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Plaisirs et les Jours (les) de Marcel Proust (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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Plaisirs et les Jours (les). Recueil d'esquisses et d'essais de Marcel Proust (1871-1922), publié à Paris chez Calmann-Lévy en 1896. La plupart des \"études\" figurant dans ce premier ouvrage, écrites entre 1892 et 1895 et qui constituent l'essentiel de ce que Proust a produit à cette date, avaient auparavant paru dans des revues telles que le Banquet, la Revue blanche, la Revue hebdomadaire. L'ouvrage (dont le titre reprend sur un mode léger celui d'Hésiode, les Travaux et les Jours) comporte une courte Préface d'Anatole France qui témoigne d'un certain recul en soulignant la << jeunesse >> d'un auteur excellant à << conter les douleurs élégantes, les souffrances artificielles >>.

Le volume regroupe des textes d'une grande variété formelle. Encadrant l'ensemble, deux nouvelles, « la Mort de Baldassare Silvande » et « la Fin de la jalousie » sont centrées sur le thème de la mort et disent les affres du détache ment qui la précède. La première relate la lente agonie de l'oncle du narrateur qui ne comprendra qu'au tout dernier moment que sa vie fut en fait un ratage. et la seconde décrit les ravages d'une jalousie qui ne cessera qu'au seuil de la mort. Le livre comprend encore de courts récits sur la mondanité : « Mélancolique Villégiature de Mme de Breyves » dit les bizarreries de la fixa tion amoureuse, et « Un dîner en ville » croque une réunion mondaine en la présentant comme un agrégat de convives « pétillant de bêtise ». « Violante ou la Mondanité » et « la Confession d'une jeune fille » sont deux histoires de femmes dont l'une ruine son talent par soif de prestige et l'autre sa vie, hantée par le mal et la culpabilité. On trouve aussi dans ce recueil des poèmes en vers et en prose, quelques « Portraits de peintres et de musiciens », des croquis, un pastiche de Flaubert (« Mondanité et Mélomanie de Bouvard et Pécuchet ») et diverses pièces regroupées dans un ensemble intitulé « les Regrets, rêveries couleur du temps ».

 

Par l'organisation qu'il tente d'imposer à ces écrits d'inspiration hétéroclite, Proust manifeste son souci, déjà, d'imprimer à ce premier ouvrage la marque d'une composition harmonieuse. Une certaine volonté de structuration apparaît en effet, ne serait-ce que dans les différences thématiques et de longueur entre les textes juxtaposés. Mais force est d'admettre que l'ensemble reste assez disparate : l'on ne peut considérer rétrospectivement ce livre autrement que comme une série d'exercices, plus ou moins réussis, auxquels s'essaie le futur écrivain d'A la recherche du temps perdu. 

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« Proust écrit encore à ce moment-là dans l'enthousiasme plus ou moins bien contrôlé des influences qu'il subit : celle d'Emerson par exemple, auteur alors en vogue, de très loin le plus souvent cité.

Mais même si cer­ tains textes, empreints d'un sentimen­ talisme facile et d'une mélancolie au goût du jour, sont encore très engoncés dans les modes littéraires du temps, voire directement issus du symbolisme ou du décadentisme, nombre d'entre eux présen tent cependant l'intérêt d' établir un premier bilan du vaste hor izon culturel dans lequel s'inscrit le je une écrivain, et qui dépasse large­ ment ce cadre étroit.

Pour un seul pastiche déclaré (celui, d' ailleurs excellent, de Flaubert, qui annonce ceux que Proust publiera en 1919 dans Pastiches et Mélange s), les imitat ions plus ou moins involontaires ou inconscientes sont nombre uses.

Il adopte ainsi, non sans habileté parfois, par le genre, la syntaxe ou la thé �ati­ que auxquels il a recours, les mameres de La Bruyère (pour les portraits) , de Baudelaire (pour les poèmes en prose) et de tant d'autres comme Verlaine, Barrès, Daudet, Maupass ant voire Oscar Wilde ou Remy de Gourmont.

Il faut peut-être accorder dans cet ensem­ ble une place particulière à Tolstoï : Proust lui doit le meilleur de son inspi­ ration du moment et écrit sous son influence « la Mo rt de Baldassare Sil­ vande >>et >.

Mais déjà l'écrivain débutant sait se démar­ quer de ces prest igieux ascendants pour commencer à mettre en place sa thématique propre, et imprimer sa griffe personnelle à un > que ce livre résume parfois fort joli­ ment.

Des préocc upations se font jour ici qui, bien que seulement esquissées, semblent déjà déterminantes : ainsi les motifs de la médiocrité et de la stérilité de la vie mondaine, des souffrances de l' amour, des débordements de la jalou- sie et autres fluctuations que le temps impose à nos attachements -qui deviendront plus tard sous la même plume les .. »

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