Mémoires de Barry Lindon
Publié le 30/03/2013
Extrait du document
Servi par le jeu de Ryan O'Neal, dans le rôle-titre, et celui de Marisa Berenson, dans le rôle de lady Lyndon, servi également par une photographie admirable et la musique de Haendel, de Schubert et de Bach, le film de Stanley Kubrick, Barry Lyndon (1975), obtint un succès mérité. Si le metteur en scène a suivi la lettre du récit, il en a néanmoins gommé partiellement le ton satirique pour lui conférer la dimension d'une fable tragique sur l'ambition. Les Mémoires de Barry Lyndon furent publiés en 1844 sous forme de feuilleton dans le Fraser' s Magazine, ce qui rendait nécessaire une construction linéaire, une intrigue riche en rebondissements et un style alerte afin d'attacher le lecteur...
«
«Vous m'avez pris pour ce fou de caporal
qui est là-haut.
,.
EXTRAITS ~ ~~~~~ ~--.
Redmond Barry fait état
de son illustre généalogie
Je présume qu'il n'est pas un gentilhomme
en Europe qui
n'ait entendu parler de la
maison de Barry de Baryogue, du royaume
d'Irlande, car on ne trouverait pas un nom
plus fameux dans Gwillim ou
d'Hozier; et,
bien que, comme homme du monde
,j'aie ap
pris à mépriser de tout cœur les prétentions
à une haute naissance qu'affichent certaines
gens qui
n'ont pas plus de généalogie que le
laquais qui nettoie mes bottes, et quoique
je
..
;r ...
iri:: Ji.· .e pitié de la gloriole ·,.· ::~f ·, ·· 1 i bon nombre de mes •';;,.
.
..
Il .
.
' -...
~; Î'l .
atnotes qui tous, a
· ·._ -:..:..
.
.
.
·n croire, descendent -.-......,.1 L.• • .,._ .· · [!ffe,,'!/:ois d'Irlande, et vous -~ ': .
.
} · nt d'un domaine qui
f 7Ûffira it pas à nourrir
~ff.coc hon comme si
"'fJ;jl it une principauté;
w :ndant la vérité
lige à déclarer que
amille était la
plus
de l'île, et peut-être
univers entier.
Où le coureur de dot justifie
ses motivations
Les hommes aussi pauvres que moi ne peu
vent pas se permettre de tant faire les diffi
ciles sur les moyens de réussir dans la vie.
Les grands et les riches sont accueillis avec
un sourire sur le grand escalier du monde ;
celui qui
est pauvre, mais ambitieux, doit
grimper par-dessus le mur, ou se frayer des
pieds et des mains un passage
par l'escalier
de derrière, ou, pardi, se hisser
par quelque
conduit de la maison, si sale et si étroit qu'il
puisse être, pourvu
qu'il mène en haut.
Le
paresseux sans ambition prétend que la
chose
n'en vaut pas la peine, se refuse en
tièrement à la lutte et se décerne le nom de philosophe.
Je dis que
c'est un poltron sans
énergie.
A quoi est bonne la vie sans l'
hon
neur ? et l'honneur est si indispensable que
nous devons l'acquérir n'importe comment.
Considérations de Thackeray
sur les Mémoires de Barry Lyndon
D'après ces curieuses confessions, il paraî
trait que M.
Lyndon maltraitait sa femme
de toutes les manières possibles ; qu'il la
privait de société, la forçait de signer
l'abandon de sa fortune, qu'il dépensait au
jeu et dans les tavernes, qu'il lui était
ouvertement infidèle; et que, lorsqu'elle se
plaignait,
il la menaçait de lui retirer ses
enfants.
Et vraiment il n'est pas le seul mari
qui en ait
fait autant et ait passé pour n'être
«l'ennemi de personne que de lui-même»,
un bon garçon, d'humeur joviale.
Le monde
contient des milliers de ces aimables gens,
et vraiment c'est parce qu'on ne leur a pas
rendu justice que nous
avons publié cette
auto
biographie.
Sic' eût été
celle d'un simple héros
de roman, un de ces
hé
roïques jeunes gens qui
figurent dans les romans
de
Scott et de James, il
n'y aurait pas eu lieu de
présenter au lecteur un
personnage si souvent et
si
agréablement peint.
M .
Barry Lyndon n'est
pas, nous le répétons, un
héros taillé sur un patron
ordinaire ; mais que le lecteur regarde
au
tour de lui et se demande : « Est-ce qu'il n'y
a pas autant de coquins qui réussissent dans
la vie
que d'honnêtes gens ? Plus de sots
que d'hommes de talent
? »
Traduit de l'anglais par Léon de Wailly
« Tout le reste fut décoré à nouveau ( •.• ),
dans le goût le plus
élégant, au grand
scandale des vieilles
douairières empesées
du pays.,.
NOTES DE L'ÉDITEUR
William Makepeace Thackeray naquit en
1811
à Calcutta.
Il fit ses études secondaires
en Angleterre dans une public-school (école
privée),
ce qui le distingue d'emblée de son
contemporain Charles Dickens.
Ses études
à
Cambridge, au prestigieux Trinity College,
s'achevèrent brusquement: le jeune
étu
diant avait perdu au jeu une part non négli
geable de son héritage paternel qui lui
permettait de poursuivre ses onéreuses
études
! Ce trait de caractère n'est pas sans
rappeler notre Redmond
Barry.
William Thackeray se lance alors dans le
journalisme ; à
Paris d'abord, où il
rencontre sa future femme, une jeune
Irlandaise, puis à Londres.
Il se tourne
ensuite vers la satire, au
Fraser' s .
magazine ,
et publie dans le même esprit le
Paris Sketch Book (1840) et l' Irish Sketch
Book
(1843), recueils d'historiettes et de
scènes de la comédie sociale, croquées sur
le
vif au cours de ses voyages.
C'est à cette
veine également que
l'on peut rattacher ses
premiers romans :
The Great Hoggarty
Diamond
(1841) et les Mémoires de Barry
Lyndon
(1844).
Ce dernier roman marque la charnière
qui annonce des œuvres de plus
grande envergure : la rédaction de
Vanity
Fair,
l'œuvre maîtresse de Thackeray, est
amorcée l'année suivante,
en 1845.
1 W.
Thackeray par Samuel Lawrence, National Gallery, Londres/ Harlingue-Viollet 2, 3, 4 cl.
An:h.
Sipa-Jcono
L'ironie « thackerayenne »
« Alors que Dickens se comportait en
écrivain engagé qui a choisi son camp,
l'attitude de W.
M.
Thackeray (1811 -1863)
est plutôt celle
d'un spectateur se tenant
au-dessus de
la mêlée pour contempler le
monde avec un détachement ironique.
»
Jean Raimond, La littérature anglaise,
PUF, 1986.
THACIŒRAY02.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Barry Lyndon, les Mémoires de [William Thackeray] - Fiche de lecture.
- Barry Lyndon, les Mémoires de [William Thackeray] - fiche de lecture.
- William Makepeace THACKERAY: Mémoires de Barry Lyndon (Résumé & Analyse)
- Mémoires de Louis XIV 1661
- HGGSP terminale AXE 1 - Histoire et mémoires des conflits