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"Qu'est-ce que la laïcité ?" de Henri Pena-Ruiz

Publié le 05/08/2010

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Résumé du livre...    Le sens de l’idéal laïc    • Chap.1 Le mot, le principe, l’idéal  A l’origine, laïcité qui vient du grec laos signifiant l’unité de la population, le laïc est l’homme du peuple qui n'a pas le pouvoir de dire et d’imposer ce qu’il convient de croire. Il y a donc un principe de liberté et d’égalité vis-à-vis de la croyance. Entre le bien commun et les hommes, nul privilège de fait ne doit s’imposer, aucune confession particulière ne doit devenir une norme publique : la République n’est pas arbitre des croyances. On a donc une première définition, positive, de la laïcité comme l’affirmation originaire du peuple comme union d’hommes libres et égaux.  Cependant, la neutralité confessionnelle de l’Etat laïque ne signifie pas qu’il soit désormais indifférent à toute valeur et à tout principe.  La neutralité de l’espace publique laïque ne peut prêter à malentendu : elle n’exprime aucun relativisme et n’est donc pas opposable au pluralisme, ni à la séparation juridique de l’Eglise et de l’Etat qui constitue à la fois sa condition et sa garantie. Deux idées majeures sont donc impliquées dans l’idéal laïque : une démarcation entre ce qui est commun à tous et ce qui relève de la liberté individuelle, et une souveraineté de la volonté.  La vie commune n’implique pas qu’autrui ait un droit de regard sur ma conscience et m’impose une religion, mais elle requiert que nous observions les règles de la coexistence de nos libertés. La laïcité a donc pour référence la chose commune à tous. « Bien commun «, res publica, a donné république. L’idée de laïcité vise l’unité première du peuple souverain, fondée sur la stricte égalité de droits de ses membres.  Le terme laïc désigne tout simplement l’homme alors que le clerc est celui qui est dévolu à un rôle directeur dans l’administration de la foi. La religion n’a pas le monopole de la spiritualité : art, science, culture…Le recours au pouvoir est ambigu. Pour A.Comte, le pouvoir spirituel joue d’ailleurs le rôle d’une mise à distance des intérêts immédiats.  Il faut donc distinguer religion, comme croyance unissant librement les fidèles, et cléricalisme en tant qu’ambition toute temporelle de domination qui va bien au-delà de l’autorité légitime.  L’idéal laïc n’entre donc pas en contradiction avec les religions mais avec la volonté d’emprise de leur cléricalisme. Il existe deux régimes d’autorité : définir les principes et exercer un magistère. Le cléricalisme confond et subordonne les deux. Le danger est une pointe extrême d’un cléricalisme radicalisé en intégrisme (cf. : Twin Towers, Saint-Barthélemy…) S’exprimer dans le débat public, ce n’est pas disposer d’une emprise sur l’espace public : l’Eglise peut dire publiquement son hostilité à la pilule du lendemain, elle n’a pas à exiger d’être consultée comme telle.    • Chap.2 Un peu d’histoire  A partir du moment où pouvoir politique et pouvoir religieux ne sont plus confondus, la question de leurs rapports ne se pose plus de manière conflictuelle qu’en raison de deux prétentions : aspiration du pouvoir clérical à un pouvoir politique et celle du politique à un contrôle de la religion. Dans tous les cas, la maîtrise de la puissance temporelle par une religion dominante conduit à des atteintes à la liberté, assorties parfois de tortures et d’exécutions (Saint-Barthélemy). L’Etat instrument de la domination (César) diffère radicalement de l’Etat-République comme auto-organisation du peuple souverain (Marianne) ; et la religion comme témoignage spirituel (Dieu esprit) se distingue de la religion compromise dans la domination temporelle (Dieu pouvoir). La religion comme affaire purement spirituelle ne saurait être confondue avec l’existence temporelle telle qu’elle est réglée par le pouvoir politique (César). Il y a donc deux royaumes, celui d’ici-bas, et celui de Dieu. La distinction christique des deux royaumes laissait ouverte la question de leur rapport.    • Chap.3 L’émancipation laïque  La laïcité ne se contente pas de poser la prééminence du pouvoir temporel mais elle promeut l’indépendance simultanée des religions et de l’Etat.  Le chemin ouvert en 1789 aboutira à l’acte de libération mutuelle de la communauté politique et de la spiritualité religieuse en 1905. C’est toute la sphère spirituelle qui se trouve libérée de son assujettissement à la tutelle religieuse.  L’émancipation laïque se conduit en deux grands moments : de la tolérance restreinte à la tolérance générale et une césure avec les limites de la tolérance pour établir une affirmation simultanée de la liberté de conscience et de l’égalité éthique des citoyens. L’autorité tolère ce qu’elle ne veut pas ou ne peut pas empêcher, mais ce qui est simplement toléré reste en position inférieure par rapport à ce qui est donné comme norme. Les pays qui respectent la liberté de conscience tout en privilégiant officiellement une religion ne respectent donc pas strictement le principe d’égalité des citoyens. L’athéisme, par exemple, ne bénéficie pas du même régime que les religions officialisées.  L’émancipation laïque requiert que les religions cessent d’être impliquées dans la puissance publique. La laïcité est un principe de droit politique. Elle recouvre un idéal universaliste d’organisation de la Cité et le dispositif juridique qui tout à la fois se fonde sur lui et le réalise. Elle se fonde sur trois exigences : la liberté de conscience, l’égalité des citoyens quelles que soient leurs convictions, et la visée de l’intérêt général.  L’Etat laïque n’est pas vide puisqu’il incarne le choix simultané de la liberté de conscience et de l ‘égalité, ainsi que de l’universalité qui lui permet d’accueillir tous les êtres humains, sans privilège.  Le principe laïque d’égalité est incompatible avec la moindre discrimination positive ou négative appliquée à la figure athée ou religieuse de la conviction spirituelle.    • Chap.4 Croyance religieuse et laïcité  La manifestation de la foi dans l’espace public doit se distinguer rigoureusement de son emprise sur cet espace. Parler de « religieusement correct «, c’est mettre en cause la distinction de la sphère publique et de la sphère privée.  Les hommes ne percevraient plus l’Etat que comme l’instrument de leurs intérêts personnels, c’est-à-dire le « privatiseraient « à leurs fins propres et l’idéal laïque ne serait plus qu’une fiction nouant deux illusions : une sphère publique définie positivement par la visée du bien commun et une sphère privée pleinement libre dans son domaine.  L’Etat doit faire droit à la particularité, en lui permettant de s’accomplir dans la sphère privée, sans que cette sphère, définie juridiquement, se réduise à la superficialité d’un caprice individuel. Antigone, soucieuse de remplir à l’égard de son frère les devoirs sacrés dus aux morts, est en ce sens porteuse d’universalité.  Pour éviter toute équivoque concernant le rapport entre croyance religieuse et laïcité, il faut aborder le problème des sectes…Les besoins spirituels peuvent prendre des formes diverses et d’autant plus profondes dans des périodes de doutes ou de détresses. L’Etat laïque n’est pas arbitre des croyances. Il fixe la frontière entre le public et le privé selon le champ d’intervention de la loi. Il veille ainsi à ce que l’accès à la culture et à la maîtrise du jugement rationnel ne se proportionne pas aux inégalités sociales. Mais, il doit s’abstenir de privilégier une option spirituelle particulière. Il faut rappeler qu’aucune religion traditionnelle ne jouit de reconnaissances officielles et que toutes sont libres de se développer dans la sphère privée dans le strict respect de la sphère publique. Laisser croire qu’il n’y a plus rien à attendre des sociétés laïcisées, c’est ouvrir la voie aux sectes qui prétendent compenser le naufrage imaginaire du sens. Ainsi démystifiées et caractérisées, les sectes doivent tomber sous le coup, à cet égard, des lois de la République (publicité mensongère, exercice illégal de la médecine, manipulation…)Qu’un délit s’accomplisse au nom d’une religion ne lui enlève pas son caractère de délit.    • Chap.5 La liberté et son école  La laïcité de la société civile signifie que les règles de vie commune, consignées dans des lois, sont autant que possible affranchies de toute confession religieuse. La laïcisation des grandes fonctions civiles appelle une émancipation du droit par rapport aux orientations religieuses. N’accorder aucun avantage à un culte permet en fait de préserver et de consolider la liberté d’expression religieuse, que sa forme soit individuelle ou collective. Les confessions qui ne bénéficient pas des mêmes égards pourraient dès lors à juste titre invoquer un déficit de laïcité.  L’Ecole laïque assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Le devoir de l’Etat est d’assurer un enseignement laïque. Or la laïcité de l’enseignement exclut tout prosélytisme, toute valorisation d’une croyance religieuse, ou même de la forme religieuse d’une croyance, comme elle exclut toute inculcation d’un athéisme officiel. Aucun cours de religion ou de conviction athée n’a donc sa place dans l’école publique. L’école laïque n’est pas faite pour introniser les particularismes, mais pour instruire et libérer. Sans quoi le droit à la différence risque de déboucher sur la différence des droits. L’instruction est obligatoire et la République la doit à tout enfant mais la lui doit-elle à n’importe quelle condition ? Là est toute la question, du voile notamment. En admettant le voile on ne fait en réalité que consacrer une tutelle communautariste ou familiale qui vise à détruire la laïcité. Certes, certaines filles portent le voile de leur plein gré, mais dans la majeure partie des cas elles le font contraintes et forcées. Il s’agit donc de savoir si la loi du père ou du grand frère, ou des chefs religieux de la communauté, régnera désormais à l’école.  De plus, l’exclusion ne vise pas en l’occurrence le seul port du voile mais un manquement à un règlement intérieur qui comporte bien d’autres exigences. Ce n’est donc pas la jeune fille qui est exclue mais le voile.    • Chap.6 Du droit à l’Histoire  La définition de laïcité souffre souvent d’une confusion entre la compréhension du droit et le souvenir de l’histoire. L’idéal laïque a le sens d’une exigence et non d’un donné culturel dont on remarque la relativité.  Que se passe-t-il lorsque la laïcité n’existe pas ? Inquisitions, guerres de religion, persécutions sont significatives.  De droit la laïcité est la dévolution de la puissance publique à l’ensemble du peuple souverain dans le strict respect de la liberté de conscience et de l’égalité. De fait, la captation cléricale de la puissance publique a requis des luttes historiques souvent très dures pour que le droit laïque soit enfin reconnu.  L’identité individuelle ne peut être soumise à l’« identité collective « car que devient-elle dès lors que son usage est disqualifié au nom de l’identité collective ? C’est pourquoi il est ambigu de définir la laïcité par hostilité à la religion car les préjugés de l’identité collective, définition purement négative, ne permettent pas de comprendre le sens de la laïcité.    La laïcité aujourd’hui    • Chap.7 La laïcité en question  Première invention polémique : la notion de « laïcité ouverte «, qui suggère que la laïcité « tout court « est fermée. On n’éprouve la nécessite d’ouvrir que ce qui exclut, enferme, assujettit. Or la laïcité, rappelons-le, c’est l’affirmation simultanée de trois valeurs : liberté, égalité, universalité. La laïcité n’a donc pas à s’ouvrir ni à se fermer. La notion de laïcité ouverte est en réalité utilisée pour contester la reconduction de la religion à la sphère privée, et à l’universalité ainsi conquise pour la sphère publique.  Deuxième invention polémique : la notion de « laïcité plurielle «. Or la laïcité, dans sa définition, permet l’expression libre du pluralisme des options spirituelles, religieuses ou non religieuses.  A ces expressions polémiques se rattache en fait la mise en cause de l’indépendance de l’espace public et des institutions qui en relèvent. L’alternative est donc : affirmation ou négation de la laïcité.  