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Maupassant : La Parure

Publié le 23/05/2011

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INTRODUCTION

L'écriture de la cruauté Courte nouvelle, une des plus célèbres de Maupassant, La Parure représente pour un public adolescent une excellente incitation à la lecture, de par son écriture originale, fondée sur l'art du dénouement. C'est également le cas des deux autres textes, Sur l'eau et La Légende du Mont Saint-Michel, et l'on pourra par conséquent choisir ce fil directeur pour mener l'étude des trois récits. La présentation de Gilles Ernst (pp. 17-18) souligne d'ailleurs l'importance de cette composition dense, qui tient constamment le lecteur en haleine par une tension dramatique croissante, atteignant son apogée lors du dénouement, aussi cruel qu'imprévu. Progressant imperceptiblement vers l'annonce tragique qui sonne le glas d'une vie banale, la double révélation finale constitue un des attraits essentiels du texte.

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« Le portrait de Mathilde Loisel confère toute son originalité à l' incipit :— D'emblée, elle est présentée comme un personnage qui échappe à la médiocrité quotidienne par le biais du rêve.On pourra, par exemple, mettre en parallèle ces deux phrases du portrait : « Elle souffrait de la pauvreté de sonlogement » (p.

24) / « Elle songeait aux antichambres muettes...

» (p.

24).— La magie évocatrice du rêve évacue la banalité de sa vie quotidienne et s'impose, au cours de la description, parl'évocation des splendeurs que Mathilde entrevoit hors de sa sphère : tentures orientales, domestiqueslanguissamment assoupis, etc.

(p.

24).— Le portrait lui-même se présente sous une forme inhabituelle, Mathilde n'apparaissant pas par ce qu'elle est, maisà travers ce qu'elle rêve : on notera, par exemple, l'abondance des tournures négatives.

PLAN 2 : LA STRUCTURE TERNAIRE DE L'OEUVRE L'écriture de la nouvelle s'articule autour du moment crucial du bal.

Pour en faire la preuve, on partira bien sûr de ladimension spatio-temporelle du récit, de l'évolution du personnage principal, mais aussi des repères tels que lestemps verbaux, les registres de vocabulaire, les connecteurs logiques ; ainsi, ce « or » qui introduit le dénouementet marque une transition, amène des circonstances propres à éclairer les réflexions qui précèdent sur l'aspectaléatoire de l'existence.On établira ainsi la composition de la nouvelle :— 1e partie (pp.

23 à 36) : portrait, exposition et dialogue ; Mathilde avant le bal : « Le jour de la fête approchait,et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse.

» (p.

32).— 2e partie (p.

36) : « Le jour de la fête arriva » : le bal ; passage au passé simple ; concentration et rapidité durécit, imprécision du vocabulaire, centré sur l'évocation d'une volupté tout onirique.— 3e partie (pp.

36 à 45) : après le bal, retour à la trivialité du dialogue, puis récit à l'imparfait : l'enlisementquotidien des Loisel dans la besogne et la misère ; accumulation des marques temporelles signifiant l'usure (« aubout de dix ans ; maintenant...

»). PLAN 3 : L'ÉVOLUTION PSYCHOLOGIQUE DE MATHILDE — On partira du portrait initial qui la montre fragile, oisive, rêveuse, occupée seulement de l'éclat qu'elle devine horsde son ménage.— Après le bal, qui consacre son rêve, la perte du bijou (p.

39) la confine définitivement du côté d'une réalitédifficile, qui lui façonne un nouveau visage : « Mme Loisel semblait vieille, maintenant.

Elle était devenue la femmeforte, et dure, et rude...

» (p.

43).— Cette comparaison invite alors à s'interroger sur les intentions de l'auteur : pourquoi Mathilde a-t-elle changé ?De quelle façon les épreuves sont-elles parvenues à la façonner ? Est-ce pour autant une victoire, au regard dudénouement ? PLAN 4 : L'ÉCRITURE RÉALISTE (3e partie, pp.

36-45) On s'arrêtera surtout sur le récit de l'existence besogneuse des Loisel (à partir de la p.

42) : « Mme Loisel connut lavie horrible des nécessiteux...

»— Énumération des travaux pénibles effectués par le couple pour rembourser la parure, travaux dont le caractèresordide est souligné par l'emploi des adjectifs : « Elle connut les gros travaux du ménage, les odieuses besognes dela cuisine » (p.

42).— À partir de là, mise en place du contexte, du milieu, par l'intermédiaire de la description sordide des lieux :passage de l'appartement de la rue des Martyrs, par exemple, à une sombre mansarde, ce qui n'est pas sansrappeler les logements successifs de Gervaise, dans L'Assommoir.— Conséquence : la métamorphose physique et morale de Mathilde que son amie ne reconnaît même plus : « Oh !...ma pauvre Mathilde, comme tu es changée !...

» (p.

44). PLAN 5 : LE DÉNOUEMENT DE LA PARURE OU L'ÉCRITURE DE LA CRUAUTÉ Mme Loisel et Mme Forestier représentent d'abord deux destinées antithétiques de femmes, l'une préservée par ledemi-luxe qui l'entoure et lui impose de figurer en retrait, l'autre usée par les dures réalités de la classe besogneuse,auxquelles elle a tenté de se soustraire.La double révélation finale dévoile alors tout le sens de la nouvelle et met un comble au fourvoiement de Mathilde,dont l'effort de dix années se trouve balayé soudain, rendu inopérant et vain, une fois le but atteint : « Oh ! mapauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse.

Elle valait au plus cinq cents francs...

» (p.

45).D'où le choix des aphorismes pour accentuer la cruauté des hasards de l'existence et faire apparaître les créaturescomme le jouet de représentations et d'idées fausses : « Qui sait ? Comme la vie est singulière, changeante...

» (p.44).. »

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