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Qu'est-ce que la laïcité ? de Henri Pena-Ruiz (fiche de lecture)

Publié le 19/08/2012

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Aucun cours de religion ou de conviction athée n'a donc sa place dans l'école publique. L'école laïque n'est pas faite pour introniser les particularismes, mais pour instruire et libérer. Sans quoi le droit à la différence risque de déboucher sur la différence des droits. L'instruction est obligatoire et la République la doit à tout enfant mais la lui doit-elle à n'importe quelle condition ? Là est toute la question, du voile notamment. En admettant le voile on ne fait en réalité que consacrer une tutelle communautariste ou familiale qui vise à détruire la laïcité. Certes, certaines filles portent le voile de leur plein gré, mais dans la majeure partie des cas elles le font contraintes et forcées. Il s'agit donc de savoir si la loi du père ou du grand frère, ou des chefs religieux de la communauté, régnera désormais à l'école.  De plus, l'exclusion ne vise pas en l'occurrence le seul port du voile mais un manquement à un règlement intérieur qui comporte bien d'autres exigences. Ce n'est donc pas la jeune fille qui est exclue mais le voile.

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« domaine.L'Etat doit faire droit à la particularité, en lui permettant de s'accomplir dans la sphère privée, sans que cette sphère, définie juridiquement, se réduise à lasuperficialité d'un caprice individuel.

Antigone, soucieuse de remplir à l'égard de son frère les devoirs sacrés dus aux morts, est en ce sens porteuse d'universalité.Pour éviter toute équivoque concernant le rapport entre croyance religieuse et laïcité, il faut aborder le problème des sectes…Les besoins spirituels peuvent prendredes formes diverses et d'autant plus profondes dans des périodes de doutes ou de détresses.

L'Etat laïque n'est pas arbitre des croyances.

Il fixe la frontière entre lepublic et le privé selon le champ d'intervention de la loi.

Il veille ainsi à ce que l'accès à la culture et à la maîtrise du jugement rationnel ne se proportionne pas auxinégalités sociales.

Mais, il doit s'abstenir de privilégier une option spirituelle particulière.

Il faut rappeler qu'aucune religion traditionnelle ne jouit dereconnaissances officielles et que toutes sont libres de se développer dans la sphère privée dans le strict respect de la sphère publique.

Laisser croire qu'il n'y a plusrien à attendre des sociétés laïcisées, c'est ouvrir la voie aux sectes qui prétendent compenser le naufrage imaginaire du sens.

Ainsi démystifiées et caractérisées, lessectes doivent tomber sous le coup, à cet égard, des lois de la République (publicité mensongère, exercice illégal de la médecine, manipulation…)Qu'un délits'accomplisse au nom d'une religion ne lui enlève pas son caractère de délit. • Chap.5 La liberté et son écoleLa laïcité de la société civile signifie que les règles de vie commune, consignées dans des lois, sont autant que possible affranchies de toute confession religieuse.

Lalaïcisation des grandes fonctions civiles appelle une émancipation du droit par rapport aux orientations religieuses.

N'accorder aucun avantage à un culte permet enfait de préserver et de consolider la liberté d'expression religieuse, que sa forme soit individuelle ou collective.

Les confessions qui ne bénéficient pas des mêmeségards pourraient dès lors à juste titre invoquer un déficit de laïcité.L'Ecole laïque assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.

Le devoir de l'Etat est d'assurer un enseignementlaïque.

Or la laïcité de l'enseignement exclut tout prosélytisme, toute valorisation d'une croyance religieuse, ou même de la forme religieuse d'une croyance, commeelle exclut toute inculcation d'un athéisme officiel.

Aucun cours de religion ou de conviction athée n'a donc sa place dans l'école publique.

L'école laïque n'est pasfaite pour introniser les particularismes, mais pour instruire et libérer.

Sans quoi le droit à la différence risque de déboucher sur la différence des droits.

L'instructionest obligatoire et la République la doit à tout enfant mais la lui doit-elle à n'importe quelle condition ? Là est toute la question, du voile notamment.

En admettant levoile on ne fait en réalité que consacrer une tutelle communautariste ou familiale qui vise à détruire la laïcité.

Certes, certaines filles portent le voile de leur plein gré,mais dans la majeure partie des cas elles le font contraintes et forcées.

Il s'agit donc de savoir si la loi du père ou du grand frère, ou des chefs religieux de lacommunauté, régnera désormais à l'école.De plus, l'exclusion ne vise pas en l'occurrence le seul port du voile mais un manquement à un règlement intérieur qui comporte bien d'autres exigences.

Ce n'est doncpas la jeune fille qui est exclue mais le voile. • Chap.6 Du droit à l'HistoireLa définition de laïcité souffre souvent d'une confusion entre la compréhension du droit et le souvenir de l'histoire.

