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ORIENTALES (les), de Hugo

Publié le 11/03/2019

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ORIENTALES (les), recueil poétique de Hugo (1829). Reflet de la fascination de l'Orient dans la culture occidentale, sillage des enthousiasmes suscités par l'affranchissement de la Grèce, ces 41 poèmes, écrits surtout en 1828, illustrent cette quête d'une autre scène et d'une intime origine qu'on appelle romantisme. Fête de poésie où, des cités maudites de la Bible aux villes joyeuses de l'Espagne, à travers les cycles de la guerre et de l'amour, Arès et Éros échangent leurs flambeaux. Finalement le recueil se tourne vers les futures Feuilles d'automne en évoquant les pertes et les prestiges de l'enfance qui l'a lui-même orienté. Ainsi, l'Espagne et Bonaparte viennent fournir, entre la mort du général Hugo et la révolution de 1830, la réponse la plus poétiquement problématique aux questions que la philosophie de l'histoire posait alors à la conscience impérialiste de l'Occident.

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« Victor Hugo « L’Enfant » O horror ! horror ! horror ! SHAKESPEARE, Macbeth . Les Turcs ont passé là : tout est ruine et deuil. Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil, Chio, qu’ombrageaient les charmilles, Chio, qui dans les flots reflétaient ses grands bois, Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois Un chœur dansant de jeunes filles. Tout est désert : mais non, seul près des murs noircis, Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis Courbait sa tête humiliée. Il avait pour asile, il avait pur appui Une blanche aubépine, une fleur comme lui Dans le grand ravage oubliée. -Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux ! Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus Comme le ciel et comme l’onde, Pour que dans leur azur, de larmes orageux, Passe le vif éclair de la joie et des jeux, Pour relever ta tête blonde, Que veux-tu ? bel enfant, que te faut-il donner Pour rattacher gaîment et gaîment ramener En boucles sur ta blanche épaule Ces cheveux qui du fer n’ont pas subi l’affront, Et qui pleurent épars autour de ton beau front, Comme les feuilles sur le saule ? Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ? Et-ce d’avoir ce lis bleu comme tes yeux bleu, Qui d’Iran borde le puits sombre ? Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand. »

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