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PLÉIADES (les). Roman de Joseph Arthur, comte de Gobineau (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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PLÉIADES (les). Roman de Joseph Arthur, comte de Gobineau (18161882), publié à Paris chez Plon en 1874.

Plus de vingt ans après l'Abbaye de Typhaines (1848), Gobineau renoue au début de 1871 avec le roman. Les Pléiades, il est vrai, prolongent d'abord le sinistre constat formulé dans Ce qui est arrivé à la France en 1870. Mais l'amour, d'emblée présenté comme une consolation pour une élite désabusée par l'évolution du monde, va devenir le sujet presque exclusif de l'œuvre, à partir du moment où Gobineau, ministre de France à Stockholm, y rencontre en 1873 la comtesse de La Tour. << Goethe a dit avec raison que l'écrivain qui finit un livre est un tout autre homme que celui qui le commence >>, écrit-il à l'empereur Don Pedro du Brésil le 18 août 1874. La formule s'applique aux Pléiades, parues la même année. D'une passion demeurée sans doute platonique, le roman offre un accomplissement littéraire.

 

Livre 1. Dans son joumal, le Parisien Louis de Laudon narre sa rencontre en voyage, de Suisse en Italie, avec le sculpteur allemand Conrad Lanze et l'Anglais Wilfrid Nore (chap. 1 ). Réunis au bord du lac Majeur, les trois jeunes gens se déclarent « calenders », « fils de roi » et procla ment leur mépris pour l'humanité, dont ils n'exceptent que deux à trois mille « pléiades » (2). Ils échangent ensuite des confidences sur leur vie amoureuse : Nore aime la tendre et fidèle Harriet. Lanze ne vit que pour l'extrava gante comtesse Tonska, qui entretient une liaison orageuse avec le souverain de Burbach, le prince jean Théodore, tandis que Laudon se contente d'un spirituel marivaudage avec la femme de son ami, Lucie de Genevilliers (3 7). Les trois amis se séparent. Lanze rejoignant la principauté de Burbach où vit son père, ami et conseiller du prince (8). 

Livre II. À Burbach, la comtesse Tonska fait ses adieux à jean Théodore pour aller rejoindre son mari, tandis que Liliane, sœur de Conrad Lanze, est tombée amoureuse du lieutenant Schorn. Dans le même temps, après une longue sépara tion, Nore et Harriet se retrouvent à Florence et se promettent un amour éternel ( 1 4). On s'intéresse alors à Henry et Lucie de Genevilliers qui, à Lucerne, deviennent par hasard les confi dents de la Tonska, torturée par le remords (6 9).

 

Livre III. Où l'on découvre Casimir Bullet (alias Candeuil) qui s'est retiré à Wilna et voué à la science faute d'espérer amadouer le cœur de Tonska ( 1 ). À Florence, Lanze confie son déses poir à Harriet ; celle ci lui raconte alors l'histoire de don Pierre de Luna qui, ayant poussé jusqu'au bout la folie d'aimer, en fut récompensé. La Tonska, venue rejoindre Lanze, doit pourtant lui avouer qu'elle l'aime moins que jamais (2 3). On revient à Burbach, où Laudon et Nore ont fait la connaissance de jean Théodore qu'un amour fou unit désormais à sa cousine, la féerique Aurore, et où Liliane s'est prise de passion pour Nore (4 6). Tandis qu'à Florence la Tonska se dévoue à Lanze, qu'elle n'aime toujours pas, Aurore refuse que le prince divorce pour elle, Laudon se déprend de Lucie, qui ne méritait pas tant d'égards, et Nore est ébranlé dans son amour pour Harriet par le charme de Liliane (7 8).

 

Livre IV. Nore retrouve bientôt le chemin du cœur d'Harriet ( 1 ). Plutôt que de s'inventer un amour factice, Laudon se vouera à la science, comme son cousin Candeuil, dont il recueille à Wilna le dernier soupir (2). Celui-ci a en effet été foudroyé en apprenant qu'à Florence la Tonska avait fini par aimer Lanze. Liliane retrouve elle aussi, avec Schorn, le chemin de son cœur

 

(3). jean Théodore, cependant, touche aux limi tes du désespoir... quand un télégramme libéra teur lui apprend la mort de la princesse, sa femme. Le roman s'achève sur son bonheur, celui d'Aurore et les premiers pas de leur fils (4 5).

S'intéressant dans l'Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855) aux groupes humains, Gobineau y avait sciemment passé sous silence « l'élévation isolée des intelligences individuelles ». Soit qu'il cherche à adoucir un pessimisme que les années ont encore...

gobineau

« Bur bach où vit son père, ami et cons eiller du pr ince (8).

Livre Il.

À Bur bach, la comtesse T onsk a fait ses adieux à jean Théodor e pour aller rejoindre son ma ri, tandis que Liliane, sœur de Conra d Lanze, est to mbée amoureuse du lieutenant Schorn.

Dans le même temps, après une longue sépara tion, Nore et Harriet se retrouvent à Florence et se prom ettent un amour éternel ( 1 4).

On s'i ntéresse alors à Henr y et Lucie de Ge nevilliers qui, à Lucerne, deviennen t par hasard les confi den ts de la Tonska, torturée par le remor ds (6 9).

Livre Ill.

Où l'on déco uvre Casimir Bullet (a lia s Can deuil) qui s'est retiré à Wilna et voué à la science faute d'espé rer amadouer le cœur de T on ska ( 1 ).

À Florence, Lanze confie son déses poir à Harriet ; celle ci lui raconte alors l'histoire de don Pierre de Luna qui, ayant poussé jus qu'au bou t la folie d'aimer , en fut récom pensé.

La T onsk a, venue rejoindr e Lanze, doit pourt ant lui avo uer qu'elle l'aime moins que jamais (23).

On revient à Bur bach, où Lau don et Nore ont fait la conna issance de jean Théodor e qu'un amour fou uni t désormais à sa cousine, la féeriq ue Aurore, et où Liliane s'est prise de passion pour Nore (4 6).

Tan dis qu'à Florence la Tonska se dévoue à Lanze, qu'elle n'aime toujours pas, Aurore refuse que le prince divorce pour elle, Laudon se dépr end de Lucie, qui ne mér itait pas tant d'é gards, et Nore est ébranlé dans son amour pour Harrie t par le charme de Liliane (7 8).

Livre IV.

Nor e retrouve bientôt le chemin du cœur d'Harriet ( 1 ).

Plutôt que de s'inventer un amour factice, Laudon se vouer a à la science, comme son cousin Candeuil, don t il recu eille à Wilna le dernier soupir (2).

Celui- ci a en effet été foudro yé en appr enant qu'à Florence la T on ska avait fini par aimer Lanze.

Liliane retrouve elle aussi, avec Schor n, le chemin de son cœur (3).

jean Théodor e, cepen dant, touche aux limi tes du désespoir ...

quand un télégram me libéra te ur lui appr end la mort de la prin cesse, sa fe mme.

Le roman s'achève sur son bonheur , celui d' Aurore et les premiers pas de leur fils (4 5 ).

S' intéressant dans l'Essai sur l'iné ga­ lité des races humaines (1853-1855) aux gro upes humains, Gobineau y avait sciemment passé sous silence « l'é léva­ tion isolée des intelligences individuel­ les ».

Soit qu'il cherche à adoucir un pess imisme que les années ont encore accru, soit que le genre romanesque su ppose une autre perspective, ce sont les rescap és du naufrage qu'il met au premier plan des Pléiades.

Si ceux-ci se déclarent «fils de roi », ce n'est pas en vertu d'un principe héréditaire : le mél ange des races est si bien consommé que le has ard seul permet encore de prése rver une élite ; « calen­ ders », c'e st-à-dire moines mendiants, ils le sont en référence aux Mille et Une Nuits, où les qualités ne se décernaient pas, comme au x1xe siècle, en fonction d'un patrimoine, mais du goût de cha­ cun pour l'aventure.

Par leur errance, les calenders se rattachent donc aux conquérants aryens dont la soif de voyage et les aptitudes civilisatrices ont précisément provoqué le métissage et la déchéance.

On objectera que le has ard couronne ici un Anglais, un Allemand et, à l'échelon inférieur, un Français ; si l'It alie est célé brée dans les Pléiades, c'est en vertu de ses paysages et de ses monuments ; bref, revenu de tout, Gobineau admet comme par ins­ tinct des supériorités aryennes jusque dans le choi x de la nationalité de ses personnages.

Ses mendiants sont au demeurant fort disting ués, et, s'ils voyagent beaucoup, ils obéissent d'a bord à la mode du pèlerinage touris­ tiq ue.

Mais, par son désœuvrement même, le dandy porte, au x1xe siècle, condam­ nation de la société où il vit.

S'adon­ nant à la sculpture (que Gobineau pratiq ue lui-même depuis quelques années), Conrad Lanze n'admet d'acti­ vité que tournée vers l'éter nel.

Mêlé par sa naissance aux affaires du monde, jean-Théodore finira par abdi­ quer ; Henry de Genevilliers, conserva­ teur libéral, préoccupé d'économie et de sociétés philanthropiques, offre à l'inverse une caricature de l'homme du siècle.

Dans un monde indigne de leur excellence, les « pléiades » ne trouvent guère d'autre exutoire que la parole ;. »

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