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Pensées de Marc Aurèle

Publié le 30/03/2013

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Marc Aurèle est né dans une famille patricienne originaire d'Espagne et a été adopté par l'empereur Antonin à qui il succéda en 161. Il régna sur l'Empire jusqu'à sa mort. Malgré son attirance pour les études et la réflexion solitaire, il ne délaissa jamais ses devoirs d'empereur. Au contraire, ses réflexions personnelles devaient, selon lui, !'aider à découvrir la manière la plus juste de gouverner. Ainsi, des réflexions sur la justice émaillent les Pensées. Le stoïcisme et l'école du Portique sont nés à Athènes au me siècle avant J.-C. Leur philosophie comprenait un exposé systématique visant à expliquer le monde et sa structure et à en déduire des règles de conduite. Cette école connaît un renouveau à Rome, au Ier et IIe siècles après J.-C., sous le nom de stoïcisme impérial. Les figures prédominantes en sont Marc Aurèle et Épictète.

« .----------- EXTRAITS Le stoïcisme a souvent été mal jugé par la postérité .

Nietzsche y voyait une « transfiguration morale de l'esclavage ».

Il est vrai qu'Épictète était un esclave et qu 'il soutenait que, du point de vue stoïcien, son sort n'était pas pire qu 'un autre .

Cependant, il faut comprendre que l 'ataraxie stoïcienne (détachement par rapport à tout ce qui est s uperflu) n'e st qu'un moyen, sa fin résidant dans le bonheur qu'elle peut procurer.

« La mor t, co mme l a naissance, est un mystère de la nat ure .

» Les chose s qui dépendent de nous Il ne faut pas que l'homme vise à l' obser­ vance d'aucune de ces choses qui n' appar­ tiennent point à l'homme en tant qu' homme.

Elles ne sont pas exigées de /'homme ; la nature del' homme ne les commande pas, et elles ne sont point /'accomplissement de la nature humaine .

La fin de l'homme ne se trouve donc pas en elles, ni le couronnement de cette fin, qui est le bien .

De plus, si l'une de ces choses convenait à l'homme, il ne lui appartiendrait ni de la dédaigner ni de se tenir en garde à son encontre ; il ne serait pas digne d'être loué, /'homme qui préten­ drait n'en avoir pas besoin, et celui qui se priverait de l'une ou l'autre d'entre elles ne serait pas homme de bien , si toutefois c 'étaient là des biens.

Dans ces conditions, plus on se dépouille de ces choses et.

d'autres semblables, plus on supporte d'en être dépouillé, et plus on est homme de bien.

Telles que sont le plus souvent tes pensées, telle sera ton intel­ ligence, car/' âme se colore par /'effet des pensées .

Colore-la donc par une attention continue à des pensées comme celles-ci : ;= là où il est possible de vivre, il est aussi possible de bien vivre.

La mort n'e st rien Comme touts ' évanouit promp­ tement : les corps eux-mêmes dans le monde, et leur souvenir dans la durée ! Tels sont tous les objets sensibles, et particulière­ ment ceux qui nous amorcent par/' appât du plaisir, qui nous effraient par l'idée de la douleur, ou bien qui nous font jeter des cris d'orgueil.

Que tout cela est vil, méprisable , abject, putride et mort, aux yeux de la raison qui put s'en rendre compte ! Que sont donc ceux dont/' opinion et la voix donnent la célébrité ? Qu'est-ce que mourir ? Si /'on envisage la mort en elle-même, et si, divisant sa notion, on an écarte les fantômes dont elle s 'est revêtue, il ne restera plus autre chose à penser, sinon qu'elle est une action naturelle.

Or celui qui redoute une action naturelle est un enfant.

La philosophie : le remède Qu'est-ce donc qui peut nous guider ? Une seule et unique chose : la philosophie.

Et la philosophie consiste en ceci : à veiller à ce que le génie qui est en nous reste sans outrage et sans dommage, et soit au­ dessus des plaisirs et des peines ; à ce qu'il ne fasse rien au hasard, ni par mensonge ni par faux-semblant ; à ce qu'il ne s'attache point à ce que les autres font ou ne font pas.

Et, en outre , à accepter ce qui arrive et ce qui lui est dévolu, comme venant de là même d'où lui-même est venu.

Et surtout, à attendre la mort avec une âme sereine sans y voir autre chose que la dissolution des éléments dont est composé chaque être vivant.

Si donc pour ces éléments eux­ mêmes, il n'y a rien de redoutable à ce que chacun se transforme continuellement en un autre, pourquoi craindrait-on la transformation de leur ensemble et sa dissolution ? C'est selon la nature ; et rien n 'est mal de ce qui se fait selon la nature.

Traduit par Mario Meunier « A to ut momen t, so n ge avec gravi té, en Romain et en mâle, à fair e ce que tu as en main.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Heureusement la petite cassette qui renfermait les pensées des bords du Gran et la philosophie de Carnonte fut sauvée.

Il en sortit ce livre incomparable, où Épictète était surpassé, ce manuel de la vie résignée, cet Évangile de ceux qui ne croient pas au surnaturel, qui n 'a pu être bien compris que de nos jours.

Véritable Évangile éternel, le livre des Pensées ne vieillira jamais ; car il n'affirme aucun dogme.

L'Évangile a vieilli en certaines parties ; la science ne permet plus d'admettre la naïve conception du surnaturel qui en fait la base.

Le surnaturel n'est dans les Pensées qu'une petite merveilleuse beauté du fond.

La science pourrait détruire Dieu et l'âme, que le livre des Pensées resterait jeune encore de vie et de vérité.

La religion de Marc Aurèle, comme le fut par moments celle de Jésus, est la religion absolue, celle qui résulte du simple fait d'une haute conscience morale placée en face de l'Univers.

Elle n'est ni d'une race ni d'un pays.

Aucune révolution, aucun progrès, aucune découverte ne pourront la changer.

»Renan, Marc Aurèle et /afin du monde antique, Calmann Lévy, 1983.

syncrétisme païen avec la conscience que to us les innombrables Dieux ne sont au fond que l'expression de l'unique toute­ puissance qui détermine l'aventure terrestre et n'est en vérité ni saisissable ni concevable.

Et la conviction que l'homme participe au divin, non plus dans la jouissance et dans l'action, mais seulement par le renoncement, la tolérance et l'abstinence, cache au fond une tendance à triompher des philosophes de la vie classique et antique.

Marc Aurèle n'apparaît ainsi pas comme le rédempteur ou le triomphateur, mais comme le martyre, le souffre-douleur du monde antique qui se délabre.

» W.

Gorlitz, Marc Aurèle, Empereur et philosophe, Payot, 1962 .

tache insignifiante, qui n'atteint pas la « La grande diversité du ciel des Dieux helléniques, romains, primitifs et orientalo­ égyptiens se fond en une sorte de 1 Roge r-Violl et 2.

3, 4, 5, 6 gravures sur cuivre de L.

Dimanov , Le Club du Livre, Paris MARC AURÈLE 02. »

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