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Per Jakez HELIAS : Le Cheval d'orgueil

Publié le 22/09/2012

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Parus en 1975 dans la sérieuse collection "Terre humaine" de Plon, consacrée à des civilisations et des sociétés le plus souvent lointaines , les mémoires de Per Jakez Helias ont connu un succès phénoménal, se vendant à 1 500 000 exemplaires. La France, à l'apogée de sa croissance industrielle, était à la recherche de ses racines authentiques ; en Bretagne plus particulièrement, l'originalité de la culture était affirmée par des chanteurs comme Glenmor, Alan Stivell ou les Triskell. Helias s'interroge à la fin de son livre sur le sens de ce mouvement qui conduit les jeunes Bretons à se retrouver dans des cercles de danse et de musique, les "bagadou" ...

« Les Bigoudènes por­ tai ent un cos tume, une "gu ise ", très différe/11 de celui des autres femmes de Cornoua ille :robe et g il et brodés de mo­ tifs solaires jaunes et orange, et co iffe qui , dans l'en tr e­ deux-guerres , devint d e plu s en plu s haute .

Paysannes breronnes (détail), P.

Gauguin Le livre La vie des paysans bretons dans le pays bigouden P er Jakez Helias conte son enfance dans une famille de p aysa ns de Pouldr e uzi c, une famille si pauvr e qu 'elle n 'abritera jamai s so us so n t oit aucun cheval, s i ce n'es t le "cheval d'orgueil ".

Per Jake z fait l'apprenti ssage de la fierté auprès de ses de ux g rand s-pè re s, le cantonnier et le sabotier , co nteur s hors pair qui évei llent son imagination.

Helia s narre le s travaux des champs , le s jeux des enfants toujour s à la recherche de ce qui pourr a améliorer leur ordinaire de galett es et de lard .

Très différente de celle des ge ns de la cô te dont ils ne sont pourtant qu 'à quelque s lieu es, la soc iété des paysa ns bigouden s est cohérente et subtile.

Maria ges, nai ssa nce s, deuils , "pardon s" des saint s fo nt l'obj et de coutumes soigneu­ sement codifiées, qui visent à la foi s à ne pa s lai sse r pl ace à la honte , "ar vez", et à ne pa s blesser l' autre .

Chacun doit tenir so n rang.

Cette cohés ion est mise en cause par le grand bras­ sag e de la premi ère g uerre mondiale et par la mécanisation de l'agriculture.

Apprenant son catéchisme en breton , Per Jakez fr équente l 'éco le la ïque , l 'éco le "rou ge", où le fran çais est obligatoire sous peine d'une punition , la "vac he ".

Reçu au l ycée de Quimp er, futur agrégé, il ne participera plus que pen­ dant les vacance s aux travaux d'une société qui se rapproche de plus en plus du mod èle français.

Des mémoires traduits en français qui gardent la saveur de la langue bretonne L e Cheval d'orgueil est une chronique de la vie paysanne traitée sans idéa lis ation ni apitoiement excessifs.

Ce qui frappe avant tout, c'est le courage, la fierté, la foi et la poli­ tesse de cœur de ces homme s, ces femmes, ces enfants.

Une telle société ne peut que se disso udre avec l' indu stri ali sa tion et l'introduction du fran çais.

Ce qui donne juste ment leur save ur aux mémoir es d'H elia s, c'est qu' ill es a éc rits en bre­ ton avant de les trad uir e e n fra nça i s.

Mille expressions lais­ se nt deviner l 'originalité d' une lan gue qui a généré ta nt de conteurs.. »

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