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PLÉIADES (Les) de Joseph-Artbur de Gobineau (résumé)

Publié le 13/09/2015

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gobineau

PLÉIADES (Les). Roman de Joseph-Artbur de Gobineau (1816 - 1882), publié en 1874. Quand Gobineau entreprend la composition de ce vaste roman, qu’il écrivit de 1871 à 1873, il pouvait considérer sa vie publique comme manquée. Sa carrière diplomatique a été une série de demi-échecs, il a commencé et presque aussitôt abandonné une carrière politique, son nom comme écrivain n’est attaché qu’à l'Essai sur l’inégalité des races humaines, publié près de vingt ans plus tôt et qui n’a pas encore eu le retentissement qu’il devait connaître par la suite. Quant à ses travaux historiques et linguistiques, l’Histoire des Perses et le Traité des écritures cunéiformes, ils n’ont été lus que par des spécialistes et sans bienveillance. Ses œuvres d’imagination, de Scaramouche à Nicolas Belavoir, sont passées inaperçues et il faut bien convenir que seule, Mademoiselle Irnois méritait de survivre dans toute cette production. C’est seulement à partir de 1871 que Gobineau va se détacher des imitations par trop serviles et d’une banalité presque scolaire pour donner, coup sur coup, deux chefs-d’œuvre : un roman les Pléiades, et un recueil de nouvelles, les Nouvelles asiatiques. Les Pléiades furent commencées en pleine crise : Gobineau n’a alors ni situation ni argent, ses démarches pressantes n’aboutissent pas, il tente même de vendre, sans succès d’ailleurs, ses sculptures ; il travaille cependant à la fois à son roman et à ses nouvelles. Enfin, en 1872, il est nommé ministre de France à Stockholm, c’est là qu’il achèvera son manuscrit. Mais les difficultés recommencent quand il veut publier son livre, personne ne veut se charger d’éditer les Pléiades à Paris. Finalement, un éditeur suédois, Joseph Muller, décide d’entreprendre la publication. Il doit bientôt renoncer à le faire imprimer à Stockholm et charge de l’impression la maison Plon-Nourrit à Paris. Gobineau ne surveilla pas lui-même l’impression de son manuscrit et ne se soucia pas de corriger les épreuves ; aussi l’édition originale qui vit le jour en 1874 est-elle très fautive. Les Pléiades ne furent pas un succès de librairie ; deux ans plus tard, on n’en avait écoulé que 465 exemplaires ; sept ans plus tard (1881), 507 seulement. Ce n’est qu’autour des années 1910 qu’on commença à vendre un peu ce livre, mais la première édition n’était pas encore épuiéée en 1919. Après la Grande Guerre, les Pléiades commencèrent leur carrière publique. Il y eut trois rééditions en 1921, 1924 et 1933. Toutefois, il fallut attendre l’édition de M. Jean Mistler (1946), pour posséder un texte conforme au manuscrit et une édition critique. De multiples influences ont été relevées dans la conception des pléiades, la plus incontestable est celle d’un roman de Jean-Paul Richter, le Titan, à qui Gobineau a emprunté bien des détails, mais dont l’atmosphère est fort différente de celle de son livre. On peut aussi signaler l’influence considérable qu’exerça sur Gobineau les romans de Goethe, en particulier les Affinités électives et la seconde partie de Wilhelm Meister (les Années de pèlerinage de Wilhelm Meister) et les romans de Stendhal, surtout la Chartreuse de Parme. Mais le seul véritable emprunt de Gobineau, c’est le récit, qu’il place dans la bouche d’Harriet, de l’histoire de Don Pierre de Luna, simple adaptation d’un des récits des Scènes de la vie castillane et andalouse de Lord Feeling (pseudonyme sous lequel se cachait l’obscur écrivain Antoine Fonteney), publiées en 1835. A cela près, l’œuvre de Gobineau est vraiment originale. En fait, le cadre du roman lui a été fourni par les souvenirs de sa vie de diplomate. La petite cour princière de Burbach est sortie de ses séjours à la cour de Brunswick et à la cour de Hanovre. Par contre, toute tentative de retrouver sous les personnages du roman, des personnages réels semble vaine : Gobineau a recomposé et renouvelé la réalité. Certains de ses personnages sont des types en qui il entendait symboliser les forces et les ridicules de son temps, car il avait l’intention de faire un roman à thèse. Fort heureusement pour nous, le caractère politique et même pamphlétaire que Gobineau voulait donner à son livre, s’est peu à peu estompé au fur et à mesure de la composition et il n’en est resté presque plus rien dans la seconde partie.

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