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PANURGE

Publié le 12/03/2019

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PANURGE, personnage créé par Rabelais. Il apparaît au chapitre ix du Pantagruel sous l'aspect d'un misérable (loqueteux comme « un cueilleur de pommes du pays de Perche » ) affamé et polyglotte — il réclame à manger en 13 langues, avant d'avouer le français pour langue maternelle ( « car je suis né et ai été nourri au jardin de France, c'est Touraine ») —, dont la virtuosité même corrompt l'acte de communication. Outre son appétit, il révèle son humour et son astuce, en arbitrant quelques différends jusque-là sans solution, en évoquant ses aventures chez les Turcs et en témoignant de son penchant pour les récits lestes, voire obscènes. Au chapitre xvi du Pantagruel, Rabelais brosse du héros un portrait définitif. Panurge, c'est d'après le grec panourgos quelqu'un capable de tout, et d'abord pour se procurer de l'argent : « Il avait soixante et trois manières d'en trouver toujours à son besoin, dont la plus honorable et la plus commune était par façon de larcin furtivement fait ; malfaisant, pipeur, buveur, batteur de pavé, ribleur, s'il en était à Paris ; au demeurant, le meilleur fils du monde... » Le Tiers Livre, le Quart Livre (qui contient l'épisode célèbre des « moutons de Panurge ») et le Cinquième Livre sont consacrés aux consultations successives de Panurge pour savoir s'il doit se marier et aux voyages qu'il entreprend pour entendre l'oracle de la Dive Bouteille. Mais cet « écolier » bohème, plus riche d'idées que d'écus, perd, en vieillissant, de sa fantaisie : moins joyeux et plus cynique, il devient aussi plus poltron. Toujours prêt à se lover dans les lézardes d'une société en pleine transformation, ce « décepteur » symboliserait une certaine dérive de l'esprit de la Renaissance — comme Renart l'avait fait pour le Moyen Âge.

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