L’Etat assume le respect de la sphère privée ⎝ principe de dévolution de l’argent public à la seule école laïque et publique. Or les écoles privées rendent un service donc il y a injustice. Mais les écoles publiques ne peuvent choisir les élèves qu’elles accueillent et la laïcité lui fait obligation de respecter, par la neutralité confessionnelle, la liberté des consciences. Les deux types d’écoles n’ont donc pas les mêmes devoirs, par conséquent l’attribution de fonds publics aux écoles privées ne va donc pas de soi.  L’indépendance des institutions publiques peut être menacée par deux types de pressions : un pouvoir investit par la soif de domination cléricale et une menace qui prend sa source dans la société elle-même, en raison des groupes de pression qui la colonisent.  La confusion délibérée entre le respect des croyances et le respect des croyants revient à transformer une conviction particulière en loi s’imposant à tous, et portant atteinte à la liberté. (cf. l’interdiction du film de Martin Scorsese La dernière tentation du Christ).    • Chap.8 Droit et Laïcité : la loi de séparation  Dans le domaine spirituel, une loi soucieuse de promouvoir simultanément la liberté d’adopter une conviction plutôt qu’une autre et l’égalité mettent en œuvre des principes directement inspirés d’une reconnaissance des droits, valables pour tous. En Europe aujourd’hui les Eglises jouissent de privilèges hérités pour la plupart de concordats passés avec les puissances fascistes ou impériales (Italie, Allemagne, France).  L’article premier précise que la République se doit d’assurer la liberté de conscience. L’article 2 précise qu’elle ne reconnaît plus, ne salarie plus, ne subventionne plus les cultes. Cette loi apparaît comme l’abolition des discriminations : liberté de conscience qui implique la plus totale liberté de conviction ; l’égalité stricte des trois grands types d’options spirituelles. Tout privilège contredit ces principes. Régler le présent et l’héritage du passé, c’est l’équation difficile que la loi de 1905 s’efforce de résoudre. La difficulté est que les édifices sont de caractères publics et que la religion est désormais privée. Il faut donc concilier l’héritage de l’histoire et la redéfinition juridique.  La laïcité comme séparation implique que les croyants soient maîtres chez eux en matière religieuse : la République n’est plus arbitre des croyances.  L’équité nécessiterait que tous les types d’accompagnement spirituel soient prévus dans les lieux publics (école, hôpitaux…), y compris ceux des humanistes athées ou agnostiques.    • Chap.9 Laïcité et différences : l’intégration républicaine  L’immigration peut-elle devenir une composante de la société française tout en préservant son identité d’origine ? La réponse doit venir du pays d’accueil. Dans l’Etat de droit républicain, la même justice doit valoir pour tous, immigrés aussi bien que natifs du pays. Pour ce qui est de la religion, chacun en choisit librement une et peut cultiver ce choix en commun avec d’autres. C’est ce qui définit la laïcité. La République n’est pas chrétienne ou islamique : elle s’interdit de se réclamer d’une confession militante et c’est pour cela qu’elle accueille tous les hommes en les plaçant sur le même pied d’égalité. Le rôle de la loi commune est de rendre possible et d’organiser cette coexistence tout en préservant le bien commun que constitue un espace civique accueillant à tous. Il s’agit de permettre aux hommes de cultiver leurs différences sans se replier ni s’enfermer dans des ghettos. Une politique d’intégration repose d’abord sur un droit du travail aussi juste que possible, soucieux de régler de façon humaine les conditions de l’embauche et du licenciement.    • Chap.10 Le défi communautariste  Tonnies définit d’abord la communauté comme un type d’union inter humaine reposant sur un accord implicite sur les normes de vie commune, plus ou moins rendu spontané par la perpétuation d’une tradition. La communauté se représente le plus souvent de telle façon que les individus qui la composent n’existent pas pour eux-mêmes. Pour Durkheim c’est la « solidarité mécanique « des sociétés traditionnelles. La société suppose un type de lien différent : une certaine constitution fondant la vie commune. L’alternative entre société et communauté peut être le sens de la cité ou seul l’individu doit rester sujet de droit. La laïcité n’est pas incompatible avec l’affirmation des particularismes qu’elle rend au contraire possible grâce à l’égalité. Faire abstraction, juridiquement, des particularismes, ce n’est pas les nier mais montrer qu’ils ne sont plus la norme. On assiste à une laïcisation des repères, les fêtes en sont un parfait exemple : Noël correspond à la fête païenne du solstice d’hiver…    • Chap.11 Culture et religion : l’enseignement laïque  La laïcité vise l’émancipation intellectuelle autant que juridique. Elle entend fonder la puissance positive du jugement, du choix des valeurs sans toutefois tomber dans le mode catéchistique qui contredirait la liberté visée. Ce n’est pas une seule discipline qui peut assurer cette éducation mais l’école toute entière. L’école laïque utilise la vertu émancipatrice de la culture et prend au mot A.Comte : « L’Humanité est faite de plus de morts que de vivants «. L’accès à la connaissance des grandes mythologies, des religions, de l’ensemble du patrimoine donne des repères communs qui marquent la continuité d’une culture.  Cela dit, l’école laïque nécessite un type d’approche laïque, soucieux de connaissance éclairée et neutre en matière de croyances et une extension des domaines étudiés qui ne saurait omettre ce qui a compté dans l’histoire humaine. On peut cependant utiliser la religion pour expliquer tel phénomène. Par exemple, lorsque Max Weber examine les liens entre l’essor du capitalisme et l’éthique protestante, c’est afin de comprendre l’émergence d’un certaine mode de production. L’école laïque est aujourd’hui un des lieux rares où les êtres humains ne soient pas soumis à une entreprise multiforme de conditionnement (publicitaire, religieux, politique). Toutefois, la laïcité n’est pas tenue au silence sur le sens et la portée culturelle du fait religieux. Elle reste fidèle à ses exigences dès lors qu’elle traite avec la distance requise par l’approche objective.    • Chap.12 Religion et Politique en Europe  1. En Europe, le rapport entre religion et politique s’organise selon quatre figures typiques : les religions d’Etat comme le protestantisme anglican.  2. les systèmes concordataires comme l’Espagne, l’Italie et l’Alsace Moselle en France dans lesquels des Etats souverains concèdent à l’Eglise des emprises publiques.  3. une attribution aux religions d’avantages divers comme un financement recueilli par un impôt religieux (Allemagne).  4. la séparation laïque des Eglises et de l’Etat (France).  Le financement public d’écoles privées ainsi que le maintien des privilèges pour les religions en Alsace Moselle sont les signes d’une application incomplète du principe de laïcité même si la France, grâce à la loi de 1905, reste le pays le plus proche de l’idéal laïque.    Conclusion    Max Weber avait parlé de la guerre des dieux comme de la dérive possible d’un monde où la rationalité mise en œuvre par le capitalisme semble laisser place à des tendances religieuses qui se situent par opposition entre elles et à la rationalité ainsi disqualifiée. Faut-il donc reconnaître au religieux un rôle capital dans le fonctionnement des sociétés humaines ? La réponse n’est pas évidente mais si dans les sociétés traditionnelles les religions jouent et ont joué un rôle décisif. Les cultures ont certes intégré les religions comme des facteurs caractéristiques, mais cela signifie-t-il que la religion ne peut faire l’objet d’un libre choix ?  Les difficultés de réalisation de l’idéal laïque tiennent pour une part à la hauteur des exigences d’émancipation qui se définissent. Les femmes qui meurent assassinées parce qu’elles refusent de portes le voile qui les infériorise rappellent ce qui se passe en absence de laïcité.  L’idéal laïque est dit de générosité en ce qu’il crédite tout homme de la liberté et de la faculté d’en bien user.  Le souci de l’universel n’appelle aucun reniement, mais une culture de la distance réflexive qui permet de retrouver ce qui fonde essentiellement l’unité de l’humanité : le programme de la fraternité.

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