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NIETZSCHE: La naissance de la tragédie (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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nietzsche
L'objectif de Nietzsche, dans sa première oeuvre de 1872 (traduction M. Haar, P. Lacoue-Labarthe et J.-L. Nancy, Gallimard, 1977), est de montrer l'opposition de deux états dans la culture grecque classique : l'esprit apollinien, marqué par l'optimisme, la connaissance rationnelle, mais décadent et stérile, et l'esprit dionysiaque, marqué par le pessimisme, l' instinct, mais plein et fécond. C'est dans cette opposition qu'est née la tragédie, genre théâtral éphémère puisqu' il fut « tué » par Euripide et Socrate. Autrement dit, la philosophie a assassiné l'un des plus beaux genres de la création artistique. C' est pourquoi, au XIXe siècle, Nietzsche aspire à un retour à ce genre et voit dans le drame musical wagnérien une renaissance de l'esprit de Dionysos. 1. APOLLON ET DIONYSOS A. Le rêve et l'ivresse Pour bien caractériser l'opposition entre les deux états d'esprit, Nietzsche leur donne des noms de dieux : Apollon représente les arts plastiques (peinture, sculpture et architecture) et Dionysos représente les autres arts (poésie et, surtout, musique). On peut les décrire par deux états de perte de la conscience, à savoir le rêve pour Apollon et l'ivresse pour Dionysos. Dans l'illusion du rêve, la réalité du rêve est convaincante mais laisse cependant l'impression de n'être qu'une apparence. Comme le philosophe se plaît à voir dans la réalité sensible une apparence qui cache une autre réalité, l'artiste apollinien voit dans la réalité du rêve également une apparence.

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« l'inaction qui s'ensuivrait.

L'art redonne goût à la vie (chap.

7).Le choeur, en tant qu'il est un être collectif opposé à l'individuation, permet de redécouvrir l'unité de tous lesêtres et de sortir ainsi de l'accablement généré par le senti-ment de solitude face au destin (chap.

8-9).Voir dans le chap.

10 comment Nietzsche récapitule la philosophie dionysiaque en trois points : l'unité de toutce qui est, l'individuation comme cause originelle du mal, l'art comme espoir de restauration de l'unité originelle. 3.

LA MORT DE LA TRAGÉDIE A.

Le crime d'EuripideMalheureusement, cette philosophie dionysiaque qui s'exprime avec Eschyle et Sophocle est rapidementdétruite par Euripide.

Comment un auteur tragique a-t-illui-même tué la tragédie ? En faisant monter le spectateur sur la scène.

Dès lors, il a détruit l'idéalité du héros; il l'a rabaissé au niveau de la foule.

Cette invention démagogique n'a pas élevé le public au niveau de lascène ; elle manifeste, au contraire, le mépris du public (chap.

11).Euripide a voulu éliminer l'élément dionysiaque de la tragédie.

Comment ? En la transformant en épopéedramatisée.

La pièce d'Euripide est conçue froidement et jouée avec passion.

C'est un genre impur, nicontemplation apollinienne, ni extase dionysiaque.

Euripide est le poète du socratisme esthétique, qui tient enune formule : « Tout, pour être beau, doit être rationnel » (chap.

12, p.

80). B.

La conjuration d'Euripide et de SocrateOn raconte qu'Euripide se faisait aider par Socrate, et l'on citait souvent leurs deux noms ensemble.

Lechapitre 13 démontre leur étroite parenté : Socrate ne venait au théâtre que pour voir les pièces Euripide ;l'oracle de Delphes cite Euripide comme l'homme le plus sage après Socrate.La formule de Socrate « Je sais que je ne sais rien » a pour envers la condamnation de l'instinct.

C'est à partirde ce seul point qu'il prétendit renverser les valeurs artistiques de l'époque et corriger l'existence menée parles Grecs.

En substituant la rai-son à la passion, la science à l'instinct, la théorie à l'action, Socrate a tué laphilosophie de la vie.

Chez l'homme normal, l'instinct crée et la conscience critique ensuite.

Chez Socrate,l'instinct critique et la conscience crée.

Chez lui, la logique est hypertrophiée jusqu'à se substituer à l'instinct.Socrate est un être contre-nature (chap.

13). C.

Le remords de SocrateCependant, son disciple Platon fut bien obligé d'inventer un art nouveau pour exposer sa philosophie.

Ledialogue philosophique est une mise en scène d'une tragédie dans laquelle le héros principal est justementSocrate ! On voit que l'art a rattrapé Socrate malgré lui.

On rapporte que Socrate voyait souvent en rêve uneapparition qui lui disait : « Socrate, cultive la musique ! » (chap.

14, p.

90).En effet, la logique ne peut pas rendre compte de tout ; l'art est un complément indispensable de la science.Or, loin de voir en Socrate un musicien, sa postérité a vu en lui le prototype de l'homme théorique opposé àl'artiste : son plaisir est de dévoiler alors que l'artiste considère ce qui est voilé.

Socrate croit que la scienceest capable de pénétrer jusqu'à la racine de l'être, qu'elle est un remède universel (chap.

15).Lire le débat intéressant sur les rôles respectifs de la conscience et de l'inconscient dans la création artistique,p.

82. 4.

LE RETOUR DE DIONYSOS A.

L'esprit dionysiaque n'est pas mortOn peut suivre à la trace sa présence à travers l'évolution de l'art musical.

Aussi, une renaissance de latragédie viendra de la musique.

On évitera les dégradations subies par la tragédie après Euripide : l'imitation dela nature, l'individualisation à outrance du héros, le dénouement heureux (chap.

17).L'homme moderne est las de l'optimisme théorique (chap.

18).

L'opéra n'est pas une solution : c'est encore unart de l'homme théorique (chap.

19).

La culture allemande a retrouvé le souffle de Dionysos.

« Le temps de l'homme socratique est passé » (chap.

20, p.

120). B.

Le drame musicalDans le mythe classique – par exemple, Tristan et Iseult –, l'individuation apollinienne l'emporte surl'anéantissement dionysiaque du héros ; dans le drame musical, l'effet dionysiaque de la musique l'emporte ànouveau sur l'illusion apollinienne (chap.

21).

Au lieu d'être réduit à la passivité, le spectateur est élevé à laposition d'être artiste : « Il voit devant lui le héros tragique dans toute sa clarté et sa beauté épique, etpourtant il prend plaisir à son anéantissement » (chap.

22, p.

128).Le socratisme scientifique a cherché à détruire le mythe, mais l'esprit mythique renaît dans la culture allemande(chap.

23).

L'art justifie l'existence, non pas en en montrant l'ordre et la belle organisation, mais en enmontrant l'absurdité.

La dissonance musicale peut engendrer un plaisir esthétique, celui de partager, par là, ladissonance du monde (chap.

24).

L'homme n'est qu'une dissonance incarnée : il connaît la vérité dionysiaquede l'horreur du monde et, en même temps, il se retient dans la vie grâce aux voiles de beauté d'Apollon.On peut mesurer l'influence de Schopenhauer sur Nietzsche en lisant le chap.

16.

Voir également le passagecélèbre sur les trois degrés de l'illusion : l'illusion socratique de la science, le voile de beauté de l'art et lesconsolations de la métaphysique, p.

107.

Méditée pendant la guerre entre la France et l'Allemagne, alors qu' une journée de bombardements suffisait à. »

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