MAURICE MERLEAU-PONTY (1908-1961): Phénoménologie de la perception (analyse et résumé)

« l'Invisible, Tel-Gallimard, notes de travail, p.

313).

La chair n'est pas un autre nom pour le corps car c'est par la chair du monde qu'on peut comprendre le corps propre.

Cogito préréflexif: présence à soi, antérieure à toute réflexion et que Mer­ leau-Ponty désigne aussi comme un « cogito tacite ».

Il s'agit d'une vie irréfléchie de la conscience.

Corps propre: envisagé non point comme réalité purement biologique et matérielle (le« corps objet »du physiologiste), mais comme centre existentiel et manière d'être-au-monde.

Existence:« mouvement par lequel l'homme est au monde [et] s'engage dans une situation physique ou sociale qui devient son point de vue sur le monde » (Sens et Non-Sens, Nagel, p.

125).

Sens: noyau de signification issu de l'homme et de son existence dans le monde; le sens lui-même est inséparable du non-sens, fond sur lequel se profilent nos entreprises.

Temporalité originaire: éclatement qui est la subjectivité même, éclatement irréductible à des états de conscience qui se succèdent.

!) LA PENSÉE DE MERLEAU-PONTY Voyant dans le corps un foyer de sens et non une réalité matérielle à propre­ ment parler, tentant de revenir aux choses mêmes, Merleau-Ponty veut comprendre le soubassement irréfléchi de notre perception du monde et décrire notre expé­ rience vécue.

Se tournant aussi vers l'histoire, il s'efforce de maintenir ouverte sa « dialectique ».

1) Revenir aux choses mêmes Il convient de décrire, non point d'expliquer ni d'analyser, de s'interroger sur ce que nous sommes avant tout exercice de la réflexion, de déchiffrer le sens et la figure du monde en déconstruisant les notions forgées par la science et l'entende­ ment.

Il faut donc remonter, en deçà de la science, jusqu'au sujet humain voué au monde, de manière à élucider rexpérience vécue.

Avant toute objectivation par la science et l'intelligence, c'est runivers de la perception et l'ancrage du corps dans le monde qui constituent le vécu.

Le corps commande notre expérience et désigne une façon irréductible d'être au monde.

Si le dualisme métaphysique oppose le sujet à son corps, Merleau-Ponty veut, au contraire, effacer la ligne de partage entre corps et esprit.

Loin d'être morceau de matière, le corps, ce foyer de sens, est au cœur de toute phénoménologie de la perception.

Le corps propre, ce centre existentiel irréductible au corps-objet du physiologiste, est l'horizon de mon vécu.

2) Une nouvelle ontologie Dans ses derniers écrits (Le Visible et l'Invisible, L'Œil et (Esprit), Merleau-Ponty éclaire de plus en plu_s le vécu à partir de cet horizon de rEtre qui donne vie aux étants particuliers.

L'Etre, _ concept énigmatique, hante la dernière philosophie de Maurice Merleau-Ponty.

L'Etre se cache en même temps qu'il se dévoile et se sous­ trait à une transparence totale.

Ici on retrouve sans doute rïnfluence de Heideg­ ger, pour qui l'homme n'est homme que pour autant qu'il s'ouvre à l'Être.. »