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Molière: Les Femmes savantes

Publié le 08/01/2020

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dehors du jeu, il faut inscrire Bélise dans ce système de la rivalité : rivale d’Henriette en amour (elle se croit aimée en secret de Clitandre et de Trissotin et, même à la fin, elle s’entête), rivale de Philaminte et d’Armande en matière de goût et de culture dans la scène du sonnet, ou encore rivalisant de cuistrerie en matière grammaticale quand il s’agit d’accabler Martine...

Quant à la construction dramatique, elle est parfaite. Le sujet, c’est le mariage d’Henriette et de Clitandre. Des obstacles se dressent : l’aveuglement maternel, la faiblesse paternelle, l’ambition d’un prétendant sans scrupules, semblent, d’acte en acte, toujours plus insurmontables, jusqu’au coup de théâtre très attendu dans la comédie. La solution vient ici du stratagème des lettres dont l’auteur est Ariste, qui fera office de deus ex machina. L’homologie avec la composition dramatique de Tartuffe est claire : une même «folie» fait idolâtrer ici au maître de maison un escroc pris pour un saint, là à la maîtresse de maison un cuistre pris pour un génie. À partir de là, le désordre s’installe, la famille se déchire, le malheur menace au premier chef la malheureuse Henriette, sacrifiée à l’idole maternelle (Trissotin), mais aussi les autres personnages.

3 - Principales données dramatiques

a - L'espace-temps

«La scène est à Paris dans la maison de Chrysale» : la maison est le lieu ordinaire des comédies classiques, en général cossue, avec quelques meubles (surtout des fauteuils et des chaises, ici). Tout le monde se retrouve dans un salon commode, où chacun entre et sort, commandant ainsi les changements de scènes. Il se trouve qu’on connaît le mémoire du décorateur de l’Hôtel de Bourgogne où fut représentée la pièce. Il note qu’il fallait comme accessoires «deux livres, quatre chaises et du papier».

La durée est d’une journée qui s’achève «le soir» par le mariage d’Henriette, comme il se doit dans une comédie.

Quant à l’action, elle trouve son unité dans l’amour d’Henriette et de Clitandre, contrarié par la folie de Philaminte et le désir secret d’Armande d’épouser le jeune homme à la place de sa sœur.

b - Les personnages

Ils s’organisent en deux groupes : le premier est constitué des trois femmes savantes et des deux pédants ; le second, c’est le groupe du bon sens et de l’honnêteté, composé des trois hommes (Chrysale, Clitandre, Ariste) et de Martine et Henriette. Malgré quelques nuances (notamment pour Armande, dont le désir pour Clitandre la «sauve» partiellement), le premier groupe est ridicule et fait rire, le

« MOLIÈRE, lEs FEMMES SAVANTES c -Liens avec les autres œuvres de Molière Ces liens sont à la fois évidents et complexes : évidents, puisque Les Femmes savantes, comme la plupart des comédies de Molière, sont d'abord une satire de la bourgeoisie, déjà discréditée pour sa rage d'accumulation dans d'autres pièces (argent pour Harpagon, distinction pour les précieuses, élégance pour le bour­ geois qui voulait devenir gentilhomme).

De plus, Molière n'a cessé de poser la «question féminine» au théâtre: en témoignent Les Précieuses ridicules, I.:École des Maris et I.:École des Femmes, pour la première moitié de sa carrière, et cette dernière pièce pour la seconde moitié.

À quoi s'ajoute le fait que dans presque toutes ses comédies, Molière a peint des destins de femmes.

2 - Résumé et composition a- Résumé Acte I Henriette annonce à sa sœur Armande son intention d'épouser Clitandre.

Armande cherche à l'en dissuader, au double motif que le mariage est une chose répugnante et que Clitandre, son ancien soupirant à elle, l'aime sans doute encore.

Invité à s'expliquer, Clitandre reconnaît sans peine qu'il s'est lassé des mépris d'Armande et de ses grands airs.

Il décide, avec Henriette, de la stratégie propre à lui faire obtenir celle qu'il aime: il faudra «gagner» Philaminte, la mère de famille.

Soucieux de plaire à tout le monde, Clitandre cherche le soutien de Bélise, tante d'Henriette.

Mais cette vieille fille s'imagine qu'il lui adresse une déclaration d'amour détournée.

Acte Il Heureusement, les hommes de la famille sont favorables à cette union : l'oncle Ariste, puis Chrysale, le père, prennent le parti de Clitandre.

Mais il y a Phila­ minte, dont l'esprit querelleur et autoritaire s'oppose à ce projet: l'acte II est d'abord occupé par une série de troubles domestiques (congé donné à la servante Martine, sous prétexte qu'elle s'exprime incorrectement, folies de Bélise), avant que Philaminte n'annonce qu'elle a choisi pour Henriette un bel esprit dont elle s'est entichée: Monsieur Trissotin.

Acte Ill Entre Trissotin, venu déclamer un sonnet ridicule devant lequel les trois femmes savantes s'extasient.

Survient un autre pédant, Vadius: les deux «poètes» rivali­ sent d'abord de flatteries, puis en viennent aux injures les plus grossières.

Après la sortie de Vadius, Philaminte déclare à Henriette qu'elle entend la marier à Tris- ,63. »

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