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NICOLAS MACHIAVEL : LE PRINCE (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

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NICOLAS MACHIAVEL : LE PRINCE. Cette oeuvre sera publiée en 1532. Machiavel, après l'avoir achevée, fera parvenir un manuscrit à Laurent de Médicis, petit-fils de Laurent le Magnifique. On ne sait même pas si ce dernier l'a lu. En tout cas, il n'a pas daigné en récompenser l'auteur. Le Prince, véritable traité sur l'art de la politique, a un modèle historique: César Borgia. Machiavel y loue les actions qu'il a pu entreprendre pour établir un pouvoir politique fort en Romagne. Borgia n'a reculé devant aucun moyen pour parvenir à ses fins, que ce soit la force, la ruse, la violence. La politique, pense Machiavel, a pour fondement les conflits entre les hommes. Le but de toute politique est de maintenir la paix et la sécurité. Pour cela, le Prince peut et doit utiliser tous les moyens lui permettant de parvenir à cette unique fin. Ainsi, la politique — voilà toute l'originalité de la pensée de Machiavel — n'a que faire, dans un premier temps tout du moins, de la morale. Elle n'est pas l'incarnation de valeur telles que la justice, la liberté, le bonheur commun. Elle est d'abord et avant tout action concrète se fondant sur un seul principe: l'homme, par nature, est une bête violente et égoïste qu'il faut parvenir à dominer.
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« La fondation de l'Etat par le prince maintient l'État dans la durée et lui confère la pérennité.

3) Conclusion Machiavelest un initiateur dans le champ politique.

Il crée la science politique moderne, objective, non moralisante et met aujour l'État, forme inédite de la vie politique, irréductible à la cité hellénique.

© ANALYSE DES OEUVRESESSENTIELLES Le Prince DESSEIN ET DÉMARCHE Ce titre n'est pas de Machiavel lui-même, qui avait appelé sonouvrage De principatibus (Des principautés).

Les premiers éditeurs, cinq ans après la mort de Machiavel, ontrebaptisé le livre, centré sur cette figure du prince, le fondateur de l'État, le détenteur du pouvoir politique, quiunifie la société déchirée et la transforme en communauté politique.

Quel est l'objet du livre? C'est tout d'abord, àl'évidence, le prince, idéal de l'homme d'État, caractérisé par le réalisme, se préoccupant de ce qui se fait etchoisissant d'être craint.

Sa qualité principale est la virtù (cf.

plus haut).

Machiavel a donc pour premier dessein depeindre ce prince au-dessus du commun.

Le livre, à un second niveau, a pour but de théoriser en profondeur lepouvoir.

Ce traité de philosophie politique, formé de XXVI chapitres, étudie la manière d'acquérir et de conserver lepouvoir.

Tout est ordonné à cette analyse.

Les chapitres I à XI traitent de différents types de principautés, de lafaçon de les acquérir et de les conserver.

Les chapitres XII à XIV nous décrivent les types de forces militaires enusage, leur efficacité et leurs dangers, ainsi que la préparation du prince à la guerre.

Du chapitre XV au chapitreXXIII, Machiavel étudie la conduite du prince envers ses sujets et ses amis.

Le livre se termine par trois chapitres,dont deux sont consacrés à la situation de l'Italie.

Le chapitre XXV, le plus théorique, ébauche une philosophie del'action historique libre, et ce malgré le hasard.

Ainsi, Machiavel progresse, du début à la fin, vers une analyse del'action humaine, d'abord examinée à travers le pouvoir politique, à prendre et à conserver, puis sous un anglebeaucoup plus général.

En bref, ce sont les lois de l'action politique qui intéressent Machiavel.

Il a voulu isoler lapolitique de tout ce qui n'est pas elle et comprendre ses mécanismes.

Il a voulu théoriser l'action humaine.

ANALYSEDE L'OEUVRE A) Chapitres I à XI : la conquête du pouvoir A) CHAPITRES I À VI Après avoir distingué principautéshéréditaires, faciles à gouverner, et principautés nouvelles (chapitre I), Machiavel concentre son intérêt sur cesdernières, qui permettent de mieux accéder à la compréhension de la naissance de l'État.

Il note l'importance de ladurée dans les phénomènes de pouvoir, tout changement ébranlant l'édifice et appelant une nouvelle transformation: « Chaque mutation laisse des pierres d'attente pour une nouvelle » (Le Prince, Bordas, chap.

I, p.

11).

Machiavelanalyse aussi ce qu'il appelle principautés mixtes, c'est-à-dire les États rattachés à une principauté existante, et cepar la conquête.

On voit très rapidement apparaître quelques règles : quelle que soit sa force, un prince a besoin dela faveur des habitants pour assurer une conquête et surtout se maintenir au pouvoir (ibid., chap.

III, p.

12) ;Machiavel recommande, dans les pays très éloignés de la culture du conquérant, soit de s'y établir, soit d'y installerquelques colonies, d'éviter l'occupation militaire, inefficace et coûteuse (ibid., p.

