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Peau DE CHAGRIN (la) d'H. de Balzac

Publié le 12/03/2019

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Peau DE CHAGRIN (la), roman d'H. de Balzac (1831) qui fait partie des Études philosophiques. Raphaël de Valentin, figure de Balzac jeune, empêché par la pauvreté de satisfaire ses passions, et acculé au suicide, rencontre, en octobre 1830, un étrange vieillard qui lui offre un talisman, une peau de chagrin, grâce à laquelle le jeune homme verra tous ses souhaits réalisés immédiatement ; mais à chaque désir assouvi la peau se rétrécira, et, quand il n'en restera plus rien, Raphaël mourra. Raphaël accepte, mais il s'épouvante vite en voyant décroître le cuir maudit ; il s'efforce alors, en vain, de ne plus éprouver un seul désir car « vouloir nous brûle et pouvoir nous détruit ». Il meurt dans le dernier baiser donné à son premier amour, Pauline, qui finalement l'aura tué. Tableau délibérément sombre de la France d'après la révolution de Juillet, le roman est aussi un manifeste de la théorie balzacienne de l'usure vitale dans la civilisation.

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« Présentation Trouvant sa place au sein des études philosophiques, oeuvre programmatique, l'une des premières de Balzacpar ailleurs, La Peau de chagrin met en scène le mythe fondamental de La Comédie humaine : le désirdestructeur.Le jeune Raphaël de Valentin, ruiné au jeu, et au bord du suicide, trouve chez un antiquaire une peau dechagrin fort singulière : elle raccourcit et abrège la vie de celui qui la possède, à mesure qu'elle exauce sesdésirs quels qu'ils soient.

Imprudent, Raphaël en fait l'acquisition.

La richesse, l'amour, tout semble lui sourire,mais la peau rétrécit.

Il a beau faire, la jeter, la faire examiner par des savants, renoncer aux plaisirs, sondestin est scellé.

Une dernière rencontre avec Pauline qu'il aime tant le conduit à la mort. Analyse Dans le récit, quelques-unes des thèses fondamentales de l'auteur trouvent leur expression.

Sa philosophie estrévélée en partie par l'antiquaire : « L'homme s'épuise par deux actes instinctivement accomplis qui tarissentles sources de son existence.

Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux formes de mort: VOULOIR et POUVOIR.

» Entre ces deux voies de la volonté de puissance, la sagesse choisit le SAVOIR, car «la pensée est la clef de tous les trésors ».

« Et qu'est-ce que la folie, ajoute le vieillard, sinon l'excès d'unvouloir ou d'un pouvoir ? » L'oeuvre est donc tout entière habitée par cette croyance que la vie est un capitald'énergie que chacun dépense à son gré, avec parcimonie ou prodigalité.

Elle met en scène une arithmétiquedes désirs et de l'existence, et Raphaël expire apparemment dans l'orgasme, de sorte que la petite mortdébouche sur la grande : elle révèle en cela les affinités troublantes entre le désir sexuel et le désir de mort,Éros et Thanatos.L'oeuvre est ainsi un conte philosophique, dans la tradition du xviiie siècle.

Elle est aussi un conte fantastique*à la manière de l'allemand Hoffmann.

C'est également un conte oriental, avec cette inscription en languesanscrite, cette peau venue de l'Est, semblable aux talismans ou génies ambigus des Mille et Une Nuits, aveccette poésie érotique et sensuelle des orgies, et ce héros,amant efféminé de la paresse orientale ».

C'est encore une nouvelle tragique dans le style des récits du xviesiècle, et un roman baroque. Balzac a voulu peindre, dans ses romans philosophiques, « les ravages de la pensée ».

Il entend par pensée touteidée violente qui accapare l'être tout entier : « Les passions, les vices, les occupations extrêmes, les douleurs, lesplaisirs sont des torrents de pensée.

» Selon lui, la pensée consume ceux qu'elle inspire; ses héros se brûlent à laflamme de la passion ou du génie qu'ils nourrissent en eux; leur activité, souvent dangereuse pour autrui, estpresque toujours funeste pour eux-mêmes; ils meurent précocement, ruinés par leur effort, tandis que des êtresmoins doués ou moins ardents sont assurés, sauf accident, d'une longue vie.

Il illustre cette fatalité tragique dansLa Peau de chagrin, dans La Recherche de l'Absolu, où des personnages se condamnent eux-mêmes à mort ens'abandonnant à une frénésie de jouissance ou de puissance.

Lui-même a pris conscience, en se lançant à corpsperdu dans la création littéraire, qu'il s'exposait à un sort semblable; la thèse de ses romans philosophiques setrouve en quelque sorte vérifiée par l'exemple de son existence fiévreuse et épuisante. La Peau de chagrin. Un jeune homme, Raphaël de Valentin, ayant perdu au jeu ses dernières ressources, songe à se donner la mort.

Il découvre, chez un vieil antiquaire, un talisman, une peau de chagrin, qui doit lui permettre desatisfaire les tumultueuses passions de son âge.

Il cède alors à l'entraînement du plaisir, mène une existence dedébauche, rêve aussi à l'amour et va de la cruelle Foedora à l'angélique Pauline.

Dans ses expériences successives,il s'épuise.

A chaque joie nouvelle qu'il se procure, la peau, qui est taillée à la mesure de sa vie, se rétrécit; ils'aperçoit un jour qu'elle est réduite à quelques pouces et cherche vainement à conjurer son mauvais destin :irrémédiablement condamné, il disparaîtra en même temps que son talisman.

Cette aventure est le symbole del'alternative où les hommes se trouvent placés du fait de leur condition : une vie longue, mais morne, ou une vieintense, mais brève. La Recherche de l'Absolu.

Balthazar Claes habite à Douai une demeure flamande.

Ce chimiste est obsédé par lapassion de la Science; il se consume en efforts gigantesques, soutenu par l'espoir de découvrir le corps simple qui luipermettra de fabriquer le diamant pur.

Tout entier à son rêve d'Absolu, il devient le bourreau de son entourage,compromet l'avenir de ses enfants en se livrant à de folles dépenses de laboratoire et torture sa femme,douloureusement jalouse de la Science, qui lui a ravi l'affection de son mari.

A la mort de son épouse, sa filleMarguerite entreprend de lutter contre sa folie, l'oblige à accepter la gérance d'une recette des finances enBretagne et profite de son absence pour reconstituer la fortune des Claes.

Balthazar revient, guéri, semble-t-il.

MaisMarguerite se marie et part en voyage avec son époux.

Ce départ réveille la passion sommeillante de Claes; il seruine une seconde fois et meurt misérablement.. »

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