Oscar WILDE : L'Éventail de lady Windermere

« Écrite et jouée en 1892, la pièce s'intitu­ lait originellement A goo d woman, soit « une femme de bien ».

Le soir de la pre mi è­ re, les sp ectate urs, e n­ thousia st es, réclament l'auteur qui m ont e s ur la scène et déclare : «Je vou s félicite sur la maniè re do nt vous avez tenu votre rôle , ce la m'assure que vous avez de cette pi èce une opinion presque aussi bonne que la 1nie nn e.

» Le livre Les tableaux de la société victorienne L e so ir de son anniversaire, Margaret Windermere apprend que son mari la trompe et que sa rivale, Mme Erlynne, vient au bal qu'ils donnent à cette occas ion.

Désespérée, e lle écrit une lettre de rupture et se réfugie, en pleine nuit, chez son amant platonique, lord Darlington , alor s que celui -ci est abse nt.

Mme Erlynne, qui a subtili sé et lu la lettre, l 'y rejoint , la convainc de l'innocence de ses relations avec lord Windermere et la supplie de regagner son foyer.

Surprises par l'arrivée de Darlington et de ses amis, les deux femmes se dissimulent derrière un rideau.

L a pré sence sur un sofa de l'éventail de lady Windermere intrigue le groupe ; Mme Erlynne quitte alors sa cachette en prétend ant l 'av oir emporté par erreur ta ndi s que lady Windennere en profite pour s'é clipser discrètement.

La mystérieuse Mme Erlynne n 'est autre que la m ère de Margar e t.

Ce lle-ci la croit morte depuis des années sa ns savoir que sa mère l 'a abandonnée à sa naissance.

Apprenant le riche mariage de sa fille , Mme Erlynne est venue extorquer de l 'argent à son gendre.

Elle partira comblée, mais sa ns révéler son identité à Mar garet.

Le premier triomphe de Wilde sur scène A près avo ir ess uyé deux échecs avec des drames historico­ rom antiqu es, Wilde s'o riente vers une formule plus adap­ tée à son époque , in spirée , quant à l'intrig ue et l 'atmosp hère, des pièce s de Dum as fils qu ' il a app laud ies à Paris .

Sur ces emprunts, le critique Hartley est formel , sans toutefois expliqu er pourquoi Duma s fil s est devenu injouable , contrairemen t à Wilde.

Dans cette comédie mélodramatique où l' éventa il tient un rô le symbo lique, l'auteur atteint d 'emblée le ton et le rythme qui feront son triomphe sur scè ne.

Les personnage s assez conventionnel s, dans lesque ls la société anglaise peut se recon­ naître , le combat, très habilement désamorcé par l'écrivain , entre l a femme vertueuse et la femme présumée co up able, les dialogue s co nstellés de ces paradoxe s dont Wilde a le secret, touchent au but , qui est de divertir.

Pourtant, il dénigrera son œuvre devant Gide en la qualifiant. »