14), de s'appuyer sur les petitscontre les grands, de ne jamais se créer un rival.

Il est difficile de s'emparer des États où règne une monarchieabsolue, mais facile de les garder; par contre, un État gouverné par un groupe de grands se conserve trèsdifficilement, car ces derniers se liguent tôt ou tard contre le conquérant (chap.

IV).

Le chapitre V présente unintérêt particulier: il concerne les États régis par des lois et dont les habitants sont habitués à vivre libres.

Il n'y aque trois moyens pour ne pas les perdre après la conquête : Les détruire, y habiter ou tenter de laisser subsister leslois existantes.

Selon Machiavel, « quiconque devient maître d'une ville accoutumée à jouir de liberté et qui ne ladétruit pas, doit s'attendre à être détruit par elle.

Dans toutes les révoltes, elle a toujours le cri de liberté pourralliement et pour refuge » (ibid., chap.

V, p.

25).

Le chapitre VI examine la prise du pouvoir par des princesvaleureux qui ont su utiliser habilement la for-tune.

Il note que rien n'est plus malaisé que d'introduire deschangements dans une société, qu'il faut être indépendant et agir par contrainte pour réussir (ibid., p.

28).

B)CHAPITRE VII : BORGIA ET LA FONDATION DE L'ETAT Ce chapitre est centré en particulier sur l'oeuvre de CésarBorgia, qui veut fonder un Etat indépendant de la papauté (ibid., p.

31) et s'efforce de créer un Etat au centre del'Italie.

Ici La conquête devient celle du pouvoir d'Etat.

Machiavel souligne que César Borgia, ce modèle, organiseune entreprise historique libre et consciente, irréductible au hasard (thème qui annonce celui développé à la fin del'ouvrage): il employa tous les moyens qu'un homme habile et prudent doit mettre en usage.

Le chapitre VIIs'achève avec un éloge de ce César Borgia (1476-1507) qui se débarrassa de ses principaux ennemis en les faisantassassiner.

C) CHAPITRE VIII : LA PRISE DU POUVOIR PAR LE CRIME Le chapitre VIII examine Les cas de prise depouvoir par le crime: une règle essentielle doit être observée, à savoir n'utiliser sa cruauté qu'une seule fois et defaçon massive.

Comme toujours, l'analyse de Machiavel est politique et historique : elle n'est pas morale.

D)CHAPITRES IX À XI : DES PRINCIPAUTÉS CIVILES ET ECCLÉSIASTIQUES Dans le chapitre IX, Machiavel introduit lesprincipautés civiles, celles où le prince arrive au pouvoir avec l'assentiment de ses concitoyens; la principale règleest la suivante: le prince doit s'efforcer de conserver l'affection du peuple; s'il tente d'imposer un pouvoir absolu, ildisparaîtra.

Le chapitre X souligne la nécessité de disposer de cités bien fortifiées.

Le chapitre XI s'intéresse auxprincipautés ecclésiastiques, auxquelles il dénie tout caractère particulier: la prise du pouvoir et sa conservations'appuient sur les mêmes règles que celles qui régissent les autres principautés.

Il n'y a rien de religieux ni de divindans ce pouvoir.

B) Chapitres XII à XIV: des forces militaires Machiavel traite dans les chapitres XII et XIII desdifférents types de milices qu'il faut constituer: seule une milice nationale est à la fois sûre et efficace.

Toutes lesautres (mercenaires, etc.) sont soit inefficaces, soit dangereuses pour celui qui les emploie.

Le chapitre XIVs'intéresse aux devoirs du prince par rapport à sa milice : « Les princes doivent [...] donc faire de l'art de la guerreleur unique étude et leur seule préoccupation ; c'est là proprement la science de ceux qui gouvernent » (ibid., p.60).

C) Chapitres XV à XXIII : de la conduite des princes envers leurs sujets et leurs amis Dans cet ensemble dechapitres, Machiavel va traiter des fondements de la puissance du prince et des méthodes de gouvernement.

D'unemanière générale, la conservation du pouvoir retiendra son attention.

C'est ici que se situe le centre du livre, oùMachiavel met en lumière le phénomène politique.

Faut-il être libéral? certes non, car La ruine guette, et le princesera méprisé (chapitre XVI).

Machiavel analyse cruauté et clémence.

La cruauté mesurée sera un réel instrument degouvernement.

Mais cette cruauté éventuelle du gouvernant ne doit cependant pas le faire haïr.

En somme, il fautêtre cruel à bon escient! (chap.

XVII).

Les princes doivent-ils être fidèles à leurs engagements? Le prince pratiqueral'infidélité.

IL n'est pas de pouvoir possible sans violation de la parole donnée (chap XVIII).

Dans le chapitre XIX,Machiavel souligne que Le prince doit faire preuve de modération, se faire craindre et respecter.

Le chapitre XXI est. »

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