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QUAI DES BRUMES (le). Roman de Pierre Mac Orlan (résumé & analyse)

Publié le 07/11/2018

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QUAI DES BRUMES (le). Roman de Pierre Mac Orlan, pseudonyme de Pierre Dumarchey (1882-1970), publié à Paris chez Gallimard en 1927.

 

Après une jeunesse pauvre et vagabonde, Pierre Mac Orlan s'était fait connaître en 1918 par le Chant de l'équipage. Le Quai des brumes demeure son œuvre la plus célèbre.

 

En 191 1, au Lapin Agile, le célèbre cabaret de Montmartre, échouent. par une nuit de neige, le pauvre jean Rabe, qui vit d'expédients, Michel Kraus, un jeune peintre allemand illuminé, jean Marie Emst, qui a déserté de l'infanterie coloniale, la belle et misérable Nelly, et le boucher Zabel que poursuivait une bande de « malfaisants ». avec lesquels s'échange une fusillade. Tous les hommes content leur triste passé, avant qu'un nanrateur anonyme vienne prendre le relais, et, en quelques mots, évoque leur avenir, générale ment tout aussi tragique : Zabel est un voleur, il deviendra un assassin et sera guillotiné ; le déser teur s'engagera dans la Légion étrangère ; Kraus se suicidera ; Rabe, convoqué pour une période militaire, sera surpris par la guenre ; il se mutinera et sera tué. Nelly survit, seule ; elle est devenue une « impératrice » de la prostitution : « Ils sont tous morts pour ma santé physique et morale [ .. .). Naturellement ». conclut elle en 1919, cette année qui exhale encore « l'odeur doucereuse et fade du sang ».

On chercherait vainement ici l'amour fou qui illuminait les personnages incarnés par Michèle Morgan et Jean Gabin dans l'illustre film de Marcel Carné Quai des brumes (1938). Située entre 1911 et 1919, l'œuvre de Mac Orlan est emplie, comme tant d'autres, de l'ombre de la Grande Guerre, à peine nommée, à peine décrite, mais présente en filigrane dans presque chaque scène. Ainsi s'expliquent tant d'allusions à l'armée ou à la violence des armes - la Coloniale, le camp de Châlons, la Légion étrangère, les casernes de Toul, la fusillade dans la nuit enneigée qui ouvre le roman. La guerre, élément d'un cataclysme universel, presque métaphysique, broie tous les hommes (les pauvres, les artistes, les criminels). Il ne reste à la fin qu'une prostituée triomphante. Nous sommes bien loin, malgré les apparences, de tout réalisme : ces personnages allégoriques, qui se retrouvent une nuit au Lapin Agile pour y dire ce qu'ils sont, et qui vont vivre des malheurs exemplaires, paraissent des figures de cauchemar. Ce sont toutes les valeurs et tous les hommes qui vont disparaître pour laisser la place (dans ce dénouement d'une incroyable miso-

« gy nie) à la femme, « grande prosti­ tuée », «bête de l'Apo calypse ».

À mi­ chemin du conte philosophique et du poè me, le Quai des brumes n'est nulle­ ment une chroniq ue pittores que : il faut y chercher l'ex pression du nihi ­ lisme et des obsessions de l'auteur.. »

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