PETIT JEHAN DE SAINTRÉ (Le) d'Antoine de La Sale
Publié le 18/11/2018
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PETIT JEHAN DE SAINTRÉ (Le) Antoine de La Sale. Roman, 1456.
Il s’agit d’un des rares romans qu’ait produit la fin du Moyen Âge, plus orientée vers la réalisme des chroniques historiques ou l’évasion procurée par la poésie lyrique. Mais Le Petit Jehan de Saintré n’a rien de commun avec les romans d’aventures et de chevalerie qui ont prospéré pendant le xiiie et, dans une moindre mesure, le xive siècle. Antoine de La Sale (vers 1386 - vers 1462), polygraphe au service de la cour d’Anjou puis de celle de Bourgogne, y relate
«
jEHAN DE SAINTRÉ.
Roman en prose
d'Antoine de
La Sale (1385-1460 ?),
composé en 1546, conservé par dix
manuscrits
et édité quatre fois à Paris
dans la première moitié du xv1e siècle.
Commencé sur le mode courtois -
l 'é ducation chevaleresque et
senti
mentale d'un jeune homme bien né
qui se couvre de gloire pour mériter
l'amour de sa
dame-, ce roman sonne
pourtant le glas
d'un certain .
idéal en relatant la trahison de l'amie, qui pré
fère les plaisirs bien tangibl es que lui
offre
un robuste abbé velu aux joies
raffinées de la
fin'arrwr.
À la cour du roi jehan de France (Jean Il le Bon) vit un j eune page.
âgé de trei ze ans, que ses dons naturels distinguent entre tous, jehan de Saintré.
Une jeune veuve, la darne des Belles Cousines, très proche de la reine, décide de faire de ce garçon un c hevalier accompli et renommé .
Après lui avoir montré les bienfaits du service d'amour et exposé les devoirs de la chevalerie, elle s'offre à être celle pou r qui il s'illustrera par les armes.
Grice aux dons somptueux de la darne des Belles-Cousines et à ses conseils, le jeune homme éb louit la cou r par son élégance vest imenta i re, sa largesse, et accroît sa faveu r auprès du roi.
Vient alors le te mps de se dist inguer par les armes.
Conformément au plan de « Madame ».
Saintré va d'abord éprouver sa prouesse en Espa gne, à la cou r du roi d'Aragon, où.
en dépit de sa jeunesse et de sa frêle constiMion, il est reconnu vainqueur.
Il affronte ensuite, à la cour de France, toujours guidé par« Madame », et en compagnie de Boucicaut devenu son ami, un chevalier polo nais : il remporte la victoire.
Puis, à la demande de sa bienfaitrice, il se mesure aux Angla i s et
connaît un nouveau succès, renforcé par celui qu'il remporte quinze mois plus tard sur deux
no b les lom bards à Paris, toujours en compagn ie
d e Boucicaut Le couronnement de cette carrière sera le « voiaige de Prusse» où Saintré combat tra pour la foi chrétien ne contre les Sarrasins.
après avoir été fait chevalier par le roi de Bohême, honneur qu'il avait jusque-là refusé.
Chacun de ces exploits est récompensé par une secrète rencontre avec « Mad ame » où s'exprime toute la force de leur amour.
Quinze mois après son retour de Prusse, Sain tré se lance, de son propre chef, dans une nou velle entreprise héroïque.
Le terrain de ces nou veaux exploits sera la cour de l'empereu r d'Allemagne.
La darne des Belles-Cousines et le roi de France n'apprécient guère cette initiative.
Après le départ du héros, la darne sombre dans une profonde langueur et la reine la laisse partir sur ses terres.
Elle se rend dans une abbaye, fon dée par ses ancêtres.
et succombe rapidement aux charmes de son abbé, « filz d'un tres riche bourgo is de la ville qui ...
donna tant que son filz en fut abbés », remarquable par sa force physi que et ses dons à la lutte.
Quand Saintré revient
couvert de lauriers, « Madame » lui fait grise mine.
Défié par l'abbé à la l utte , le héros mord la poussière par deux fois, sous les yeux de celle qu'i l aime, qui exutte.
Dès le lendemain il tire ven geance de son riva l dans u n duel chevaleresque : il lu i laisse la vie sauve, mais lui transperce joues e t langue de sa dague.
Puis il se venge de l'infi dèle, en révélant d evan t la cour sa liaison avec l'abbé.
Le récit s'achève sur une brève mention d'autres exploits du chevalier et sur sa mo rt
On considère souvent fehan de Sain
tré comme une sorte de *Télémaque
médiéval, et les œuvres délibérément
didactiques d'Antoine de
La Sale (la
Salade, la Sale) ne sont pas étrangères à
cette interprétation.
Mais le texte lui
même invite à ce type de lecture par
la profusion des leçons de morale, des
références
à la Bible, aux Pères de
l'Église, aux philosophes et écrivains
antiques; l'auteur prête même sa
« sapience >> - à la fois science et
sagesse -
à la dame des Belles-Cousines
qui supporte aisément la comparaison
avec Christine de
Pisan.
Toutefois,
parallè lement
à cette érudition parfois.
»
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