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Philippiques

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

Cicéron a choisi le titre de ses derniers discours en hommage à Démosthène ; il portait en effet une grande admiration pour le célèbre orateur grec, qui avait prononcé ses Philippiques contre Philippe de Macédoine. Les quatorze Philippiques qui nous sont parvenues font, semble-t-il, partie d'un ensemble qui a dil compter dix-huit discours. Toutes saufla deuxième, qui n'a jamais été prononcée, ont été présentées devant le Sénat ou le peuple.

« Cicéron s'adressant au Sénat : « ••• moi ( ••• ) qui ai toujours vanté, toujours préconisé la paix, je ne veux pas de paix avec Marc Antoine.» EXTRAITS Cicéron exhorte les citoyens romains (Quirites) à se dresser contre Antoine Il ne vous reste plus, Quirites, qu'à persévé­ rer dans les sentiments que vous manifestez aujourd'hui.

Je ferai donc ce que d' ordi­ naire font les géné­ raux, quand leur armée est rangée en bataille : ils ont beau voir leurs soldats bien disposés à combattre, ils ne se lassent pas néanmoins de leur adresser des exhorta­ tions; moi, de même, si ardents, si animés que vous soyez à re­ conquérir la liberté,je vais vous adresser des exhortations.

Non, Quirites, l'ennemi que vous avez à combattre n'est pas de ceux avec qui il soit possible de conclure la paix.

Ce n'est plus, comme autrefois, votre asservis­ sement qu'il désire; désormais, dans sa fu­ reur, c'est de votre sang qu'il est altéré.

Aucun divertissement n'a pour lui plus de charme que le carnage, que le meurtre, que le massacre des citoyens sous ses yeux.

Vous n'avez pas affaire, Quirites, à un homme cri­ minel et scélérat, mais à une bête mons­ trueuse et répugnante.

Puisqu'elle est tombée dans le piège, il faut l'écraser, car, si elle en sort, il n'est pas de supplice que sa cruauté nous épargnera.

Extrait de la 4e Philippique Cicéron explique pourquoi il n'est pas possible de faire la paix avec Antoine Aussi moi, celui qui a toujours préconisé la paix et auquel la paix, surtout entre les ci­ toyens, a paru plus souhaitable encore qu'à tous les gens de bien (car, pendant toute notre carrière, nous avons déployé notre activité, tant au Forum qu'à la curie, à repousser les dangers qui menaçaient nos amis, ce qui nous a valu et les honneurs su­ prêmes et des ressources suffisantes et la di­ gnité que nous pouvons avoir), moi donc, qui puis me dire le nourrisson de la paix et qui, sans vouloir m'en faire accroire, dois du moins le peu que je suis à la paix entre les citoyens (je ne parle pas sans risque : je re­ doute la manière dont vous le prendrez, Sénateurs, mais, en raison de mon désir constant de soutenir et d'accroître votre di­ gnité, je vous prie et je vous conjure, Sénateurs, en premier lieu, même si mes pa­ roles vous semblent dures à entendre ou même incroyables de la part de M.

Cicéron de les accueillir sans être blessés et de ne pas les repousser avant mes explications), moi donc, je le répète encore, qui ai toujours vanté, toujours préconisé la paix, je ne veux pas de paix avec Marc Antoine.C'est avec un grand espoir que j'aborde le reste de mon discours, Sénateurs, puisque j'ai franchi dans le silence le pas le plus dangereux.

Pourquoi donc refusé-je la paix ? Parce qu'elle est honteuse, parce qu'elle est dan­ gereuse, parce qu'elle ne peut exister.

Extrait de la ?e Philippique Traduction de A.

Boulanger et P.

Wuilleumier, 1959 Frontispice des œuvres de Cicéron, imprimées au XVI• siècle par J.

Petit et J.

Bade parole de liberté.

Il est regrettable NOTES DE L'ÉDITEUR « Elles révèlent d'abord son caractère sous un éclairage intense et véridique.

Dans le drame où il joue, avec le sort de la République, son propre destin, la personnalité de l'homme apparaît, plus vibrante et plus attachante qu'ailleurs.

Sa sensibilité poussée à l'extrême le fait passer soudain par des sentiments opposés, de l'affection à la haine, de l'admiration au blâme, de la satisfaction à l'amertume, de la joie au chagrin, de l'espoir à la crainte.

» P.

Wuilleumier, à propos des Philippiques et de Cicéron, op.

cit.

«Nous avons les quatorze Philippiques, que Cicéron fulmina contre son farouche adversaire.

De tout temps on les a considérées et célébrées comme le chant du cygne de Cicéron, ainsi que de la République romaine.

Car après ce dernier discours de Cicéron, le Sénat romain n'entendit pour ainsi dire plus une seule que dans les écoles ces merveilleuses explosions d'une âme assoiffée de liberté soient beaucoup moins souvent étudiées ou récitées que le sempiternel : "Quo usque tandem, Catilina, abutere patientia nostra ! " ainsi que les autres Catilinaires, qui ne peuvent rivaliser ni en fougue, ni en chaleur, ni en force dramatique, avec les Philippiques.» H.

Eulenberg, Cicéron, Payot, 1935.

1 buste de Cicéron, musée du Capitole, Rome/ coll.

Roger-Viollet 2, 3 fresque de Cesare Maccari, Palazzo Senatorio, Rome/ Anderson-Oiraudon 4 Roger-Viollet, clichés B.N.

CICÉRON02. »

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