tout à coup, pareille à ces guirlandes de figurantes qui se déroulent dans le ciel des apothéoses, une procession de femmes élégantes, riches, puissantes,.

•.

» EXTRAITS Un mariage confus où se bousculaient des femmes Il en tenait une, enfin, une femme mariée ! une femme du monde ! du vrai monde, du monde parisien ! Comme ça avait été facile et inattendu ! ( ...

) "Elle était grise, pensait-il ; demain, ce sera une autre chanson.

J'aurai les larmes." Cette idée l'inquiéta, puis il se dit : "Ma foi, tant pis.

Maintenant que je la tiens, je saurai bien la garder." Et, dans le mirage confus où s' éga­ raient ses espéran­ ces, espérances de grandeur, de succès, de renommée, de fortune et d'amour, il aperçut tout à coup, pareille à ces guir­ landes de figurantes qui se déroulent dans le ciel des apothéoses, une procession de femmes élégantes, riches, puissantes, qui passaient en souriant pour disparaître l'une après l'autre au fond du nuage doré de ses rêves.

La vie n'est qu'un compte à rebours - (.

..

)A votre âge, on est joyeux.

On espère tant de choses, qui n'arrivent jamais d'ailleurs.

Au mien, on n'attend plus rien ...

que la mort.

Duroy se mit à rire : - Bigre, vous me donnez froid dans le dos.

Norbert de Varenne reprit: - Non, vous ne me comprenez pas aujourd'hui, mais vous vous rappellerez plus tard ce que je vous dis en ce moment.

Il arrive un jour, voyez-vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c'est fini de rire comme on dit, parce que der­ rière tout ce qu'on regarde, c'est la mort qu'on aperçoit.

( ...

) Oui, elle m'a émietté, la gueuse, elle a accompli doucement et terriblement la longue destruction de mon être seconde par seconde.

Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais.

Chaque pas m'approche d'elle, chaque mouvement, chaque souffle hâte son odieuse besogne.

Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c'est mourir.

Vivre enfin, c'est mourir.

( ...

) Il ne voyait personne.

Il ne pensait qu'à lui.

Lorsqu'il parvint sur le seuil, il aperçut la foule amassée, une foule noire, bruis­ sante, venue là pour lui, pour lui, Georges Duroy.

Le peuple de Paris le contemplait et l'enviait.

Puis, relevant les yeux, il découvrit là-bas, derrière la place de la Concorde, la chambre des Dé­ putés.

Et il lui sem­ bla qu'il allait faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais­ Bourbon.

Il descendit avec len­ teur les marches du haut perron entre deux haies de spec­ tateurs.

Mais il ne les voyait point ; sa pensée maintenant revenait en arrière, et devant ses yeux éblouis par l'éclatant soleil flottait l'image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit.

« ••• Il ne voyait personne.

Il ne pensait qu'à lui.

» NOTES DE L'ÉDITEUR Maupassant s'est défendu d'avoir voulu critiquer la presse : « J'ai voulu simplement raconter la vie d'un aventurier pareil à tous ceux que nous coudoyons chaque jour dans Paris, et qu'on rencontre dans toutes les et privé de conscience.

Je montre dès les premières lignes qu'on a devant soi une graine de gredin, qui va pousser dans le ter­ rain où elle tombera.

Ce terrain est un jour­ nal.» -Guy de Maupassant, Gil Blas, développaient librement, et même avec ce qu'ils haïraient d'être.» -Albert Thibaudet, Réflexions sur la littérature, 1940 professions existantes.

»- · « Est-il en réalité journaliste ? Non.

Je le prends au moment où il va se faire écuyer dans un manège.

Ce n'est pas la vocation qui l'a poussé.

J'ai soin de dire qu'il ne sait rien, qu'il est simplement affamé d'argent 7 juillet 1885 « Nous reconnaissons dans tout cela (Bel­ Ami) la manière dont les romanciers en général, et ceux de l'école de Flaubert en particulier, créent un personnage vivant et avec ce qu'ils sont, et avec ce qu'ils redou­ teraient d'être si toutes leurs puissances se Photos (a) Lauros-Giraudon; (b, d, e, f) illustrations de Laboureur, Éditions de la Librairie de France; (c) J.-L.

Channet «Cette humanité d'avant Freud est décrite ici telle qu'elle se voit elle-même, avec ses instincts élémentaires.

( ...

) Cette faune bou­ levardière des années quatre-vingt trafique des femmes et des influences ; les hommes jouent des coudes, se poussent, avec une espèce d'ignoble ingénuité.» -François Mauriac, le Figaro, 25 juillet 1947 MAUPASSANT02. »

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