Devoir de Philosophie

Résumé et analyse: Un Amour de Swann - Marcel Proust

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

amour
Cette oeuvre constitue le deuxième chapitre de Du côté de chez Swann (première partie du grand roman de Proust, À la recherche du temps perdu). C'est donc un roman dans le roman, qu'on peut lire à part, sans méconnaître ses liens avec le reste de l'ouvrage : le narrateur, qui s'exprime dans la Recherche à la première personne, plonge ici dans un passé d'avant sa naissance pour narrer des événements qui semblent préfigurer ses propres expériences. Swann et lui ont le même caractère, les mêmes inquiétudes amoureuses, les mêmes atermoiements quant à la rédaction de l'oeuvre.
amour

« Swann n'a tout d'abord que peu d'attrait pour Odette de Crécy, cette demi-mondaine rencontrée un jour au théâtreet régulièrement retrouvée dans le salon de Mme Verdurin où la sottise se joint au snobisme.

Tandis que l'on y jouela sonate, Swann sent cependant poindre en lui l'ébauche d'un sentiment amoureux.

Mais il faut attendre un soir oùSwann recherche en vain Odette dans tous les restaurants et les bars de la capitale pour que se cristallise ce quin'était encore qu'ébauché.

L'angoisse de la perte a sécrété l'amour et continuera de le nourrir, distillant la jalousiecomme un poison.

Swann sera l'amant d'Odette mais, à partir de ce moment, elle se détachera de lui, prendra unautre amant et deviendra inaccessible.

Swann souffrira longtemps puis, tout comme il est né, son amour s'éteindrabrusquement comme cesse une maladie.

Cyniquement, Swann conclut : "Dire que j'ai gâché des années de ma vie,que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mongenre !" Swann est un ami des parents du narrateur, qu'il a connu, enfant.

Il en a entendu parler comme d'unamateur de femmes qui aurait eu une seule grande passion.

Ce récit préfigure, par la ressemblance entre lapersonnalité de Swann et celle du narrateur, les amours tourmentées que ce dernier décrira dans la suite del'œuvre.

RésuméSwann est un être fin et distingué, passionné d'art.

Son activité principale est l'étude de grands maîtres de lapeinture, en particulier Vermeer de Delft, et certains maîtres italiens dont Botticelli, Ghirlandajo, Tintoret.Lorsqu'il rencontre Odette de Crécy, demi-mondaine, il est frappé par sa ressemblance avec un personnage faisantpartie d'une fresque de la chapelle Sixtine : Zéphora, la fille de Jéthro.Odette fréquente assidûment un salon présidé par de petits snobs: les Verdurin.

Swann essaie de s'y faire introduirepar le grand-père du narrateur qui ne cache pas son mépris : «Ah, bien! Nous allons avoir de l'agrément si Swanns'affuble des petits Verdurin ! »Dans ce salon, on rencontre les fidèles, toujours prêts à encenser les maîtres de maison : madame Verdurin, «ivrede camaraderie, de médisance et d'assentiment, (...) sanglotait d'amabilité.

»Au cours d'une soirée où participent des musiciens, Swann est très ému par une phrase musicale de la Sonate deVinteuil, dont le souvenir sera toujours lié à la présence d'Odette.

Cette dernière donne tous les signes du grandamour, courtise habilement le jeune homme et le transforme peu à peu en une sorte d'esclave d'elle-même et desVerdurin avec lesquels, cependant, il a peu de points de communication; Odette ne lui dit-elle pas, en parlant deVermeer: «Vous allez vous moquer de moi, ce peintre, je n'avais jamais entendu parler de lui ; vit-il encore ? »Ce qu'éprouve Swann pour Odette, c'est un désir physique intense mais toujours lié à des émotions artistiques.

Parcontre, très rapidement, celle-ci se dérobe à son amour: elle lui donne des rendez-vous et ne s'y rend pas, elleprétexte une migraine pour ne pas le recevoir, refuse de se montrer en public avec lui.

Toutes ces attitudesengendrent chez Swann un vif sentiment d'inquiétude et de jalousie.

Il essaie de l'intéresser à l'art mais elle trouvecela bête et ennuyeux.

Chez les Verdurin, le manque d'admiration de Swann pour les choses médiocres le fait entreren disgrâce et on l'invite de moins en moins.

Il continue à combler Odette de présents et d'argent, ne recevant enretour que mépris et absence.Cependant, la rumeur lui apprend qu'Odette est bien peu digne de son intérêt: elle aurait mené une vie plus quegalante à Nice, dans des villes d'eaux.

S'il la questionne à ce sujet, elle ment effrontément et il avoue que, plutôtque de vivre ce tourment, il préférerait être frappé d'une maladie mortelle.

Il recommence à fréquenter des salonsauxquels il était habitué auparavant, où il ressent plus d'esprit tout en n'étant pas dupe, là non plus, du snobisme.Petit à petit, il se guérit de cet amour néfaste, notamment grâce à la musique, la fameuse phrase musicale de laSonate de Vinteuil, compositeur en qui il sent un «frère inconnu et sublime qui, lui aussi, avait dû tant souffrir.

»Swann reçoit un jour une lettre anonyme accusant Odette de galanterie, de prostitution et d'homosexualité.

Il nesera jamais fixé sur la véracité du contenu de cette lettre, pas plus que sur son auteur.

Désabusé, il clôt sonaventure sur ces mots: «Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grandamour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre! » Pistes de lecture La genèse du « grand œuvre »Marcel Proust est né à Paris en 1871 d'un père médecin, originaire d'Illiers, à quelques kilomètres de Chartres,localité qui deviendra Combray dans l'œuvre littéraire.

Sa mère, Jeanne Weil, juive d'origine alsacienne, entourerason jeune fils de soins particulièrement affectueux à cause de la fragilité de sa santé : très précocement, ilmanifeste une prédisposition pour l'asthme et ce trouble ne fera que s'aggraver, l'obligeant, durant les dernièresannées de sa vie, à ne plus quitter la chambre.

Son œuvre monumentale : A la Recherche du temps perdu, seradonc écrite, en grande partie, de son lit de malade.Son enfance se partage entre Paris ou il va aux Champs-Elysées et aux Tuileries et Illiers où il flâne clans lacampagne et au bord du Loir.Il fréquente le lycée Condorcet où il obtient le premier prix de composition française et où il rencontre ceux quil'introduiront, plus tard, dans les fameux salons de l'aristocratie et de la noblesse.

En 1889, il effectue son servicemilitaire, suit ensuite les cours de la Sorbonne, de la Faculté de Droit et de l'Ecole libre des Sciences Politiques.

Ils'oriente alors vers la carrière diplomatique puis opte pour une carrière littéraire.A vingt-cinq ans, il publie son premier ouvrage, Les Plaisirs et les jours (1896), dont la préface est signée AnatoleFrance, très célèbre à l'époque.Cette année-là, Proust dit entreprendre un grand roman, une œuvre « de longue haleine », Jean Santeuil (publiéseulement en 1952).

On trouve dans ce vaste roman les thèmes essentiels de son œuvre capitale, et certains l'ontconsidéré comme la première ébauche du « grand œuvre » de l'auteur.En 1913, il publie le premier volume de A la recherche du temps perdu : Du côté de chez Swann, représentant la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles