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Psychanalyse et pédiatrie de Françoise Dolto

Publié le 22/02/2012

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Françoise Dolto se range du côté de la théorie freudienne et admet, avec le maître de la psychanalyse, un stade oral, un stade anal, un stade phallique. Toutefois, sur le stade oral, cette période de la vie où la zone érogène (c'est-à-dire propre à donner du plaisir) se situe au niveau de la bouche, Françoise Dolto donne une note nouvelle. L'univers du bébé est constitué de la mère (ou de la nourrice) qui se trouve liée au plaisir de la tétée. Ainsi, se développe un « intérêt affectif» que Françoise Dolto nomme : aimance. L'enfant s'identifie à la mère grâce à cette relation d'aimance. C'est le stade oral passif que l'auteur distingue de la période orale active pendant laquelle le bébé mord. Aussi, Françoise Dolto conseille de ne pas sevrer le bébé avant la fin de cette période afin que le nourrisson ne vive pas l'arrêt de l'allaitement comme une agression. Il faut également laisser à sa portée des objets qu'il peut mordre : « C'est au stade oral que se rapporte la formation des caractères égoïstes, à type captatif. »
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« Tel est le cas lors de la progression du boudin fécal.

C'est aussi la période où apparaissent les sentimentsambivalents : l'enfant sale est grondé, mais en même temps, il goûte les plaisirs de la toilette.

Avec ces sentimentsambivalents, le monde apparaît à l'enfant sous le mode « gentil-méchant » : « C'est la morale du Beau et du Laid.

» Au stade phallique, quand l'intérêt de l'enfant se déplace sur la zone érogène phallique, survient la masturbation secondaire.

Elle suit, en réalité, un premier éveil phallique propre au stade oral et qui se manifestait par des jeux de mains ou le frottement des cuisses caractéristiques de la masturbation primaire. A cette période, l'enfant pose beaucoup de questions : d'où viennent les bébés ? Quelle différence y a-t-il entre ungarçon et une fille ? De plus, comme l'enfant grandit, la mère s'occupe moins de lui.

Il comble ce manque par desfantasmes, c'est-à-dire des imageries dans lesquelles la mère est présente.

Ces fantasmes « accompagnent toutes les manifestations de l'activité de l'enfant, et entre autres, la masturbation ». Si l'enfant découvre le temps quand on le renvoie à « tout à l'heure », il fait aussi connaissance avec la mort.

MaisFrançoise Dolto précise que pour le petit : « Tuer, c'est immobiliser.

» C'est-à-dire : «Réduire ce qui est animé à l'état de chose inanimée, tel est le sens du donner la mort.

» La phase de latence proposée par l'auteur ne diffère en rien de celle décrite par Freud. En revanche, Françoise Dolto insiste sur la phase génitale, qui se caractérise par l'éclosion de la sexualité, par la possibilité de transmettre la vie.

La sexualité est normale ou perverse selon l'évolution des stades antérieurs.

C'estla période de la masturbation tertiaire.

Mais les fantasmes qui l'accompagnent ne concernent plus les membres de la famille.

La pensée se met « au service de la sexualité oblative, c'est-à-dire dépassant la recherche de satisfactions narcissiques sans les infirmer cependant ». La façon dont Françoise Dolto envisage le complexe d'Oedipe et l'angoisse de castration reste très proche de celle de Freud.

Toutefois, elle précise que l'angoisse de castration chez la fille ne se résume pas à l'envie du pénis.

Elle comprend une seconde phase : l'angoisse viscéro-vaginale qui survient lorsque la petite fille découvre les mystères de la procréation : « Elle s'inquiète des souffrances que cela doit apporter et elle a peur.

» DES PROBLÈMES POSSIBLES AU COURS DU DÉVELOPPEMENT « C'est l'énergie libidinale, dérivée de ses buts sexuels qui anime toutes les activités de l'individu.

» Ainsi, la bonne santé mentale et le développement de la personnalité de l'enfant dépendent, non pas des intérêts qu'on impose à salibido, mais de l'aide qu'on lui apporte grâce à «des compensations libidinales et sentimentales ». L'évolution de la sexualité selon les stades est une nécessité.

Elle permet à l'enfant une adaptation normale à la viesociale, «qui demande l'épanouissement physiologique et sentimental de l'individu, c'est-à-dire son épanouissement libidinal ». Mais qu'est-ce qui peut entraver ce développement ? La mère castratrice La mère castratrice s'oppose à tout ce qui caractérise le garçon tant sur le plan vestimentaire (elle peut allerjusqu'à coudre les braguettes de pantalon) que sur le plan des comportements masculins Elle brime les jeux de peurque le petit ne se fasse mal, elle valorise les comportements passifs : «Regarde comme ton camarade est sage.

» Dès lors, le garçonnet se sent fautif des activités «dérivées de sa sexualité phallique » et naturellement de la masturbation.

L'enfant, par amour pour sa mère, se soumet à la mutilation de sa libido.

Il peut s'ensuivre unerégression de la libido sur des zones érogènes du passé et des problèmes scolaires. Interdiction de la masturbation Souvent, pour interdire la masturbation, l'adulte a recours à des moyens autoritaires.

L'interdiction pure et simple, laremarque : « C'est sale, c'est laid » ou la menace de maladie, voire de châtiment divin, sont autant de mensonges, plus ou moins traumatisants.

Certes, il n'est pas question de laisser l'enfant se masturber en public.

Alors, pourFrançoise Dolto « le seul argument valable qu'il soit rationnel d'employer, c'est la pudeur ». Le plus difficile pour les parents qui ont un surmoi, le gendarme du psychisme, fort développé, est d'admettre lamasturbation comme normale, de convenir que la libido (énergie sexuelle) de l'enfant est différente de la leur.L'auteur conseille de ne pas attacher à la masturbation trop d'importance, les choses rentrant dans l'ordre d'elles-mêmes.

Et si l'on constate que l'enfant se masturbe vraiment beaucoup, il ne faut pas le punir, mais bien plutôtl'amener en consultation. De toutes façons, la masturbation existe, elle est inévitable, elle fait partie du développement de l'enfant.

Cachéeou ostensible, l'important, « c'est que 1 'adulte ne s 'y oppose ni totalement ni au nom de principes faux, pour que soit préservé 1 'avenir affectif de l 'enfant ».. »

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