L'idéal laïque a le sens d'une exigence et non d'undonné culturel dont on remarque la relativité.Que se passe-t-il lorsque la laïcité n'existe pas ? Inquisitions, guerres de religion, persécutions sont significatives.De droit la laïcité est la dévolution de la puissance publique à l'ensemble du peuple souverain dans le strict respect de la liberté de conscience et de l'égalité.

De fait,la captation cléricale de la puissance publique a requis des luttes historiques souvent très dures pour que le droit laïque soit enfin reconnu.L'identité individuelle ne peut être soumise à l'« identité collective » car que devient-elle dès lors que son usage est disqualifié au nom de l'identité collective ? C'estpourquoi il est ambigu de définir la laïcité par hostilité à la religion car les préjugés de l'identité collective, définition purement négative, ne permettent pas decomprendre le sens de la laïcité. La laïcité aujourd'hui • Chap.7 La laïcité en questionPremière invention polémique : la notion de « laïcité ouverte », qui suggère que la laïcité « tout court » est fermée.

On n'éprouve la nécessite d'ouvrir que ce quiexclut, enferme, assujettit.

Or la laïcité, rappelons-le, c'est l'affirmation simultanée de trois valeurs : liberté, égalité, universalité.

La laïcité n'a donc pas à s'ouvrir ni àse fermer.

La notion de laïcité ouverte est en réalité utilisée pour contester la reconduction de la religion à la sphère privée, et à l'universalité ainsi conquise pour lasphère publique.Deuxième invention polémique : la notion de « laïcité plurielle ».

Or la laïcité, dans sa définition, permet l'expression libre du pluralisme des options spirituelles,religieuses ou non religieuses.A ces expressions polémiques se rattache en fait la mise en cause de l'indépendance de l'espace public et des institutions qui en relèvent.

L'alternative est donc :affirmation ou négation de la laïcité.L'Etat assume le respect de la sphère privée principe de dévolution de l'argent public à la seule école laïque et publique.

Or les écoles privées rendent un servicedonc il y a injustice.

Mais les écoles publiques ne peuvent choisir les élèves qu'elles accueillent et la laïcité lui fait obligation de respecter, par la neutralitéconfessionnelle, la liberté des consciences.

Les deux types d'écoles n'ont donc pas les mêmes devoirs, par conséquent l'attribution de fonds publics aux écoles privéesne va donc pas de soi.L'indépendance des institutions publiques peut être menacée par deux types de pressions : un pouvoir investit par la soif de domination cléricale et une menace quiprend sa source dans la société elle-même, en raison des groupes de pression qui la colonisent.La confusion délibérée entre le respect des croyances et le respect des croyants revient à transformer une conviction particulière en loi s'imposant à tous, et portantatteinte à la liberté.

(cf.

l'interdiction du film de Martin Scorsese La dernière tentation du Christ). • Chap.8 Droit et Laïcité : la loi de séparationDans le domaine spirituel, une loi soucieuse de promouvoir simultanément la liberté d'adopter une conviction plutôt qu'une autre et l'égalité mettent en œuvre desprincipes directement inspirés d'une reconnaissance des droits, valables pour tous.

En Europe aujourd'hui les Eglises jouissent de privilèges hérités pour la plupart deconcordats passés avec les puissances fascistes ou impériales (Italie, Allemagne, France).L'article premier précise que la République se doit d'assurer la liberté de conscience.

L'article 2 précise qu'elle ne reconnaît plus, ne salarie plus, ne subventionne plusles cultes.

Cette loi apparaît comme l'abolition des discriminations : liberté de conscience qui implique la plus totale liberté de conviction ; l'égalité stricte des troisgrands types d'options spirituelles.

Tout privilège contredit ces principes.

Régler le présent et l'héritage du passé, c'est l'équation difficile que la loi de 1905 s'efforcede résoudre.

La difficulté est que les édifices sont de caractères publics et que la religion est désormais privée.

Il faut donc concilier l'héritage de l'histoire et laredéfinition juridique.La laïcité comme séparation implique que les croyants soient maîtres chez eux en matière religieuse : la République n'est plus arbitre des croyances.L'équité nécessiterait que tous les types d'accompagnement spirituel soient prévus dans les lieux publics (école, hôpitaux…), y compris ceux des humanistes athéesou agnostiques. • Chap.9 Laïcité et différences : l'intégration républicaineL'immigration peut-elle devenir une composante de la société française tout en préservant son identité d'origine ? La réponse doit venir du pays d'accueil.

Dans l'Etatde droit républicain, la même justice doit valoir pour tous, immigrés aussi bien que natifs du pays.

Pour ce qui est de la religion, chacun en choisit librement une et. »

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