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PLATON : PHILEBE (Résumé & Analyse)

Publié le 10/11/2018

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PLATON : PHILEBE

Bien sûr, on pourra toujours dire que ce sont les « idées » qui sont des illusions, et que seule compte la réalisation « matérielle » de notre être, mais cela nous ramène à l'ontologie et à des questions maintes fois déjà débattues. Pour Platon du moins, construire son corps n'est rien de plus qu'une entreprise perdue d'avance dans la mesure où notre seule certitude en ce monde, c'est que notre corps est voué à la mort et à la dissolution qui s'ensuit. Tout l'effort de Platon dans ces conditions est de chercher, en ce monde, ce qui présente pour nous tels que nous sommes, le plus de permanence, c'est à dire dans son langage, le plus de « vérité » et le plus d'être. Et il croit trouver cela dans l'oeuvre de la raison, qui consiste à mettre de l'ordre en nous et autour de nous autant qu'il est en notre pouvoir. Et si cette activité conduit à plus d'être, elle doit nécessairement s'accompagner de plaisirs, et de plaisirs plus mesurés, plus purs, et plus durables, sinon plus intenses, que les plaisirs que l'on éprouve à faire cesser, ou même à empêcher que ne naissent, les douleurs qui accompagnent les métabolismes de notre corps jamais satisfait. Loin de refuser les plaisirs, Socrate nous convie donc à rechercher en priorité ceux qui accompagnent les activités intellectuelles qui nous aideront à mieux nous connaître et à savoir rester comme lui à notre place dans la cité, mais ne ferme pas pour autant la porte aux plaisirs du corps, pourvu que ceux-ci restent maîtrisés et mesurés, et se limitent à la satisfaction des besoins de notre vie terrestre.

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« Ces trois conditions sont-elles remplies par le plaisir ou par la sagesse ? Pour nous en rendre compte,considérons-les en eux-mêmes, en les séparant de tout ce qui n'est pas eux et, en particulier, l'un de l'autre.Suppose maintenant, dit Socrate à Protarque, que tu n'aies ni mémoire, ni raison, ni intelligence : tu seras horsd'état de te rappeler un plaisir passé, d'anticiper aucun plaisir futur, de sentir même un plaisir présent, puisque tun'en auras même pas conscience.

Quant à la sagesse, si parfaite soit-elle, qui en voudrait, s'il était condamné à nejamais goûter aucun plaisir ? Les trois genres d'être et la cause : (d'après l'introduction + ma lecture) Ainsi, ni le plaisir, ni l'intelligence ne sont le bien.

C'est dans le mélange des deux que nous le trouverons.Reste à savoir auquel des deux appartient la prééminence dans la combinaison.

Pour en juger, il faut les rattacheraux grands principes auxquels toutes choses doivent leur naissance.

Il y a dans l'univers deux éléments, l' infini ou l'indéterminé , et le fini et le déterminé , et un troisième, formé du mélange de l'un et de l'autre, et, au-dessus d'eux, un quatrième, la cause créatrice.

Appartient à l'infini tout ce qui admet le plus ou le moins, comme le plus chaud etle plus froid, qui ne peuvent être limités sans périr.

Appartient au fini tout ce qui admet le nombre et la mesure,comme l'égal, le double, et à la classe mixte tout ce qui vient à l'existence sous l'effet de la mesure et du fini.

Quantà la cause, elle est ce qui permet l'existence de toute chose. Ces quatre principes métaphysiques ( l'infini, le fini, le mélange de ces derniers, et la cause créatrice) sont, s'il faut en croire les témoignages des critiques anciens, un emprunt fait à Philolaos.

C'est par ces quatre principesque Philolaos expliquait l'origine du monde.

Platon les applique non seulement à la nature, mais encore à la vie desêtres animés.

Il entend les trois premiers exactement comme Philolaos, mais le quatrième, la cause, diffère chez luide la cause suprême, créatrice du monde, que le Pythagoricien appelle l' « Un suprême » (έυ πρώτου ).

La cause, dans Le Philèbe , est simplement l'idée du bien, source de toute perfection. Le but de cette classification était de déterminer le degré d'excellence du plaisir et de la sagesse.

Il estclair que la vie mélangée fait partie du troisième genre, formé de tous les infinis liés par le fini, et que le plaisir faitpartie de l'infini.

Quant à l'intelligence, c'est elle qui gouverne le monde ; car on ne peut admettre qu'il soit l'oeuvredu hasard.

Or comme nous avons pris à l'univers les éléments matériels dont notre corps est composé, nous luiavons pris aussi l'âme qui les régit, et l'intelligence inséparable de l'âme.

Comme c'est la cause qui a créé l'âme,c'est de la cause qu'elle relève et l'intelligence avec elle.

De là, on peut conclure que dans le mélange qui constituela vie heureuse, l'intelligence joue un rôle bien autrement relevé et important que le plaisir, qui est du genre infini,lequel n'a jamais ni commencement, ni milieu, ni fin. Les diverses espèces de plaisir et de douleur : Il nous faut examiner maintenant en quoi chacun d'eux se rencontre et par quelles affections ils sontproduits.

Commençons par le plaisir, et la douleur, qui en est inséparable.

Le plaisir et la douleur, naissent dans legenre mixte, c'est-à-dire dans les êtres animés formés de l'union de l'infini et du fini.

Lorsque, dans cette union,l'harmonie est détruite, il y a douleur ; lorsqu'elle se rétablit, plaisir.

Par exemple, la faim, qui est un vide, est unedouleur, et le manger, qui produit la réplétion, un plaisir.

Il faut rattacher à cette classe l'attente de ces sortes desensations par l'âme elle-même, attente de plaisirs à venir, agréable et confiante, attente de chagrins, qui provoquela crainte et la douleur.

Quand il n'y a ni dissolution, ni rétablissement, on ne ressent ni joie ni peine.

C'est l'état dusage, c'est l'état de la divinité, qui n'est accessible ni au plaisir ni à la douleur. Une deuxième espèce de plaisir et de douleur, celle de l'âme seule, doit entièrement sa naissance à lamémoire.

Recherchons donc ce qu'est la mémoire et auparavant ce qu'est la sensation sur laquelle elle s'exerce.Parmi les affections que notre corps éprouve, les unes s'éteignent dans le corps même sans parvenir à l'âme, qui setrouve alors dans l'état d'insensibilité ; les autres vont du corps à l'âme et y causent une sorte d'ébranlement propreà chacun, et commun à l'un et à l'autre.

Cet ébranlement est la sensation.

La mémoire est la conservation de lasensation.

Mais il faut distinguer la réminiscence de la mémoire : la mémoire est spontanée et vague, laréminiscence est l'acte volontaire de l'âme, qui ressaisit seule et par elle-même ce qu'elle a éprouvé autrefois avecle corps. C'est par la mémoire que s'explique le désir.

La faim et la soif, par exemple, sont des désirs. Quand nous disons de quelqu'un qu'il a soif, cela revient à dire : il est vide et il désire d'être rempli par la boisson.On désire donc le contraire de ce que le corps éprouve, puisque, étant vide, on désire être rempli.

Or quand unhomme est vide pour la première fois, qu'est-ce qui peut avoir en lui l'idée de la réplétion ? Ce n'est pas le corps,puisqu'il est vide.

Il faut donc que ce soit l'âme et que l'idée lui en soit fournie par la mémoire.

D'où il suit qu'il n'y a. »

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